Pourquoi les enfants veulent-ils de l'attention ?
« C’est un pur caprice », « laissez-le pleurer, il s’en remettra »… Nous avons sûrement entendu ou utilisé ces phrases à de nombreuses reprises pour expliquer des situations dans lesquelles les enfants veulent de l’attention.
Différentes disciplines se concentrent sur la façon dont nous comprenons les enfants. Elles cherchent à aller au-delà des préjugés centrés sur les adultes et à développer une éducation respectueuse et positive ; il s’agit de cesser de penser à l’enfance selon nos propres termes, de donner une voix aux enfants et de les comprendre.
Pleurer n’est pas toujours un caprice. C’est l’un des principaux moyens dont disposent les enfants pour communiquer, en particulier au cours des premières années. Par conséquent, les adultes doivent essayer de comprendre ce dont ils ont besoin.
Pourquoi les enfants veulent-ils de l’attention ?
En général, les enfants ne recherchent pas de l’attention “juste parce que”. Avec leurs cris ou pleurs, ils cherchent à nous dire quelque chose. Pour les comprendre, il faut non seulement s’approcher d’eux et parler, mais aussi réfléchir aux situations possibles qu’ils vivent, comme un déménagement, un changement d’école, la perte d’un être cher, entre autres.
Les nouvelles approches de la parentalité veulent que l’on cesse de parler de crises de colère de manière péjorative ou avec une connotation négative. Elles invitent à penser en termes d’explosion émotionnelle.
Il est important de garder à l’esprit qu’un enfant qui fait des crises de colère essaie de nous dire quelque chose. Parfois, c’est le seul moyen qu’il trouve pour transmettre un message, car son cerveau est encore en développement.
Dans un contexte de crise, l’enfant est dérégulé émotionnellement, et les adultes doivent l’accompagner pour le calmer. Dans un second temps, il faudra travailler les compétences pédagogiques pour que l’enfant apprenne à s’exprimer et communiquer d’une autre manière.
Vous devez également comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de le calmer, mais de l’aider à comprendre quelle est cette émotion sous-jacente qui a déclenché son inconfort. La gestion des émotions est essentielle, et y travailler dès l’enfance présente de grands avantages.
Quand est-il nécessaire d’intervenir différemment ?
Il est important de préciser qu’une éducation respectueuse ne signifie pas l’absence de limites. Et comprendre que derrière une crise de colère ou des pleurs inconsolables se cache « autre chose » ne signifie pas que l’agression, les coups, le manque de respect ou d’éducation doivent être tolérés.
Il convient d’établir des limites claires, cohérentes (les parents ne doivent pas se contredire) et constantes (elles s’appliquent toujours dans la même situation), et ce, calmement (sans aucun type de violence).
De nombreuses personnes vouées à l’accompagnement en parentalité nous suggèrent de penser de la manière suivante : les pleurs (ou crises de colère) ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Autrement dit, c’est juste ce que nous percevons, mais il y a quelque chose à creuser.
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Quelques conseils pour agir devant un enfant qui se comporte mal pour attirer l’attention
Pour aider un enfant à retrouver son calme ou trouver d’autres moyens de demander ce qu’il veut, il faut considérer qu’il lui manque encore les moyens de s’autoréguler. En tant qu’adultes, nous jouons ce rôle. Par conséquent, les conseils suivants doivent être mis en pratique.
Répondez avec respect et empathie
Face à des comportements indésirables, nous devons répondre par l’exemple, aussi difficile que cela puisse être pour nous. Si nous répondons aux cris par plus de cris, nous corrigeons ce comportement au lieu de le décourager.
Demandez, ne présumez pas
Chez les enfants avec une certaine gestion du langage, nous avons la possibilité de guider avec des questions. C’est un avantage, car c’est une stratégie utile pour les aider à se calmer, tout en interprétant ce qu’ils ressentent.
Ne présumez pas que l’enfant est en colère à cause d’une certaine chose, demandez plutôt ce dont il a besoin pour se sentir mieux. Avec ces informations, il vous sera plus facile de prendre une décision.
Permettez-lui d’exprimer ses émotions
Il est important de valider ce que l’enfant ressent, même si cela vous semble sans importance en tant qu’adultes. L’enfant doit être continuellement encouragé à s’exprimer.
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Aidez-le à réfléchir
Envoyer l’enfant dans sa chambre et le laisser revenir une fois qu’il s’est calmé est contre-productif, car cela envoie le message qu’il n’est aimé que lorsqu’il se porte bien. Des spécialistes recommandent le clustering.
Il s’agit de se rapprocher de l’enfant – parfois par contact corporel – et de réfléchir à ce qui se passe. Ici, non seulement vous faites une pause, mais vous posez également les bases du développement des fonctions exécutives, qui réduisent l’impulsivité.
Cultivez la patience
Parfois, nous nous retrouvons dans des situations où l’enfant veut recevoir de l’attention immédiatement. Il faut comprendre que pour eux le temps est vécu d’une manière très différente de la nôtre, il est donc essentiel de lui faire travailler sa tolérance à la frustration.
L’éducation doit être encouragée dans la patience et les enfants doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas toujours obtenir ce qu’ils veulent quand ils le veulent. À ce stade, il s’agit de réfléchir à des alternatives et de négocier, mais surtout de les aider à comprendre. Par exemple :
- “Tu ne peux pas avoir ça, mais tu peux avoir ça.”
- “Maintenant, je ne peux pas jouer avec toi parce que je travaille, mais plus tard, je le pourrai.”
Il n’y a pas de recette universelle
On ne pourra pas toujours appliquer la même mesure. Vous devez être à l’écoute et prendre en compte le moment. Cependant, les principes et les valeurs, comme l’amour et le respect, sont toujours présents.
Alors que dans certains cas un câlin sera préférable, d’autres fois la meilleure réponse sera un “non”. Et dans des circonstances exceptionnelles, il est préférable de céder.
Reconnaître d’où nous éduquons
Lorsque nous abordons une situation dans l’enfance, nous devons nous demander d’où nous agissons et quelles sont nos hypothèses concernant les comportements. Parfois, nous croyons qu’un mauvais comportement est un caprice, alors qu’il y a un message implicite d’inconfort ou une difficulté présente.
D’autre part, vous devez garder à l’esprit le cycle de vie de cet enfant ; il existe des comportements attendus pour un certain âge, influencés ou déterminés par le développement en cours. Ainsi, se renseigner et consulter des spécialistes peut aussi vous aider à savoir quels sont les meilleurs outils à mettre en place.
En fin de compte, afin de fournir des réponses sensibles et empathiques, le temps de qualité est essentiel. Ce n’est qu’en partageant et en apprenant à connaître l’enfant que vous pourrez comprendre ce dont il a besoin et adapter votre réponse.
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- Siegel y Payne Bryson (2015), Disciplina sin lágrimas: una guía imprescindible para orientar y alimentar el desarrollo mental de tu hijo., Penguin Random House Grupo Editorial España.