Ludopathie chez les jeunes : comment la combattre ?

La ludopathie est la dépendance aux activités récréatives. Actuellement, elle représente un facteur de risque pour les jeunes. Ci-dessous, découvrez ses caractéristiques et la meilleure façon de la combattre.
Ludopathie chez les jeunes : comment la combattre ?

Écrit par Equipo Editorial

Dernière mise à jour : 05 septembre, 2024

Les addictions n’impliquent pas nécessairement une substance toxique. La ludopathie ou jeu pathologique chez les jeunes est un exemple d’addiction sans substance.

Grâce aux avancées technologiques, les jeunes utilisent de plus en plus les médias électroniques pour socialiser et se divertir. Cependant, certains adolescents utilisent les jeux vidéo comme mécanisme d’adaptation dans des situations difficiles. Cela affecte négativement leur bon développement dans d’autres aspects de la vie.

Ce problème a été peu étudié en comparaison avec d’autres addictions impliquant l’usage de substances. Or, il est important de reconnaître sa gravité et de trouver le meilleur moyen d’y faire face. Aussi, il ne faut pas oublier de prendre en compte les jeux de casino et les paris, même chez les adolescents.

Qu’est-ce que la ludopathie ?

La ludopathie, également appelé jeu pathologique, désigne l’exécution excessive et incontrôlée d’activités récréatives. L’abus de jeu est visible dans l’intensité et la fréquence du comportement ou encore dans le montant d’argent investi. De plus, il interfère négativement avec les relations familiales, sociales, scolaires et professionnelles.

C’est un type de dépendance sans substance. Il est donc impossible pour l’individu de résister aux pulsions. Ce dernier éprouve également une tension subjective croissante avant d’accomplir l’acte, tension qui est soulagée au moment de l’exécution, laissant place au plaisir et à la gratification.

Les jeux de hasard et les cartes sont des exemples classiques de ludopathie. Par ailleurs, la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur le jeu pathologique précise que la participation répétée au jeu domine l’existence des joueurs compulsifs. Il y a également le trouble de l’usage des jeux vidéos, selon des termes médicaux stricts.

Le jeu à l'adolescence.

Quelles sont les causes de la ludopathie?

L’adolescence est une étape du développement qui implique des changements physiques, mentaux et relationnels. Ce qui en fait une période chargée de conflits. Ainsi, le contexte familial et social dans lequel évolue l’individu joue un rôle important pour faire face adéquatement aux situations difficiles.

Le jeu chez les jeunes représente, dans certains cas, une stratégie inadéquate pour surmonter les difficultés émotionnelles. Les adolescents aux prises avec le jeu ou d’autres dépendances vivent souvent dans un contexte familial conflictuel ou en manque d’affection. D’où l’apparition de ces conduites addictives.

D’autre part, le jeu pathologique se développe également lorsqu’il est associé à l’obtention d’un lot ou à un gain. Parmi ceux-ci, figurent l’argent, l’excitation émotionnelle et l’interaction avec d’autres amis joueurs.

Il convient de préciser que le jeu représente un moyen de gagner rapidement de l’argent. Et peut être un facteur favorisant le démarrage de cette activité. Notamment dans une population qui n’a pas toujours les moyens d’accéder à l’indépendance économique.

Enfin, le jeu chez les jeunes est souvent associé à d’autres complications mentales, telles que :

  • Abus de substance
  • Troubles de l’humeur, comme la dépression
  • Anxiété
  • Déficit d’attention et hyperactivité
  • Troubles de la personnalité

Dans ces cas, il existe généralement une prédisposition individuelle à souffrir de complications mentales. Ce qui les rend plus susceptibles de développer le jeu pathologique comme mécanisme d’adaptation dans des situations difficiles.

Comment lutter contre la ludopathie chez les jeunes ?

Le traitement par excellence est la psychothérapie. En plus de cela, le soutien de la famille et des proches est important.

Accompagnement familial et social

Tout d’abord, il est important de créer un environnement favorable et compréhensif pour le jeune touché par le jeu pathologique. Cette création implique la consolidation de liens affectifs positifs et une communication efficace entre les membres de la famille. Ce qui favorise l’établissement d’une stabilité émotionnelle.

De plus, la cohésion familiale permet à l’adolescent de disposer d’un espace dans lequel il peut se réfugier et acquérir la sécurité nécessaire pour faire face aux difficultés qui se présentent.

Thérapie psychologique

C’est le meilleur moyen de lutter contre cette dépendance. Une série de techniques visant à faire travailler les compétences sociales, la résolution de problèmes et la prévention des rechutes sont appliquées.

Parmi les plus efficaces, figurent les suivantes :

  • Technique comportementale. Elle est axée sur la désensibilisation et la relaxation. C’est une technique qui cherche à réduire l’anxiété qui survient avec le manque de jeu. Des méthodes de relaxation sont généralement enseignées. Afin que le patient sache maintenir son calme dans des situations qui l’incitent à jouer.
  • Techniques cognitives. Elles tentent de modifier les croyances erronées concernant le jeu et l’illusion de contrôle qu’éprouve le jeune joueur compulsif dans ladite pratique.
  • Thérapies de groupe. Il s’agit de restructurer les distorsions cognitives, de faciliter le lien avec d’autres personnes qui partagent la même situation. De permettre à d’autres d’exprimer leurs difficultés face aux mêmes problèmes et de rechercher ensemble des solutions et des mécanismes d’adaptation.
Un adolescent qui joue sur un ordi.

Pharmacothérapie

Elle est généralement recommandée comme traitement complémentaire dans les cas graves de jeu compulsif chez les jeunes. Les personnes qui en ont besoin présentent généralement des symptômes dépressifs et une forte anxiété. Une thérapie psychologique est qui plus est essentielle pour que le résultat soit efficace.

La ludopathie chez les jeunes est un problème social

La ludopathie chez les jeunes n’est pas un problème individuel. Elle exprime un mal social et, souvent, le réseau intime d’endiguement et de soutien est celui qui n’a pas réussi à prévenir ce mal. C’est pourquoi la famille joue un rôle déterminant dans le trouble.

Il existe différentes techniques d’approche et il est important que les professionnels impliqués sachent utiliser et combiner les techniques les plus efficaces selon le cas. Chaque adolescent est différent. En effet, ce qui marche pour l’un peut ne pas marcher pour l’autre.


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