Marcher modifie le cerveau quand on souffre de dépression

Saviez-vous que la pratique d'exercices physiques, modérés mais constants peut vous aider à mieux vous sentir si vous souffrez de dépression ? Il suffit de marcher une demi-heure par jour pour expérimenter leurs bienfaits.
Marcher modifie le cerveau quand on souffre de dépression
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par la psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Quand vous souffrez de dépression, le monde tourne à un autre rythme. Un cerveau qui souffre de dépression a moins de connexions neuronales. Mais marcher modifie le cerveau !

Comme nous l’explique une étude menée par l’Université de l’Illinois (États-Unis), l’amygdale, une structure qui agit comme la sentinelle de nos émotions, fonctionne beaucoup moins pendant ces épisodes dépressifs.

Toutes ces caractéristiques ont un objectif : nous obliger à nous concentrer sur nous-mêmes.

Une dépression ne se guérit pas comme une grippe ou une infection. Pour dépasser cette maladie, il faut aborder le problème à différents niveaux.

Tout d’abord, si notre médecin le décide ainsi, nous suivrons un traitement pharmacologique, complété par une thérapie adaptée.

De même, aujourd’hui, les neurologues parlent de ce processus en utilisant le terme neuroplasticité neuronale.

Expérimenter de nouveaux stimuli et de nouvelles sensations intenses et significatives peut “réactiver” notre connexion neuronale.

Quelque chose d’aussi simple comme sortir marcher chaque jour dans un décor naturel peut être très thérapeutique.

Dans cet article, nous allons vous offrir toutes les raisons pour lesquelles marcher modifie le cerveau. Cela vaut la peine d’y penser.

Marcher modifie le cerveau !

Scott Langenecker, psychiatre de l’Université de l’Illinois, nous explique que l’un des facteurs qui déclenche une dépression est la “rumination mentale ou le “ressassage”.

Nous souffrons tous de périodes où nous sommes obsédés par des idées négatives et fatalistes.

  • C’est comme une mélodie incessante. À ces pensées négatives, on en ajoute d’autres jusqu’à ce que petit à petit, nous générions un processus émotionnel fataliste.

Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous vivons dans des villes. De plus, notre zone de mouvement est limitée.

La routine, le fait de vivre dans de petits espaces ou même d’être en relation toujours avec les mêmes personnes peut intensifier encore plus cette rumination mentale.

Les dépressions sont beaucoup plus courantes dans les contextes urbains que dans les villages qui sont en contact avec la nature. 

  • Il ne s’agit pas de tout abandonner et d’aller vivre dans la montagne. Nous devons juste prendre quelques heures pour nous et nous connecter avec la nature.
  • Si vous souffrez de dépression, sortez marcher chaque jour dans un parc, dans un bois, sur une plage, dans une zone verte où il y a un endroit aménagé pour marcher facilement.

C’est ce qui va vous faire du bien au bout de quelques jours.

Marcher modifie le cerveau : notre moral change

avoir le moral en berne

Quand on fait des exercices –de fait, il suffit de marcher une demi-heure– notre cerveau libère des endorphines.

  • Les endorphines interagissent avec les récepteurs dans le cerveau, en réduisant la perception de la tristesse, de la négativité et même de la douleur.
  • Selon les neurologues, les endorphines nous apportent une sensation agréable que beaucoup décrivent comme “l’euphorie du couloir”.
  • C’est une sensation positive et énergisante qui brise la pensée obsessive et fataliste. Elle nous aide à relativiser de nombreuses choses.

Elle favorise la connectivité neuronale

Nous parlions de la déconnexion neuronale associée à la dépression. Il est intéressant de savoir que l’exercice physique modéré mais constant améliore le rendement de notre cerveau.

On obtient cela de diverses manières.

  • Tout d’abord, apparaît quelque chose que l’on appelle la “neurogenèse“, c’est-à-dire que de nouvelles cellules cérébrales se créent.
  • Le rythme cardiaque se régule, le cerveau reçoit plus d’oxygène et nous favorisons la libération de neurochimiques plus agréables, positifs et motivants.
  • Toute cette “chimie” interne permet de créer de nouvelles cellules et favorise des connexions neuronales plus fortes.

Ces bienfaits, nous ne les remarquons pas dès le premier jour, ni le deuxième. Nous avons besoin d’être constants dans ces routines quotidiennes d’exercices.

Il suffit de sortir marcher chaque jour pendant une demi-heure, en étant conscient qu’il s’agit d’un moment “pour nous”.

Un moment de plaisir.

Marcher modifie le cerveau : cela stimule notre créativité

Il est possible que vous vous demandiez de quelle manière la créativité peut vous aider quand vous souffrez de dépression.

Que vous le croyez ou pas, cette capacité est incroyablement puissante pour favoriser l’amélioration, pour voir un chemin plus positif de rétablissement.

marcher modifie le cerveau

Marcher détend. Chaque pas que vous donnez et chaque souffle d’oxygène que vous recevez stimulent votre cerveau.

  • C’est lors de ces moments de connexion avec soi-même et de bien-être que tout d’un coup, nous relativisons de nombreux choses. Et nous pensons aussi à de nouvelles choses.
  • Toute pensée nouvelle, vivifiante et positive est aussi une manière de briser les petites chaînes qui nous emprisonnent dans notre prison dépressive. 
  • Il est ainsi très possible que, si aujourd’hui, vous allez marcher, vous ayez une nouvelle idée. Cette créativité ne doit pas nécessairement être en lien avec quelque chose d’artistique. Nous parlons de ce génie personnel qui nous aide à sortir de nos abîmes.
  • Dépasser une dépression n’est pas facile. Cependant, un jour, tout d’un coup, apparaît un nouveau rêve, un projet, un désir et plus tard, une décision qui change tout.

Cela vaut la peine de le mettre en pratique. Si vous souffrez de dépression, vous savez maintenant que marcher modifie le cerveau, c’est donc l’activité à privilégier !


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