Abréaction : qu'est-ce que c'est ?
L’abréaction renvoie à une situation qui nous impacte de telle manière que nous nous retrouvons sans ressources pour y faire face. Cette situation est si douloureuse et désagréable que nous balayons ses restes “sous le tapis”. Cependant, cela ne signifie pas que ces restes ne sont pas là. Par conséquent, à tout moment, ils peuvent réapparaître.
C’est ce qui se passe avec un traumatisme lorsque la réaction est refoulée. L’abréaction est le moyen de transmettre une réponse adaptative et favorable, qui permet au sujet de faire face audit épisode. Voyons plus précisément de quoi il s’agit.
Qu’est-ce que l’abréaction ?
Selon les dictionnaires de psychanalyse, le terme abréaction désigne « l’apparition dans le champ de la conscience d’un affect jusque-là refoulé ». L’abréaction fait référence à la décharge d’une émotion associée à un traumatisme qui a été refoulée.
Lors de l’expérience douloureuse ou traumatisante, le sujet n’a pas été en mesure d’exprimer cette émotion et de la traiter sur le moment. Il l’a donc réprimée, comme mécanisme de défense. L’abréaction consiste à offrir à l’individu la possibilité de libérer l’émotion en question, afin de la rendre consciente et accessible.
L’abréaction peut être spontanée ou guidée. Dans le premier cas, un stimulus ou un souvenir déclenche l’événement traumatique. Par exemple, une odeur. C’est ce qui libère la mémoire de cette charge nuisible.
Une abréaction guidée se déroule dans le cadre d’une psychothérapie. Le thérapeute aide le patient à reconstruire la mémoire complète et lui fournit des ressources qui lui permettent d’y faire face.
L’origine de l’abréaction
L’abréaction est un terme créé par Sigmund Freud et Joseph Breuer, les promoteurs de la psychanalyse. Comme l’explique le Vocabulaire de la Psychanalyse de Laplanche et Pontalis, l’abréaction est un néologisme composé du préfixe « ab » et du mot « réaction » qui donnent l’idée de séparation, d’éloignement, de suppression.
Pour eux, après un traumatisme, une personne peut bloquer l’émotion qu’il suscite et la refouler. Conséquence de cela : l’événement traumatique n’est pas traité et le sujet reste prisonnier. Se positionner face à un épisode douloureux permet d’accepter son existence et de travailler sur l’émotion associée.
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L’importance d’exprimer ses émotions
Abréaction, catharsis, gestion émotionnelle… Peu importe le terme. De Freud aux penseurs actuels, tous insistent sur le besoin humain de mettre un nom sur un mal-être qui nous afflige et d’y travailler.
Les émotions sont des signaux importants. Ne pas reconnaître les émotions ne les empêche pas d’exister et de nous affecter : elles deviennent un obstacle au bien-être, affectant notre fonctionnement quotidien. Essayer de tenir à distance ce souvenir douloureux et traumatisant implique un quantum d’énergie trop élevé.
Freud et Breuer s’accordent à dire que toutes les représentations qui ont été séparées du cours normal de la pensée et qui restent inconscientes, deviennent pathogènes et sont à l’origine des symptômes névrotiques. Il faut donc intervenir avec des techniques et accompagner le patient pour découvrir ce qu’il a refoulé.
Les principales causes qui empêchent le sujet de réagir sont :
- l’état mental ;
- les causes sociales, à savoir les circonstances qui empêchent le sujet d’exprimer ce qu’il ressent ;
- Il se peut que la personne ait décidé d’oublier ledit souvenir, cherchant à le supprimer et à le retirer de ses pensées.
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Reconstruire pour ne pas se retrouver piégé
Il est vrai que certaines expériences sont tellement choquantes que nous préférerions les oublier. À court terme, cela semble être la solution la plus commode. Cependant, à long terme, c’est une mesure qui nous laisse dans un équilibre précaire, à la merci de la mémoire.
La douleur peut devenir une source de résilience si nous sommes capables d’y faire face. La psychothérapie peut être une aide ; la conjonction d’un accompagnement professionnel et de ressources personnelles peut ouvrir la voie au bien-être.
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