Qu'est-ce le syndrome post-vacances ?
Le syndrome post-vacances réunit un ensemble d’émotions que les personnes manifestent après leur retour de vacances -ou après une longue période sans travailler. Celui-ci survient lors du retour au travail et de la reprise des responsabilités.
Ce dérèglement émotionnel se caractérise par l’apparition d’une apathie, d’une tristesse et d’une fatigue autant physique que psychologique. C’est pour cela que l’on parle parfois de “dépression post-vacances”. Avez-vous déjà connu ce problème ? Nous vous racontons tout au sujet de ce syndrome dans la suite de cet article.
Le syndrome post-vacances est-il un trouble ?
Aucun des manuels de psychiatrie ou de psychologie -tels que le DSM-5 ou le CIE-11- n’évoque le syndrome post-vacances. Il n’est pas considéré comme un type de dépression. Néanmoins, cela n’ôte rien au fait que ce syndrome puisse être une source de mal-être pour les personnes qui rentrent de vacances ou d’une période de repos.
Le syndrome post-vacances n’est par conséquent pas considéré comme un trouble psychologique mais plutôt comme un dérèglement temporaire. La personne doit s’adapter à nouveau à ses tâches quotidiennes après une période de vacances.
Selon les docteurs Herrero et Esquirol (2016), la communauté scientifique n’a pas trouvé de consensus sur le syndrome post-vacances. Ils considèrent ainsi qu’il est “dû en grande partie au fait que le travail est considéré comme une activité négative, obligatoire et qui oblige à faire des sacrifices”.
Ils ajoutent que si dans une société différente, le travail était considéré comme un lieu où stimuler la créativité et le développement personnel, le syndrome post-vacances n’existerait pas. Retourner à quelque chose qui ne plaît pas après une période de repos est, et a toujours été problématique.
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L’adaptation, le principal problème
Le professeur Michael Baigent assure que le principal problème du syndrome post-vacances est l’adaptation. C’est pour cela qu’il dit qu’il est en quelque sorte normal d’être triste, démotivé ou nostalgique quand on rentre de ses vacances d’été. Il affirme que, pendant les vacances, les personnes réalisent des activités agréables, loin de leur routine. Ainsi, lorsqu’on cesse de faire des choses qui nous plaisent et qu’on commence à en faire d’autres qui ne nous plaisent pas autant, on ressent de la nostalgie ou une certaine perturbation.
Si ce n’est qu’un problème d’adaptation au poste de travail et à des renforts différents que ceux reçus pendant les vacances, le syndrome post-vacances ne dure généralement pas plus de 10 ou 15 jours, jusqu’à ce que la personne parvienne à façonner ses pensées, ses comportements et ses émotions.
Symptômes du syndrome post-vacances
Étant donné que ce trouble n’est pas défini, les symptômes ne sont pas exhaustifs ni concrets. Cependant, les personnes qui souffrent de stress post-vacances peuvent présenter des symptômes autant physiques que psychologiques.
Symptômes physiques
- Fatigue
- Vertiges
- Manque de concentration
- Manque d’attention
D’autres symptômes moins fréquents incluent :
- Tachycardie
- Maux de tête
- Manque d’appétit
- Insomnie
- Problèmes digestifs
Symptômes émotionnels
- Apathie
- Mélancolie
- Nostalgie
- Irritabilité
- Tristesse
Si les symptômes ne disparaissent pas en 2 semaines maximum, nous pourrions parler de signes de stress aigu, d’anxiété généralisée, d’attaques de panique, etc. selon les symptômes que présente la personne.
Dans ce cas, on a omis d’autres variables, ou des facteurs de risques environnementaux ou matériels, qui ont contribué au développement de ce trouble. Si cela venait à survenir, il serait important d’avoir recours à l’aide psychologique, puisque nous parlons d’un trouble qui peut toucher le fonctionnement général de la personne.
Vivre par et pour les vacances
La coach Shannah Kennedy, lors d’une interview pour la revue Traveller, pense qu’une cause possible du syndrome post-vacances serait l’approche qu’ont de la vie la plupart des personnes de cultures européenne et américaine.
En effet, elle affirme que la plupart des personnes vivent par et pour les vacances, et qu’elles les attendent comme le grand évènement de l’année. Elles ne profitent pas, ne vivent ni n’apprécient la période de travail. Il semblerait que les vacances soient la seule chose qui motive et qui vaille la peine d’être vécue.
Cette façon de voir la vie fait que les personnes attendent un an pour vivre un mois de vacances. C’est pourquoi il est normal qu’après tant d’attente, on se sente nostalgique, triste et apathique. En effet, on doit attendre à nouveau un an pour être de nouveau en repos.
L’idéal serait, par conséquent, d’inclure de petites périodes de repos et de “vacances” pendant l’année, que ce soit pendant les week-ends ou les jours de repos. Aller à la montagne pour une journée, aller à la plage si on habite près de la côte, préparer des projets ne nécessitant pas un an d’attente et qui font autant plaisir.
Causes du syndrome post-vacances
Certes, tel que nous l’avons expliqué auparavant, le syndrome post-vacances est dû au manque d’adaptation lors du retour au travail. Il existe néanmoins certaines variables qui peuvent le motiver. Ce manque d’adaptation ou la difficulté à s’adapter à la routine après les vacances peut être incité par :
- Problèmes d’image corporelle : pendant les vacances, les personnes ont tendance à manger plus que d’habitude, voire à être plus sédentaires. C’est pourquoi le corps peut changer et qu’il ne sera pas le même avant et après les vacances. Cela peut entraîner des problèmes d’image corporelle qui rendent le retour à la routine plus complexe
- Fatigue : les habitudes de sommeil se voient également modifiées pendant l’été. En effet, les gens ont plus d’activités nocturnes et dorment moins. La fatigue accumulée peut provoquer la sensation de léthargie et de fatigue sur le lieu de travail
- Augmentation de la consommation d’alcool : tel que mentionné auparavant, les personnes abusent souvent de l’alcool pendant les vacances. Cela peut également exercer une influence sur la fatigue de la personne
- Programme trop chargé : pendant l’été, on a souvent l’habitude de faire trop de plans et de ne pas se reposer. Ainsi, nous vous recommandons de laisser une place pour l’ennui ou la contemplation.
Conseils pour surmonter le syndrome post-vacances
Étant donné que très peu de cas de stress post-vacances requièrent une intervention psychologique – et le cas échéant, c’est en raison d’un trouble défini avec des symptômes et des caractéristiques distinctes, c’est nous qui devons nous réguler afin de nous adapter le plus rapidement possible à la routine.
Voici quelques conseils fréquents :
- Maintenir une bonne hygiène du sommeil, en dormant environ 8 heures. Ni plus, ni moins
- Se fixer de nouveaux défis répartis sur toute l’année et ne pas se focaliser uniquement sur les prochaines vacances
- Prendre soin de soi grâce à l’alimentation et à l’hydratation : il serait également idéal de faire de l’exercice physique, qui peut réussir à changer l’humeur après les vacances
- Envisager un retour au travail de forme progressive : ne pas commencer sur les chapeaux de roue dès le début pour faciliter l’adaptation
- Ne pas commencer à travailler immédiatement après le retour de vacances mais planifier le retour quelques jours avant
- Faire attention avec l’alcool et la caféine : alors que l’alcool peut aggraver les sentiments d’apathie et de nostalgie, la caféine peut en faire de même avec les sentiments de stress et d’anxiété
- Réfléchir à ce qu’est le travail, pourquoi on considère que c’est une charge, l’envisager sous un autre angle, et dans la mesure du possible, trouver un travail satisfaisant qui contribue à l’épanouissement
Tel que nous l’avons mentionné auparavant, on recommande le calme et la patience à tous ceux qui pensent souffrir du syndrome post-vacances. L’apathie et la nostalgie disparaîtront dans la plupart des cas, de manière naturelle et en peu de jours.
En outre, une fois que vous l’aurez expérimenté, il sera plus facile d’envisager les choses sous un autre angle pour que, lors des prochaines vacances, vous puissiez retourner au travail reposé et plein d’énergie, sans ressentir d’apathie, de stress et d’anxiété.
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- Herrero y Esquirol (2016). Síndrome postvacacional. canalSALUD, Canales Mapfre, en: https://www.salud.mapfre.es/cuerpo-y-mente/psicologia/sindrome-post-vacacional/
- ISEP (2019). El síndrome postvacacional, en: https://www.isep.es/actualidad-psicologia-clinica/sindrome-postvacacional/
- Unknown Traveller redactor (2012). How to beat post-holidays blues. Planning section, Traveller, en: http://www.traveller.com.au/how-to-beat-the-postholiday-blues-1qd0v
- Alejandra Salazar (2018). Post-Holiday Blues: Is it real? Can I prevent it? CogniFit, Health, Brain & Neuroscience, en: https://blog.cognifit.com/post-holiday-blues/