Trouble schizo-affectif : tout ce que vous devez savoir

Le trouble schizo-affectif est une maladie mentale qui se manifeste à la fois par des symptômes de schizophrénie et des symptômes des troubles de l'humeur. Découvrez ci-dessous ses principales caractéristiques.
Trouble schizo-affectif : tout ce que vous devez savoir

Écrit par María Vijande

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Le trouble schizo-affectif se manifeste par certains symptômes de la schizophrénie et par certains symptômes des troubles de l’humeur. Selon la façon dont ces derniers s’expriment, il existe deux variantes : le type bipolaire et le type dépressif.

Cela signifie que les symptômes de la schizophrénie s’accompagnent d’épisodes de manie et parfois de dépression majeure (type bipolaire). Ils peuvent également s’accompagner uniquement d’états dépressifs (type dépressif).

Comme pour les autres maladies mentales, l’évolution du trouble varie d’une personne à une autre. Par conséquent, l’individualisation de l’intervention est une priorité.

Un peu d’histoire

Le terme trouble schizo-affectif a été inventé par Jacob Kasanin en 1933. Ce psychiatre l’a caractérisé comme une maladie psychotique qui se manifeste par des symptômes affectifs et schizophréniques. De plus, il a observé que son apparition était aiguë dans la jeunesse et qu’il survenait après un événement stressant.

Plus tard, d’autres auteurs ont étudié d’autres cas. Par exemple, en 1963, Vaillant a utilisé ce terme pour désigner les patients atteints de schizophrénie et chez qui une amélioration avait été observée.

Aujourd’hui, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux classe ce trouve dans le spectre de la schizophrénie et d’autres troubles psychotiques.

L’étiologie du trouble schizo-affectif

La prévalence de ce trouble est d’environ 0,3 %, comme l’indique une recherche menée en 2017 par un groupe de scientifiques de l’Université de Hong Kong. En ce qui concerne les causes possibles, les principales sont les suivantes :

  • Facteurs génétiques. Ceux qui ont un parent au premier degré atteint du trouble courent un risque plus élevé de le développer. C’est ce que soulignent les auteurs de la recherche que nous venons de citer.
  • Facteurs environnementaux. Ces mêmes chercheurs parlent également de l’influence des conditions socio-économiques défavorables. Il semble que de tels événements soient davantage associés à la manifestation de cette classe de troubles.
  • Facteurs physiques. Il existe des différences structurelles dans le cerveau de ces patients. Une étude a mis en évidence des altérations de la matière grise au niveau du cerveau des personnes atteintes de troubles schizo-affectifs.
Femme qui fait du yoga face à un lac.

Les symptômes du trouble schizo-affectif

Ce trouble peut prendre une forme bipolaire (avec manie et dépression) ou s’exprimer sous un sous-type dépressif (avec dépression majeure). Les symptômes sont les suivants :

  • Une perturbation importante de l’humeur (manie ou dépression) sur une période prolongée ;
  • Symptômes de schizophrénie, tels que des pensées délirantes, des hallucinations, un discours ou un comportement désorganisé et l’ apathie ;
  • Ce trouble ne s’explique pas par l’utilisation d’une quelconque substance (drogues ou médicaments) ou par la présence d’une autre maladie.

Ces symptômes interfèrent souvent avec les activités quotidiennes du patient. C’est-à-dire que l’évolution du trouble entraîne des conséquences dans différents domaines : les difficultés scolaires ou professionnelles sont fréquentes. Les interactions sociales et les soins personnels sont également affectés.

Le traitement

L’intervention combine une thérapie pharmacologique avec une thérapie psychologique.

  • Des antipsychotiques et parfois des antidépresseurs sont administrés.
  • Au cours de la psychothérapie, le patient apprendre à reconnaître et à traiter les symptômes.
  • Les groupes d’entraide sont également une ressource précieuse pour la gestion de la maladie.
  • L’hospitalisation est parfois nécessaire pour contrôler les symptômes.

Quelques implications à considérer

Comme nous venons de le voir, l’approche du trouble schizo-affectif nécessite une action à différents niveaux. Si la personne est consciente de sa maladie et s’implique dans le traitement, l’évolution peut être positive. De plus, avec un bon soutien familial, social et sanitaire, la qualité de vie du patient peut considérablement s’améliorer.

Divulguer des informations sur les troubles mentaux permet à la société de franchir une étape dans la compréhension des maladies mentales comme celle-ci. Gardez cela à l’esprit.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Abrams, D., Rojas, D. C., & Arciniegas, D. B. (2008). Is schizoaffective disorder a distinct categorical diagnosis? A critical review of the literature. Neuropsychiatric Disease and Treatment, 4(6), 1089-1109. https://doi.org/10.2147/ndt.s4120
  • Amann, B. L., Canales-Rodríguez, E. J., Madre, M., Radua, J., Monte, G., Alonso-Lana, S., Landin-Romero, R., Moreno-Alcázar, A., Bonnin, C. M., Sarró, S., Ortiz-Gil, J., Gomar, J. J., Moro, N., Fernandez-Corcuera, P., Goikolea, J. M., Blanch, J., Salvador, R., Vieta, E., McKenna, P. J., & Pomarol-Clotet, E. (2016). Brain structural changes in schizoaffective disorder compared to schizophrenia and bipolar disorder. Acta Psychiatrica Scandinavica133(1), 23–33. https://doi.org/10.1111/acps.12440
  • Asociación Americana de Psiquiatría (APA) (2013). Manual Estadístico y Diagnóstico de los Trastornos Mentales, quinta edición (DSM-5). Washington, DC: APA.
  • Chang, W. C., Wong, C. S. M., Chen, E. Y. H., Lam, L. C. W., Chan, W. C., Ng, R. M. K., … Bebbington, P. (2017). Lifetime Prevalence and Correlates of Schizophrenia-Spectrum, Affective, and Other Non-affective Psychotic Disorders in the Chinese Adult Population. Schizophrenia Bulletin, 43(6), 1280–1290. https://doi.org/10.1093/schbul/sbx056
  • Cosgrove, V. E., & Suppes, T. (2013). Informing DSM-5: biological boundaries between bipolar I disorder, schizoaffective disorder, and schizophrenia. BMC Medicine11, 127. https://doi.org/10.1186/1741-7015-11-127
  • Tarbox, S. I., Brown, L. H., & Haas, G. L. (2012). Diagnostic specificity of poor premorbid adjustment: comparison of schizophrenia, schizoaffective disorder, and mood disorder with psychotic features. Schizophrenia Research141(1), 91–97. https://doi.org/10.1016/j.schres.2012.07.008; texto completo

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.