Elle surmonte le cancer à 3 ans mais pas le harcèlement scolaire

Le cas de Bethany montre que les blessures du harcèlement scolaire peuvent être bien plus profondes que le cancer et ses séquelles.
Elle surmonte le cancer à 3 ans mais pas le harcèlement scolaire

Dernière mise à jour : 12 mars, 2019

L’une des pires craintes des parents, c’est que leur enfant ait un cancer. Les traitements, les effets secondaires, les séquelles. Tout fait peur, et pas uniquement le risque de décès. Le harcèlement peut aussi causer leur mort.

Malgré tout, les enfants atteints d’un cancer qui nous montrent qu‘ils ont la force de le surmonter sont de plus en plus nombreux.

Cependant, il y a d’autres choses qui peuvent les détruire, et dans une plus grande mesure. Comme c’est le cas de Bethany.

Cette jeune fille de 11 ans a décidé de se suicider, après avoir supporté des années de harcèlement scolaire. Les personnes qui abusent sont toujours à l’affût. Elles cherchent la faille pour débuter leur attaque et Bethany s’est révélée être la victime parfaite.

Son triomphe face au cancer qu’elle contracté à 3 ans lui a laissé une trace. Elle avait la bouche un peu plus tordue que la normale.

Cela a suffit pour que certains de ces camarades de classe commencent à se moquer d’elle sans pitié.

Elle l’a supporté comme elle a pu, elle a informé ses parents et l’école. Mais malgré ses efforts et ceux de ses parents, rien n’a changé. Rien, jusqu’à ce qu’elle décide de se suicider.

Le harcèlement à l'école.

Bethany et son amie ont dénoncé le harcèlement scolaire avec des panneaux

Surmonter une maladie aussi grave à un âge si précoce laisse une trace.

Chaque jour, chaque seconde est une lutte contre la mort, et on apprend très rapidement qu’il faut regarder la vie en face.

Ainsi, fatiguée de résister aux railleries des autres enfants, elle a demandé de l’aide à sa meilleure amie. Elles ont utilisé des panneaux qui disaient “amis, pas abuseurs” pour que la direction du collège les écoutent une fois pour toutes.

La direction ne pouvait pas nier le problème, puisqu’il était montré de manière évidente. La réponse a été claire : nous ne pouvons rien faire. 

Cette dernière action a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour les parents de Bethany, qui connaissaient le problème. Ils ont pris contact avec le collège. Pour que la direction se rende compte de sa responsabilité dans le bien-être de leur fille.

Mais cela n’a pas été suffisant. La direction du centre le confirme. Selon eux, avant ce dernier jour de protestation de la jeune fille et de son amie, ce problème était constant et ils n’avaient jamais su le gérer.

Jamais ils n’auraient imaginé la souffrance que les harceleurs scolaires étaient en train d’infliger à Bethany.

Ainsi, en voyant que son cas était ignoré, elle rentra chez elle avec sa décision sûrement déjà prise. Elle savait que son beau-père gardait une arme et l’utilisa pour s’ôter la vie.

Le harcèlement scolaire a été plus dur que les opérations, les sessions de chimiothérapie et de radiothérapie et ce sourire tordu qui a su se remplir de vie pour vaincre une tumeur au cerveau.

La confusion face aux attaques de ses amis, la solitude que le collège lui infligeait et les manquements de tout un système qui permet les abus ont anéanti sa pulsion de vie.

Le harcèlement scolaire : un problème croissant

Stop au harcèlement.

Selon les statistiques de l’ONG Save the Children, en Espagne 9,3% des enfants affirment avoir souffert de ce problème, alors que l’on enregistre 6,9% de cyber-harcèlement.

Cette situation doit nous amener à cette question : où se trouve la faille ?

Dans un monde où les enfants et les adolescents ont un accès inimaginable à l’information, il est étonnant de voir que les victimes ont toujours le même profil. Ce sont celles qui ne suivent pas les règles de la normalité, qui ne rentrent pas dans la norme.

Les maîtres et professeurs indiquent que, pour eux, il est impossible d’éduquer avec des salles de classe pleines à craquer. Avec une augmentation de leurs obligations bureaucratiques et avec des familles toujours plus exigeantes, mais absentes.

Les conditions et horaires de travail des parents sont presque incompatibles avec le fait d’apporter aux enfants une base de valeurs solides. De leur côté, les professeurs n’ont pas cette fonction et n’ont pas la possibilité ni le temps de l’endosser.

Réduire le harcèlement scolaire.

Peut-être qu’il est temps de changer cela, ainsi que d’écouter les harceleurs.

Que se passe-t-il dans la tête d’un enfant de 10 ans pour qu’il rende la vie impossible à un autre enfant ? Pourquoi a-t-il besoin de s’auto-affirmer en écrasant les autres ? Les harceleurs ne souffriraient-ils pas de colère et d’agressivité intérieures ?

Il est impossible de résoudre un problème en en ignorant l’origine. 

Peut-être que si vous prêtez plus attention à cela et qu’un système où école et famille puissent jouer leur rôle respectif s’articule, un programme d’attention complète pourra voir le jour et mettre fin à un fléau qui peut être plus violent que le cancer.


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