Qu'est-ce qu'un test d'immunofixation et à quoi sert-il ?
Le test d’immunofixation est également connu sous le nom d’électrophorèse des protéines et de protéinogramme. Il permet de mesurer les taux de différentes protéines dans le sang et d’identifier les variations de leurs proportions.
Le test d’immunofixation sépare les protéines en sous-groupes, en fonction de leur poids moléculaire et de leur charge électrique. Les sous-groupes comprennent l’albumine, les alpha-globulines, les bêta-globulines et les gamma-globulines. La mesure des sous-groupes permet de détecter différents troubles dans des variations quantitatives et qualitatives.
Le test est basé sur un échantillon de sang. Les risques du prélèvement sont ceux liés à la ponction, tels que le saignement à l’endroit de la ponction, un hématome dû à l’accumulation de sang sous la peau et la sensation de vertige.
Par la suite, l’échantillon est centrifugé, afin d’obtenir la partie liquide du sang qui ne contient pas de cellules sanguines ni de facteurs de coagulation, appelée sérum. Ce sérum est utilisé pour le test d’immunofixation.
La base du test d’immunofixation
L’électrophorèse est une technique qui permet de séparer des sous-groupes de protéines du sérum sanguin, en fonction de leurs caractéristiques physiques (poids moléculaire et charge électrique). Le sérum est placé sur un papier spécial et exposé à un courant électrique. Cela permet la mobilisation des protéines et leur regroupement.
Le regroupement sur papier crée des bandes, des zones ou des motifs séparés, qui sont analysés par des méthodes chimiques. Le test d’immunofixation fixe les protéines avec des anticorps ciblés et les colore. C’est ce qui crée les modèles séparés, dans lesquels vous pouvez voir des pics ou des vallées, selon les concentrations.
Ces motifs de bandes sont spécifiques à différentes maladies. Cependant, le test permet une évaluation qualitative. Lorsqu’une évaluation quantitative est requise, elle est réalisée avec d’autres tests, tels que la néphélométrie et la turbimétrie.
Un échantillon de sang est suffisant pour l’électrophorèse.La séparation des sous-groupes de protéines dans le test d’immunofixation
Le degré de séparation dépendra de la technique utilisée en laboratoire. Le plus courant est l’acétate de cellulose, qui permet d’identifier cinq sous-groupes : albumine, alpha-1-globulines, alpha-2-globulines, bêta-1-globulines, bêta-2-globulines et gammaglobulines.
De plus, il permet de déterminer le rapport albumine/globuline et de mesurer les protéines totales par colorimétrie. Les rapports peuvent également être lus à l’aide d’un densitomètre.
1. Mesure de l’albumine
L’albumine est la protéine ayant la plus forte proportion dans le sang, représentant 58 à 74 % des protéines totales. Elle est synthétisée dans le foie et dépend proportionnellement de la consommation de protéines.
L’augmentation de l’albumine peut être due à une déshydratation aiguë ou concerner les patients recevant une nutrition parentérale. Elle peut aussi diminuer dans des conditions dans lesquelles il y a une augmentation de sa destruction ou une réduction de sa synthèse. Ce dernier phénomène est associé aux causes suivantes :
- Maladies inflammatoires chroniques : polyarthrite rhumatoïde ou maladie inflammatoire pelvienne.
- Maladie du foie : hépatite aiguë ou chronique, alcoolisme.
- Entéropathie exsudative de protéines.
- Maladies nutritionnelles : malnutrition ou malabsorption intestinale.
- Maladies du glomérule rénal : syndrome néphrotique et syndrome néphritique.
- Troisièmes espaces : œdème et ascite.
2. Mesure des alpha-globulines
Dans le cas de l’alpha-1-globuline et de l’alpha-2-globuline, des taux accrus sont associés à tout événement inflammatoire (qui peut être aigu ou chronique). Alors que les niveaux réduits sont liés à une maladie du foie ou à la malnutrition et à la malabsorption.
3. Mesure des bêta-globulines
Des taux accrus de bêta-globulines sont associés à une anémie chronique, en particulier associée à une carence en fer, un myélome multiple ou une hypercholestérolémie. Une diminution des niveaux est liée à une maladie du foie ou à une réduction de l’apport en protéines.
4. Mesure des gammaglobulines
Les gammaglobulines sont représentées par des immunoglobulines ou des anticorps, principalement de type G, A, D et E. Celles-ci font partie du système immunitaire et protègent contre les maladies.
Le test d’immunofixation permet d’identifier non seulement la présence d’immunoglobulines, mais également le type d’immunoglobuline anormale. Son altération est appelée gammapathie.
La principale utilité du test d’immunofixation est l’identification des immunoglobulines monoclonales. Celles-ci ont un pic d’apparition dans les bandes appelé pic M et associé à différents types de cancer des cellules sanguines (myélome multiple et macroglobulinémie de Waldenström).
En cas d’augmentation monoclonale, il existe une surproduction d’une seule immunoglobuline qui conditionne une diminution de la proportion du reste qui n’est pas affectée. Jusqu’à 60 % des cas correspondent au diagnostic de myélome multiple ou de plasmocytome solitaire.
L’augmentation polyclonale des immunoglobulines peut être associée à des maladies inflammatoires chroniques (lupus érythémateux disséminé, polyarthrite rhumatoïde), à des maladies auto-immunes, à différents types de cancer (leucémies et lymphomes), à la sarcoïdose et à des infections chroniques.
Une diminution des gamma-globulines ou une hypogammaglobulinémie est associée au syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), à l’utilisation chronique de stéroïdes, au syndrome néphrotique et aux maladies néoplasiques telles que la leucémie.
Les indications du test d’immunofixation
Le test d’immunofixation est ordonné en cas de taux anormaux de protéines totales ou fractionnées. Il est également nécessaire en cas de suspicion d’une affection qui affecte la concentration des protéines sanguines ou qui provoque leur perte, telle que le myélome multiple et la macroglobulinémie de Waldenstrom.
En présence de protéinurie (perte de protéines dans les urines), ce test est également requis. Il est également utile pour le diagnostic des troubles des proportions de protéines dans le sang. Il est largement diffusé et facilement accessible.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Álvarez de Cienfuegos R, A. Tévar Sánchez, M. Electroforesis de proteínas plasmáticas: proteinograma. Rev. Sociedad Val. Reuma. 2017;7(1):5-7.
- Campuzano Maya, G. La electroforesis de proteínas: más que una prueba de laboratorio. Medicina & Laboratorio 2006; 12: 47-70.
- Cidoncha Gallego, A. et al. El proteinograma en la práctica clínica. Medicina Integral 2020; 38(3).
- Khosravi Shahi, P., A. del Castillo Rueda, and V. M. Díaz Muñoz de la Espada. “Macroglobulinemia de Waldenström.” Anales de Medicina Interna. Vol. 23. No. 6. Arán Ediciones, SL, 2006.
- Peniche, Dubón, and María del Carmen. “Mieloma múltiple.” Revista de la Facultad de Medicina (México) 54.6 (2011): 51-57.