Oligurie : causes, symptômes et traitement

L'oligurie se définit comme la production réduite d'urine chez un individu. Elle peut être due à de nombreux dysfonctionnements physiologiques, et pas seulement à un mauvais fonctionnement des reins.
Oligurie : causes, symptômes et traitement
Samuel Antonio Sánchez Amador

Rédigé et vérifié par Le biologiste Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 27 octobre, 2022

L’insuffisance rénale chronique se définit comme la perte progressive, permanente et irréversible, du taux de filtration glomérulaire des reins sur une période de temps variable. L’oligurie est l’un des symptômes de cette condition.

Selon les données épidémiologiques, 17,8 % de la population adulte pourrait souffrir de cette maladie. La valeur augmente à 45 % chez les personnes âgées. Plus concrètement, l’oligurie fait référence à la diminution de la production d’urine (diurèse).

En plus d’une insuffisance rénale chronique, elle peut également être le signe d’une maladie rénale aiguë, d’une déshydratation, de la nécrose tubulaire aiguë et de nombreux autres agents étiologiques. Si vous souhaitez en savoir davantage, cet article est pour vous.

Qu’est-ce que l’oligurie ?

Une personne qui boit 2 litres d’eau par jour devrait aller aux toilettes, en moyenne, une fois toutes les 4 heures. Les reins travaillent en permanence pour purifier le sang et, par conséquent, nous produisons environ entre 800 et 2000 millilitres d’urine par jour.

Comme l’indique la Clinique Universitaire de Navarrel’oligurie correspond à la réduction du volume urinaire en dessous de ce qui est nécessaire. Le seuil normalisé à partir duquel cela commence à être considéré comme pathologique est de 0,3 millilitres/minute. Ou, à défaut, moins de 400 millilitres d’urine chaque 24 heures.

Bien entendu, ce seuil de 400 à 2000 millilitres d’urine produite est établi chez une personne “normale”. Autrement dit, qui pèse environ 70 kilos, euvolémique (équilibre dans la pression sanguine), et avec une fonction rénale optimale. Selon le site MsDmanuels, l’oligurie peut se classer en 3 types différents :

  1. Pré-rénale : liée à la circulation sanguine.
  2. Rénale : due aux conditions intrinsèques des glomérules et autres structures des reins.
  3. Post-rénale : obstruction des voies d’évacuation de l’urine.

Le stade suivant l’oligurie est l’anurie. En d’autres termes, il s’agit de l’absence totale de la production d’urine. Ce signe clinique est considéré comme une anurie lorsque le patient produit moins de 100 millilitres d’urine en 24 heures. C’est la forme la plus grave.

Cadre général

Sur la base des informations recueillies jusqu’à maintenant, et selon les paramètres du Journal Electronique des Sites Médicaux, voici les stades cliniques concernant la miction :

  • Production normale d’urine : entre 1,5 et 2 litres par jour.
  • Oligurie : production de 100 à 400 millilitres par jour.
  • Anurie : production de moins de 100 millilitres par jour.
  • Anurie absolue : Aucune production d’urine. Sauf preuve du contraire, on suppose qu’elle est due à un blocage des voies urinaires.

Quels sont les symptômes de l’oligurie ?

Une femme au lit qui souffre de douleurs abdominales.

“Les nausées, la faiblesse et l’oligurie sont trois des symptômes de la maladie rénale aiguë.”

Comme nous l’avons souligné au préalable, l’oligurie n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un signe clinique. En fonction de la pathologie sous-jacente, les symptômes peuvent être très différents. De plus, l’oligurie n’est pas toujours présente. Voici donc les symptômes de la maladie rénale aiguë :

  • Oligurie : diminution du volume d’urine excrété, bien que dans certains cas il puisse rester stable.
  • Rétention de liquides qui résulte de ce manque de miction et se traduit par un oedème dans les jambes, les chevilles et les pieds.
  • Essoufflement, fatigue et désorientation.
  • Nausées et faiblesse.
  • Rythme cardiaque irrégulier.
  • Douleur ou pression dans la poitrine.
  • Coma et perte de connaissance dans les cas les plus graves.

Tous ces signes cliniques indiquent que les reins fonctionnent mal. Lorsque ces organes ne fonctionnent pas bien, des substances toxiques et nocives s’accumulent dans la circulation sanguine. Cela déséquilibre alors la composition du sang. Dans ces cas, l’équilibre homéostatique du patient n’est plus.

Complications éventuelles

Si les reins ne filtrent pas bien, cela peut provoquer une accumulation de liquide dans les alvéoles pulmonaires. Cette situation conduit à une sensation d’étouffement, des difficultés à respirer et la mort possible du patient si une action rapide n’est pas apportée.

En outre, en raison des processus sous-jacents, une inflammation du péricarde peut survenir. Entraînant alors des douleurs thoraciques ainsi qu’une fréquence cardiaque altérée. Tous ces événements rapprochent le patient de la mort. Il est donc primordial de consulter un médecin au moindre signe d’insuffisance rénale.

Les causes principales de l’oligurie

L’oligurie peut être pré-rénale, rénale et post-rénale. En fonction des organes et des structures affectées, nous identifions différentes causes.

Déshydratation

S’il n’y a pas assez de liquide dans l’organisme, les reins ne peuvent pas produire d’urine. Un cadre diarrhéique sévère prolongé ou la présence de vomissements répétés dus à un état infectieux, peuvent entraîner la perte de liquides et d’électrolytes dans le corps. L’oligurie est donc un signe évident de déshydratation.

Obstruction des voies urinaires

Dans ce cas, nous avons affaire à un agent étiologique post-rénal. Comme l’indique le Manuel MSD, les causes de l’obstruction des voies urinaires chez les adultes sont, généralement, les calculs rénaux, l’hyperplasie bénigne de la prostate. Et, dans les cas plus graves, le cancer de la prostate.

Maladies rénales

Si les reins ne filtrent pas correctement le sang, le patient peut développer une oligurie. La maladie rénale chronique (ERC), la forme aiguë (ERA), la glomérulonéphrite ou le syndrome urémique hémolytique, sont des entités cliniques qui peuvent réduire drastiquement le rythme de miction d’une personne.

Faible débit cardiaque

Le débit cardiaque est le volume de sang expulsé par un ventricule en une minute. Si le coeur ne pompe pas suffisamment de sang, les reins peuvent filtrer et produire moins d’urine. L’anémie, les hémorragies et l’hypertension peuvent favoriser ce type d’oligurie pré-rénale.

Comment diagnostiquer une oligurie ?

L’oligurie n’est pas une maladie. Par conséquent, le diagnostic doit se concentrer sur l’agent étiologique à l’origine. L’anamnèse est la première chose à faire, c’est-à-dire communiquer avec le patient. S’il ressent un besoin urgent d’uriner mais ne peut pas le faire, l’oligurie est certainement due à une obstruction des voies urinaires.

Par ailleurs, si la personne a très soif mais ne ressent pas le besoin d’uriner, on soupçonne un manque de liquide dans l’organisme. De même, une diminution graduelle du volume d’urine produite sur plusieurs jours (ou plusieurs mois) peut indiquer une nécrose tubulaire aiguë ou une cause pré-rénale.

Après ces premières distinctions, le médecin décidera des types d’examens à réaliser. Il est clair que le cancer de la prostate n’est pas la même chose que la réduction du débit cardiaque due à une hypertension. Chaque entité clinique requiert donc un ensemble d’examens spécifiques pour le diagnostic.

A quel moment demander une aide médicale ?

Il est parfois normal d’uriner moins que d’habitude. Peut-être parce que le rythme d’hydratation a été négligé au cours d’une journée de travail surchargée. Toutefois, si l’absence de miction s’accompagne de l’un de ces symptômes, il est indispensable de consulter un médecin :

  1. Vous n’urinez pas assez et vos jambes sont gonflées.
  2. Vous ressentez une sensation de fatigue, de désorientation ainsi que des difficultés à reprendre votre souffle.
  3. Des nausées apparaissent, des douleurs ou pressions thoraciques.

Traitements disponibles pour l’oligurie

Consultation médicale.

“Echanger avec le patient est essentiel pour déterminer les causes possibles de la réduction des mictions.”

L’approche dépend entièrement de la cause de l’oligurie. Avant de décider d’un traitement médical, le professionnel sanitaire doit se poser les questions suivantes :

  1. Le patient a-t-il une pression artérielle normale ?
  2. Y’a-t-il des signes d’une maladie rénale ?
  3. Présente-t-il des signes d’une obstruction des voies urinaires ?

En fonction de ces 3 questions et des réponses, un traitement spécifique est mis en place. Voici donc quelques-unes des approches les plus courantes selon le type d’oligurie.

1. Si la cause est pré-rénale

Si l’oligurie est due à un dysfonctionnement de la pression artérielle (et donc du débit cardiaque), elle est potentiellement réversible avec un traitement adéquat ainsi qu’une reconnaissance précoce de l’affection. L’approche initiale consiste à administrer des liquides par voie intraveineuse, puis des médicaments appropriés afin de stabiliser la situation.

2. Si la cause est rénale

Selon la Kidney Foundationles lésions rénales sont traitées en fonction du problème à l’origine. Pour stabiliser le patient, une hémodialyse peut être nécessaire. Ainsi que des médicaments pour contrôler la quantité de vitamines et de minéraux dans le sang, et stabiliser le volume de liquides dans l’organisme.

3. Si la cause est post-rénale

Si l’obstruction des voies urinaires est due à des calculs minéraux, la lithotritie par ondes est souvent l’option à suivre. Ces ondes brisent les sédiments en petits morceaux afin que la personne puisse les éjecter plus facilement. Libérant ainsi le “bouchon” qui empêchait l’urine de s’écouler.

Par ailleurs, si la cause est une tumeur à la prostate, une intervention chirurgicale et des approches ultérieurs sont nécessaires. La radiothérapie et les thérapies focales sont les traitements les plus fréquents du cancer de la prostate.

L’oligurie, le symptôme d’une maladie sous-jacente

Enfin, l’oligurie n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un signe clinique. Elle indique une défaillance au niveau vasculaire, rénal ou dans les voies urinaires.

Son approche dépend totalement de la cause sous-jacente. En effet, une lésion des reins n’a rien à voir avec un cancer de la prostate, par exemple. Une visite chez le médecin est vivement recommandée en cas de diminution du débit urinaire.


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