Qu'est-ce que la tocophobie et pourquoi est-il important de la vaincre ?

Les représentations de la culture populaire autour de la grossesse et de l'accouchement peuvent générer la tocophonie. Quel est ce trouble ?
Qu'est-ce que la tocophobie et pourquoi est-il important de la vaincre ?
Elena Sanz

Relu et approuvé par la psychologue Elena Sanz.

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 11 mai, 2023

La tocophobie est une peur extrême et irrationnelle de la grossesse et de l’accouchement. On estime qu’environ 14 % des femmes dans le monde en souffrent. Et bien entendu, cette phobie a des conséquences sur la qualité de vie des femmes qui souhaitent pourtant avoir des enfants.

Il est normal qu’il y ait quelques craintes autour de la grossesse. Mais à un niveau extrême, ces craintes peuvent entraîner des crises d’anxiété et de panique, rien qu’à l’idée d’accoucher. Quelles sont donc les causes à l’origine de cette phobie ? Comment y faire face ?

Qu’est-ce que la tocophobie ?

La tocophobie est un trouble qui se caractérise par une peur exagérée et infondée de la grossesse et de l’accouchement. Le mot vient de la racine grecque « tokos », qui signifie « naissance » et « phobos », qui signifie « peur ».

Selon une étude, ce trouble a connu une augmentation considérable depuis l’an 2000. Cependant, d’autres études sont nécessaires à cet égard.

Les femmes atteintes de la maladie deviennent souvent obsédées par les méthodes de contraception. Elles évitent même d’avoir des rapports sexuels de peur de tomber enceinte. Si elles tombent enceintes, elles pensent à l’avortement ou demandent à avoir une césarienne au lieu d’un accouchement vaginal.

La peur peut être focalisée sur un aspect particulier, ou être générale. La femme peut avoir peur de la douleur causée par les contractions, du passage du bébé par le canal vaginal, des instruments utilisés, des responsabilités qu’implique avoir un enfant, ou de tout cela ensemble.

Qu'est-ce que la tocophobie ?
La peur de la grossesse peut provenir d’idées préconçues concernant cette étape ou bien d’expériences traumatisantes.



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Les types de tocophobie

Il existe deux types de tocophobie selon que la peur apparaît lors de la première grossesse ou après avoir eu des enfants.

Tocophobie primaire

C’est celle qui touche les nouvelles mères ou les femmes qui n’ont jamais été enceintes. Dans ce cas, les peurs se concentrent généralement sur un ou plusieurs des aspects suivants :

  • Peur de souffrir pendant l’accouchement
  • Peur des changements subis par le corps
  • Peur de donner naissance à un bébé avec des anomalies.
  • Peur de la responsabilité qu’implique un enfant

Tocophobie secondaire

Elle concerne les femmes qui ont déjà accouché. Ces femmes ont généralement eu une grossesse ou un accouchement traumatique, d’où la peur extrême de redevenir mères. Souvent, le traumatisme découle d’une faute professionnelle ou d’une grave dépression post-partum.

Les symptômes

La tocophobie est une phobie spécifique et correspond à un type de trouble anxieux. Sa principale caractéristique est une peur intense et irrationnelle qui ne peut être surmontée ou rationalisée par des moyens conventionnels.

Cela précipite les comportements d’évitement, comme l’obsession des contraceptifs ou le fait d’éviter d’avoir des rapports sexuels. Cette phobie active également l’anxiété dans des situations associées à la grossesse et à l’accouchement. Elle conduit souvent à des cauchemars, à des crises de panique et à d’autres symptômes similaires.

Dans les cas les plus graves, les femmes se privent complètement d’avoir des rapports sexuels, en raison de la peur dont elles souffrent. Si elles tombent enceintes, elles demandent une césarienne ou développent un lien flou avec leur enfant.

Les causes de la tocophobie

Dans la plupart des cas, les femmes atteintes de tocophobie ont une représentation mentale dramatique de la la grossesse et de l’accouchement, soit parce qu’elles ont été exposées à des personnes proches qui leur transmettent cette perspective, soit parce qu’elles ont été témoins de situations difficiles associées à ces événements.

Dans certains cas, il existe un antécédent de trouble anxieux. Ce trouble pourrait avoir été déclenché par des abus sexuels pendant l’enfance ou par le vaginisme ou la dyspareunie, qui provoquent des douleurs lors des rapports sexuels.

Dans le cas de la tocophobie secondaire, les expériences traumatisantes antérieures n’ont pas été surmontées. Par conséquent, ce trouble est une manifestation de stress post-traumatique. Dans de tels cas, il y a une fixation de la peur, même si les circonstances sont différentes.



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Comment vaincre cette phobie ?

Le cinéma et la télévision ont souvent un discours négatif sur l’accouchement. Cela peut avoir un impact majeur sur les femmes. Il convient alors de se renseigner sur le processus auprès de sources plus fiables, telles qu’un médecin ou une sage-femme. Parler de ses peurs ne peut être que bénéfique.

La thérapie cognitivo-comportementale est généralement un moyen très efficace de traiter les phobies. Il est aussi possible de consulter un psychologue périnatal. Ce professionnel est formé pour offrir un soutien rapide dans ces cas.

Les pratiques de méditation sont aussi souvent un moyen efficace de réduire l’anxiété. Si une femme n’a pas eu d’enfants et n’envisage pas d’en avoir par peur de la grossesse ou de l’un accouchement, l’idéal est qu’elle suive une psychothérapie pour explorer ce qui se cache derrière cette peur extrême et la traiter.

Comment vaincre cette phobie ?
Une aide psychologique professionnelle peut aider à surmonter la tocophobie.

Quelques recommandations finales

Il est très important de faire preuve de compréhension envers une femme qui souffre de tocophobie. Au lieu de minimiser son problème ou de la comparer à d’autres femmes, il est préférable d’accepter son état et de l’aider à le surmonter.

Bien que dans la tocophobie il y ait une peur exagérée, celle-ci n’est pas ressentie délibérément. Cette peur est incontrôlable. Souligner cette peur ou exercer une pression n’aidera pas la femme à surmonter le problème ; cela la renforcera même davantage.


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