Pocrescophobie ou obésité : la peur irrationnelle de prendre du poids

La pocrescophobie ou obésophobie correspond à la peur de grossir ou de prendre du poids. Bien que des facteurs individuels interviennent dans cette peur, il est important de considérer la dimension sociale.
Pocrescophobie ou obésité : la peur irrationnelle de prendre du poids

Dernière mise à jour : 09 septembre, 2022

Le corps est notre maison, notre manière d’être au monde. Que se passe-t-il quand il devient un endroit qui nous met mal à l’aise, que nous n’acceptons pas et que nous voulons changer ? La pocrescophobie ou obésophobie est la peur irrationnelle de prendre du poids.

Le corps, alors, au lieu d’être “un moyen” de courir, de s’amuser, d’exercer des activités agréables et de créer des liens avec les autres, devient “l’unique but” de la vie. L’intérêt excessif pour le corps fait place aux conflits et aux troubles.

Qu’est-ce que la pocrescophobie ou obésophobie ?

Il s’agit de la peur irrationnelle de prendre du poids et cette peur peut provoquer une réaction d’anxiété. Une personne souffrant d’une phobie évite l’apport alimentaire. Elle vit cette situation avec beaucoup d’inconfort et d’angoisse.

Comme dans toute phobie, il peut y avoir une comorbidité, c’est-à-dire qu’elle peut coexister avec d’autres troubles. L’obésité peut entraîner un trouble de l’alimentation ou une dépression.

Parmi les signes qui peuvent indiquer la présence d’obésophobie, figurent les suivants :

  • Contrôle obsessionnel de la quantité de nourriture et de calories consommées. Les personnes peuvent se peser plusieurs fois par jour et même tenir un registre détaillé des mesures.
  • Évitement des événements qui impliquent de se rassembler pour un repas. Dans les cas où ils acceptent l’invitation, certaines personnes ont tendance à apporter leur propre nourriture pour éviter de “trop manger”.
  • Après avoir mangé de la nourriture, certaines personnes s’adonnent à des exercices vigoureux pour brûler des calories.
  • La personne passe beaucoup de temps – et dans certains cas, elle dépense beaucoup d’argent – à contrôler son alimentation, ses traitements de perte de poids et ses interventions chirurgicales.

Comme vous pouvez le devenir, les personnes obésophobes ne vivent pas bien, car elles prennent des décisions en fonction de leur peur. Il y a donc une détérioration de leur qualité de vie, de leurs liens et de leurs opportunités.

La personne obesophobe ne veut pas manger.
La nourriture est un problème pour ces personnes. Elles se focalisent sur les calories ingérées et sur la manière de les brûler.



Comment faire face à la pocrescophobie ou à l’obésophobie ?

Parmi les recommandations pouvant être prises en compte, figurent les suivantes :

  • Remettez en question vos idées sur la santé et la maladie et sur les « corps parfaits ». Par exemple, la minceur peut être comprise comme synonyme de santé. C’est une vision réductionniste de la santé. Être mince ne signifie pas nécessairement être en bonne santé ; la santé est aussi liée au bien-être émotionnel, à la réalisation de bilans médicaux, entre autres.
  • Permettez-vous de profiter. Quelle que soit votre taille, vous avez tout autant le droit de profiter d’une journée dehors en short. Vous n’aimez peut-être pas l’idée de le faire, mais il est important de surmonter cette peur.
    • Progressivement, vous pouvez essayer de sortir sur le balcon de votre maison en short pour vous familiariser avec la situation et les émotions qu’elle génère en vous. Ou vous pouvez également pratiquer avec votre imagination, en pensant à ce qui se passerait. L’exposition à l’événement redouté vous aidera à aborder ce fantôme qui existe dans votre tête.
  • Demandez de l’aide professionnelle. Derrière la peur de prendre du poids, il peut y avoir d’autres raisons qui soutiennent le problème. Avec des conseils appropriés, vous serez en mesure de comprendre à quoi est dû ce problème. Se connaître, se respecter et miser sur le développement d’une saine estime de soi font partie du chemin qui nous mène à l’acceptation et au bien-être.
Une femme obésophobe se regarde dans le miroir.
La relation au corps peut passer par différentes étapes. Il est bon de se connaître dans des situations qui impliquent de valoriser sa propre silhouette.



Ne confondez pas les phobies avec la haine ou la discrimination

Grossephobie, homophobie, lesbophobie… De multiples situations qui cachent haine et rejet sous couvert d’une phobie.

Il ne faut pas se perdre dans ces concepts. Il faut revenir à l’idée principale de l’émotion sous-jacente à une phobie : une peur irrationnelle.

La peur n’est pas la même chose que la haine ou la discrimination à l’égard des personnes en surpoids ou qui ne correspondent pas aux normes définies de beauté et d’esthétique. D’un côté, il y a une émotion de peur qui submerge, tandis que de l’autre, il y a des préjugés et des idées préconçues sur ce qui est acceptable et valable.

Enfin, il faut aussi être attentif aux arguments qui mettent en évidence une vision étroite d’une situation complexe. Certains professionnels de la santé établissent un diagnostic d’obésité comme réponse absolue. Cette réponse simpliste et linéaire ne permet pas d’aider le demandeur.


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