14 étapes pour une amputation supracondylienne
L’amputation supracondylienne est une opération chirurgicale destinée à couper un membre inférieur au-dessus du condyle. Entre 50 et 65 % des amputations non traumatiques de ce type correspondent à une complication du diabète.
Le fait même qu’on doive avoir recours à une amputation supracondylienne sous-entend l’échec d’un traitement antérieur du problème, quel qu’il soit. Cela exige un processus d’acceptation et la formulation d’un objectif clair pour le patient : protéger sa santé et lui garantir la meilleure qualité de vie possible.
L’objectif est ainsi d’obtenir un moignon bien cicatrisé, stable et auquel on pourra adapter une prothèse le plus tôt possible. Le but final est que le patient retrouve une vie normale dès que possible.
Principes généraux
En règle générale, les amputations se divisent en deux catégories : mineures et majeures. L’amputation supracondylienne est majeure. En effet, le membre à amputer est de taille importante. Néanmoins, quel que soit son degré ou son emplacement, toute amputation est une intervention technique complexe qui doit reposer sur quelques principes de base :
- Taitement antibiotique : on prescrit cela par mesure de prévention ou pour contrôler une infection déjà existante
- L’hémostase, ou contrôle de l’hémorragie, doit être très rigoureuse : l’apparition d’un hématome signifie la présence d’une nécrose ou d’une infection
- Aucune tension aux points d’ancrage des bords cutanées : pour éviter cela, il est nécessaire de manipuler les tissus avec précaution
- Proportion raisonnable entre la section osseuse et la longueur cutanée et musculo-tendineuse : cela évite des tensions et permet une bonne couverture osseuse
- Traction des trajets nerveux pour prévenir d’éventuels neurinomes -tumeur nerveuse bénigne -sur la cicatrice
- Idem avec les cartilages articulaires et les tendons
- Absence d’éclats osseux dans la plaie ou des bords contondants
- Lavage répété de la plaie chirurgicale avec du sérum physiologique avant de procéder à la suture
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Indications et contre-indications
L’amputation supracondylienne est réalisée lorsqu’une amputation infracondylienne n’a pas correctement cicatrisé. C’est également le cas lors d’une contracture des muscles du mollet, qui inclut une flexion dans l’articulation du genou.
L’amputation supracondylienne fait perdre l’articulation du genou. Pour éviter d’éventuelles complications avec la prothèse que portera le patient, il est important que le moignon possède une longueur appropriée.
Cette opération n’est pas recommandée en présence d’une gangrène ou d’une infection au niveau de la cuisse.
Technique de l’amputation supracondylienne
Les étapes à suivre pour réaliser une amputation supdracondylienne sont les suivantes :
- Placer le patient en position décubitus dorsale
- Marquer l’incision en “gueule de requin”
- Sectionner la peau avec un bistouri froid
- Sectionner l’hypoderme jusqu’à l’aponévrose. C’est la membrane qui recouvre les muscles et les relie à l’os. On emploie pour cela un bistouri électrique. Lors du sectionnement en profondeur, il faut laisser suffisamment de tissu pour le moignon
- Identification, ligature et section respective du paquet vasculaire fémoral et du nerf sciatique. Il est nécessaire de réaliser une infiltration d’anesthésiant local
- Entourer le fémur, en englobant toute sa circonférence
- Séparer les tissus qui sont collés au fémur. On emploie pour cela un périotome
- Réaliser l’ajustement du rétracteur de Percy pour l’amputation du fémur. Cela permettra qu’il reste suffisamment de tissus mous pour recouvrir le moignon osseux
- Sectionner l’os à l’aide de la scie Gigli. On prend un angle de 90° entre les deux extrémités de la scie. Pendant ce temps, on doit laver la zone en permanence avec du sérum physiologique
- Limer ensuite les bords osseux
- Appliquer de la cire osseuse -cire de Horsley- sur la tranche de section. On doit appliquer la cire sur la tranche et la coller. Les restes doivent être jetés
- On referme le moignon avec une suture monofil synthétique non résorbable Prolene®. On réalise d’abord la suture des groupes musculaires les plus profonds, afin de recouvrir la surface osseuse. Ensuite, on suture l’aponévrose la plus superficielle
- L’hypoderme se referme avec une suture synthétique absorbable, plus connue sous le nom de Vicryl®
- On suture enfin la peau avec une suture en soie, avec des points de matelassier
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García, L. H. (2009). Calidad de vida de los pacientes amputados de la extremidad inferior. Revista Médica de Costa Rica y Centroamérica, 66(589), 267-273.