Violences psychologiques : effets à court et long terme

Les abus émotionnels sont un type de maltraitance et d'agression. De plus, ils peuvent avoir des conséquences très néfastes sur la personnalité de la personne maltraitée, allant d'une dépression à des idées suicidaires. C'est pourquoi ce type d'abus doit être signalé, au même titre que la maltraitance physique.
Violences psychologiques : effets à court et long terme

Dernière mise à jour : 27 mai, 2022

A première vue, les violences psychologiques ne sont certainement pas aussi évidentes que les abus physiques. Cependant, leurs séquelles existent et persistent autant, voire plus encore que les violences physiques. Et pourtant, nombreux sont ceux qui ont du mal à les classer dans la catégorie des formes d’abus, de maltraitance ou de violence.

Les violences psychologiques

Comme son nom l’indique, l’abus psychologique est une forme de violence qu’une personne exerce sur une autre. Parmi ses manifestations, il se caractérise généralement par :

  • Des attitudes, actions et paroles visant à humilier ou dévaloriser l’autre
  • Des insultes
  • Une désapprobation
  • L’isolement de l’autre personne
  • Le dénigrement

Ainsi, tout comme celles d’ordre physique, les violences psychologiques représentent un type de maltraitance et d’abusEn ce sens, il s’agit d’une agression, généralement verbale, envers une autre personne. La personne qui maltraite a recours à des expressions blessantes dans le but d’humilier, de désapprouver et de dévaloriser l’autre.

Par ailleurs, étant donné que ce type de violence n’est pas si évident, il a tendance à se prolonger dans le temps. La victime se retrouve alors avec une estime d’elle-même réellement faible ainsi qu’une mauvaise image personnelle qui l’amène parfois à penser que la personne maltraitante a raison.

Les violences psychologiques n’ont pas de penchant. En effet, elles peuvent se produire chez les enfants, les adolescents, les adultes ou les personnes âgées. De même, il n’existe pas de domaine unique dans lequel elles peuvent avoir lieu. Elles peuvent effectivement se manifester au sein de la famille, entre les amis, dans le couple, au travail, etc.

D’autre part, gardons également à l’esprit qu’il peut y avoir des témoins de ce type de maltraitance. Par exemple, les enfants peuvent être témoins d’incidents à la maison. Ou bien certains collègues lorsqu’un patron désapprouve un employé de façon humiliante au travail. En ce sens, la santé émotionnelle des témoins peut aussi être affectée.

Conséquences des violences psychologiques

Une femme victime de violences psychologiques

Les conséquences des violences psychologiques prolongées sont, dans de nombreux cas, invisibles. Il est donc difficile de les détecter, y compris pour la victime.

Une faible estime de soi

Une faible estime de soi peut être l’une des causes de la maltraitance psychologique, mais également l’une des conséquences. Autrement dit, la mauvaise estime de soi peut être un facteur qui encourage l’agresseur à être violent. Et, en même temps, à travers cette maltraitance, il parviendra à restreindre l’estime d’elle-même de la personne abusée.

En effet, la faiblesse de la victime est l’une des choses qui attire les agresseurs. Ils attaquent plus précisément là où cela fait mal. Ainsi, ils ne cessent de répéter que la personne est inutile, en l’humiliant et en la dévalorisant. La victime, à son tour, le croira, augmentant alors le lien de dépendance.

Stress et anxiété

Les personnes qui souffrent de violences psychologiques présentent des niveaux de stress et d’anxiété élevés. Cela est dû, principalement, au fait qu’elles ne sont pas capables de voir ce qui se passe réellement. Elles ne sont souvent pas conscientes de se faire maltraiter ni de subir les comportements anormaux et inacceptables de l’agresseur.

Sentiment de culpabilité

Comme nous l’avons mentionné auparavant, la victime présente une faible estime d’elle-même et une mauvaise appréciation personnelle, aggravées par les abus de l’agresseur. Par conséquent, elle culpabilise généralement pour les maltraitances qu’elle a subies. Autrement dit, elle peut justifier les violences en se disant qu’elle est responsable.

Ainsi, l’agresseur – en particulier dans les relations de couple – peut favoriser ce sentiment de culpabilité chez la victime. Il s’agit de chantage affectif.

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Autres séquelles

Une femme qui dit stop aux violences psychologiques

Certains cas de violences psychologiques peuvent avoir des conséquences bien plus critiques que celles que nous venons de citer. Parmi elles, nous pouvons mettre en évidence :

  • Dépression : conséquence d’une maltraitance prolongée et d’un manque d’estime de soi
  • Idées suicidaires : il s’agit d’un cas extrême, mais malheureusement, il existe, y compris chez les jeunes
  • Abus de drogues ou d’alcool : en effet, l’usage de ces substances peut aider les victimes à échapper à la réalité et à faire face à la maltraitance psychologique, en refusant de voir la réalité en face
  • Agressivité : la colère et la rage accumulées peuvent conduire au développement d’une personnalité agressive. Cela peut devenir un problème sérieux, surtout chez les enfants, les adolescents et les adultes
  • Difficulté à maintenir des relations avec d’autres personnes : la violence, la faible estime de soi et le manque de confiance peuvent réduire la capacité de la victime à préserver des relations saines, préférant un isolement émotionnel

Pour toutes ces raisons, les violences psychologiques doivent être considérées comme un type d’agression aussi nuisible que les maltraitances physiques. Il est également nécessaire de fixer des limites et de s’éloigner des relations ou des personnes agressives, en dénonçant la situation le plus rapidement possible.

Par ailleurs, dans le cas des enfants et des adolescents, cela implique aussi la participation active et la capacité de leurs parents ou des tuteurs à détecter les signaux afin de prévenir des séquelles plus graves.

Enfin, si les maltraitances physiques doivent être dénoncées, les violences psychologiques doivent l’être également. A partir de là, un processus et une thérapie doivent être initiés, dans le but d’aider la victime à retrouver son estime d’elle-même ainsi que sa confiance en elle.

 


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