"Aplatir la courbe" et ses implications épidémiologiques
L’expression “aplatir la courbe” a inondé les nouvelles et les médias ces derniers jours. Tenter d’arrêter la croissance exponentielle d’une maladie est la première ligne de défense contre sa propagation. C’est pourquoi des mesures aussi drastiques ont été prises au cours du mois dernier.
Le COVID-19 a mis à mal les systèmes de santé de nombreux pays. Il est important de comprendre la terminologie que son expansion implique pour la combattre.
Même si le nombre de cas reste élevé dans le temps, le fait qu’il y ait au moins le même nombre de personnes infectées admises que de patients guéris réduit considérablement la charge du système de santé.
Nous l’aurons déjà entendu à maintes reprises : le danger du coronavirus n’est pas la mortalité, mais sa transmissibilité et sa capacité à faire s’effondrer les systèmes publics. Il est donc très important de comprendre la courbe de croissance de cette maladie et d’y répondre en conséquence.
Que devrions-nous savoir à ce sujet ? Dans cet espace, nous allons approfondir ce qu’est la courbe du COVID-19 et les implications de sa croissance.
L’épicourbe et la représentation des cas
Une courbe épidémique est une représentation graphique du nombre de cas épidémiques en fonction de la date d’apparition de la maladie. Elle nous fournit des informations sur :
- Le schéma de propagation de l’épidémie
- L’ampleur de l’épidémie
- Les cas isolés
- L’évolution de l’épidémie dans le temps
- La période d’exposition et d’incubation de la maladie
Une valeur extrêmement importante dans la lutte contre la COVID-19 est, sans aucun doute, d’identifier le moment initial de propagation de la maladie. Pour ce faire, il est essentiel de voir la période d’exposition représentée dans la courbe.
Malheureusement, il est déjà trop tard pour cette constatation. Comme on a récemment fixé le début principal de la propagation à la fin du mois de février, au moment de l’introduction de mesures drastiques, la maladie avait déjà des milliers de patients en période d’incubation.
Ainsi, des pages de suivi, comme celle de Joan C. Micó, professeur à l’Université polytechnique de Valence (UPV), laissent entendre que nous ne verrons pas le pic de la maladie avant le 6 avril.
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Le modèle de Gompertz ; l’espoir d’arrêter COVID-19
Le modèle de Gompertz est un type de modèle mathématique pour une série temporelle. Il s’agit d’une fonction sigmoïde (en forme de S long) qui décrit une croissance plus lente au début et à la fin d’une période de temps donnée.
Cette fonction a été conçue à l’origine pour décrire la mortalité humaine. Elle est largement utilisée en épidémiologie. C’est ce type de fonction qui est attendu et prévu pour le développement de la covid-19 à l’échelle mondiale :
- L’aplatissement initial correspondrait à une série de cas isolés détectés. Le reste des personnes infectées serait en période d’incubation
- Ensuite, ces valeurs grimperaient en flèche, allongeant la partie haute de la courbe en “S”. A ce moment, les incubateurs de la première phase seraient détectés. Mais aussi tous les nouveaux infectés par eux. Cette phase de croissance est exponentielle, c’est-à-dire qu’elle se développe de plus en plus vite au fil du temps
- C’est là que les mesures prises devraient jouer un rôle essentiel. La croissance exponentielle ne peut être infinie. Dans le pire des cas, elle serait ralentie en atteignant 100 % d’infection. L’isolement des foyers et la détection rapide des cas devraient ralentir la courbe de croissance exponentielle. Comme il n’y a pas de personnes dans la rue qui peuvent être clairement exposées à l’infection, le schéma de propagation de la maladie ne peut logiquement pas être le même que dans une situation normale
L’aplatissement de la courbe n’implique pas la fin de l’épidémie
Aplatir la courbe des cas et des décès est la première étape dans la lutte contre la maladie. Pour autant, elle n’en garantit pas la fin. De nouveaux patients vont continuer à apparaître et, malheureusement, des décès vont continuer à se produire.
La vision des études épidémiologiques se situe au niveau mondial et non au niveau individuel. Le fait que le nombre de décès se soit stabilisé est déjà une bonne nouvelle, même si les chiffres restent très élevés.
Une fois stabilisée, cette courbe exponentielle s’aplatit, donnant naissance à une courbe de Gompertz. On peut alors estimer que le pire est passé. Mais une chose doit être claire : même si la croissance de la maladie est ralentie, l’éradication complète est pratiquement impossible à court terme.
À la fin de cette pandémie (qui prendra fin), il y aura encore des cas de COVID-19. Mais ceux-ci pourront être traités de manière beaucoup plus approfondie par un système de santé fonctionnant normalement.
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