10 mythes sur les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI)
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) sont un groupe d’affections du tube digestif qui se caractérisent par des crampes, de la diarrhée et du sang dans les selles. Malgré une prévalence mondiale élevée, ces maladies sont entourées d’une grande quantité de données erronées. Nous vous disons ici 10 mythes sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Parmi les MICI, figurent la colite ulcéreuse (CU), la maladie de Crohn (MC) et la colite indéterminée. Des études estiment une prévalence annuelle de 40 cas de CU pour 100 000 habitants et de 20 à 40 cas de MC pour 100 000 habitants. Heureusement, un diagnostic et un traitement précoces garantissent une meilleure qualité de vie.
Il existe divers mythes sur les symptômes, le traitement et l’évolution des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. La plupart de ces mythes sont le résultat d’études peu fiables ou d’anecdotes populaires transmises depuis l’Antiquité.
Découvrez ci-dessous quelques-uns des mythes les plus courants sur les MICI.
1. Les MICI sont causées par un stress excessif
Le stress est une condition associée à l’hypertension artérielle, ainsi qu’à diverses maladies à médiation immunitaire et endocrinienne. Cependant, il a été démontré qu’il n’est pas une cause des MICI. Le stress peut toutefois favoriser les crises et intensifier les symptômes de la pathologie.
C’est la raison pour laquelle de nombreuses personnes ont tendance à associer le stress à un déclencheur direct de cette condition. Les professionnels de santé recommandent de pratiquer des exercices de méditation et des activités sportives.
2. Certaines personnalités présentent un risque plus élevé
Dans les temps anciens, on pensait que les MICI faisaient partie d’un groupe de maladies liées à des personnalités euphoriques et agressives. Or, la cause sous-jacente est d’origine génétique et biologique, elle n’est pas émotionnelle.
Il a été démontré que les séances de psychanalyse pouvaient retarder le début d’un traitement adéquat et aggraver les cas de CU. Par conséquent, avant d’entamer tout plan thérapeutique, il est conseillé de consulter un médecin spécialiste.
3. On ne peut rien faire pour traiter et soulager les MICI
Il est vrai que les MICI n’ont pas de cure définitive. Mais il est possible de suivre un traitement adéquat pour faire disparaître les symptômes.
Il existe un grand nombre d’options thérapeutiques, en fonction de la gravité de la maladie. Les traitements peuvent inclure des changements alimentaires, des médicaments biologiques et des thérapies immunosuppressives aux interventions chirurgicales.
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4. Il est possible de souffrir de colite ulcéreuse et de la maladie de Crohn en même temps
La CU et la MC sont des affections qui commencent par des symptômes intestinaux similaires dans jusqu’à 40 % des cas, comme en témoignent certaines recherches. Cependant, ce sont des conditions très différentes du point de vue des dommages qu’elles causent à la muqueuse intestinale et du type de complications à long terme.
D’autre part, il existe un petit groupe de personnes atteintes de MICI chez qui le diagnostic différentiel entre la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn est difficile à établir. Dans ces cas, on parle de colite indéterminée et non d’un chevauchement des deux maladies.
5. Le syndrome du côlon irritable (SCI) est une MICI
Le SCI est une condition assez courante. C’est le résultat d’une interaction anormale entre le cerveau et la paroi intestinale. Il se manifeste par de la diarrhée, de la constipation et des douleurs abdominales. Cela pourrait expliquer la confusion.
Les MICI sont des pathologies associées à un dysfonctionnement du système immunitaire qui endommage les parois intestinales. Ce phénomène favorise l’apparition de sang dans les selles, les coliques, la diarrhée, la perte de poids et la fatigue. Malgré leur similitude, le SCI et les MICI ne sont pas la même condition.
6. Toute personne atteinte d’une MICI doit être opérée
Dans le passé, la plupart des personnes atteintes d’une MICI étaient orientées vers une intervention chirurgicale pour atténuer la maladie. À l’heure actuelle, ce n’est pas le cas, et ce, grâce aux thérapies immunosuppressives.
L’objectif thérapeutique est d’éviter que le patient nécessite une intervention chirurgicale, en raison du risque élevé de complications. Cependant, la chirurgie reste la méthode de choix lorsqu’il n’y a pas d’autres améliorations avec d’autres mesures ou pour réduire la probabilité de développer un cancer du côlon.
7. Les médicaments ne peuvent pas être consommés pendant la grossesse
Une attention particulière doit être portée à la prise de médicaments pendant la grossesse. La plupart des médicaments utilisés pour traiter les MICI sont sans danger pour contrôler les crises dangereuses pendant la grossesse.
Les professionnels recommandent de consulter un médecin pour créer un plan thérapeutique efficace et sûr pour le développement du bébé. L’une des contre-indications pharmacologiques les plus courantes pendant la grossesse est l’administration de méthotrexate.
8. Il est possible d’abandonner le traitement lorsque les symptômes s’améliorent
Il est courant que les symptômes de la MICI s’atténuent et disparaissent si les indications médicales sont suivies à la lettre. Cependant, l’arrêt du traitement augmente le risque de récidive et pourrait même aggraver l’évolution de la maladie.
Parfois, l’abandon thérapeutique peut favoriser la pharmacorésistance, de sorte que la maladie ne répondrait plus au médicament. Pour cette raison, il est conseillé de poursuivre le traitement, même s’il n’y a plus de symptômes.
9. Un régime sans gluten doit être maintenu à vie
Les régimes sans gluten sont utiles pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque ou d’intolérance au gluten. Cependant, ce n’est pas le cas pour tous les patients atteints de MII.
D’ailleurs, éviter certains aliments pourrait avoir de graves conséquences nutritionnelles. Par conséquent, avant de modifier votre régime alimentaire, vous devriez consulter un nutritionniste.
10. Les MICI n’affectent que les parois de l’intestin
Dans la plupart des cas, les gens considèrent que les MICI n’affectent que la muqueuse et les parois de l’intestin grêle et du côlon. Or, cette pathologie peut se propager et compromettre d’autres organes et tissus.
La maladie de Crohn peut toucher l’ensemble du tube digestif, de la bouche à l’anus. Par ailleurs, des études associent les MICI à une grande variété de manifestations extra-intestinales dans les yeux, la peau, les articulations, les reins, le foie, la vésicule biliaire et les poumons.
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Malgré une MICI, il est possible de mener une vie normale
L’un des mythes les plus répandus sur les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin est qu’il n’est pas possible de mener une vie normale. Cela est faux.
Avec une bonne prise en charge médicale et quelques ajustements au niveau des habitudes, vous pourrez vaquer sans problème à vos activités quotidiennes. En cas de doute, consultez votre médecin de confiance.
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