Avortement après fécondation in vitro : pourquoi cela arrive-t-il ?

L'avortement après fécondation in vitro est une situation psychologiquement difficile. Il est important de prendre le temps de déterminer la cause possible.
Avortement après fécondation in vitro : pourquoi cela arrive-t-il ?
Leidy Mora Molina

Relu et approuvé par l'infirmière Leidy Mora Molina.

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 26 septembre, 2022

Faire face à un avortement après une fécondation in vitro (FIV) est une situation frustrante. Le traitement de procréation assistée en soi est exigeant, mais il génère également de grandes attentes qui, soudainement, ne se réalisent pas.

Il n’est pas facile de faire face à une perte de cette nature. En plus d’aborder l’avortement d’un point de vue psychologique, il est également important d’en établir les causes.

Il est à noter qu’un avortement après fécondation in vitro n’est pas un signe d’impossibilité de grossesse. Cependant, pour une nouvelle tentative fructueuse, il est parfois nécessaire d’identifier les facteurs qui pourraient entraver une nouvelle grossesse.

Quelques faits sur l’avortement après fécondation in vitro

D’après les données disponibles, le risque de fausse couche est légèrement augmenté dans les grossesses conçues par fécondation in vitro. American Pregnancy Association note que le risque de fausse couche dans une grossesse naturelle se situe entre 10 et 25 % ; dans celui qui est un produit de FIV, il est de 22 %.

Comme on peut le voir, la différence n’est pas significative. Il faut tenir compte du fait que l’espèce humaine est assez inefficace dans les grossesses, par rapport aux autres mammifères. On estime qu’entre 60 % et 70 % des fœtus se perdent spontanément dans les premières semaines de grossesse, et que cette perte passe inaperçue.

Tout ce qui précède nous permet de souligner que l’avortement après fécondation in vitro est rarement lié à un traitement de procréation assistée en tant que tel. D’autres facteurs entrent en jeu, comme nous le verrons ci-dessous.



Pourquoi cela arrive-t-il ?

On estime qu’entre 70 % et 80 % des cas d’avortement après fécondation in vitro sont dus à des altérations chromosomiques de l’embryon. Cependant, les altérations chromosomiques sont étroitement associées à l’âge de la mère.

Au fil des années, la probabilité que les chromosomes se divisent de manière incorrecte, entraînant des anomalies, augmente. La relation entre le taux de fausses couches et l’âge est la suivante :

  • Moins de 35 ans : la probabilité de faire une fausse couche est de 15 %.
  • Entre 35 et 39 ans : la probabilité est de 25 %.
  • Entre 40 et 44 ans : la probabilité est de 51 %.
  • Plus de 45 ans : la probabilité est de 93,4 %.

L’âge est considéré comme le principal facteur de risque de fausse couche après une fécondation in vitro. Parmi les autres facteurs pouvant influencer une fausse couche, figurent l’implantation dysfonctionnelle, une malformation utérine et, dans une moindre mesure, les infections, les traumatismes, les maladies maternelles et les agents chimiques.

Grossesse chez une femme âgée.
Plus la mère est âgée, plus la grossesse est risquée.

Comment y faire face ?

L’avortement après fécondation in vitro est un grand défi psychologique. La mère ressent de la colère, de la tristesse et de l’impuissance face à un événement de cette nature. La première chose à garder à l’esprit est qu’il est normal de ressentir cela et qu’il n’y a aucune raison de réprimer ou de cacher ces sentiments.

Il est très important d’identifier et d’accepter toutes ces émotions. Ce type de perte implique de passer par un processus de deuil, qui comporte plusieurs phases. Il faut donner du temps au temps et ne pas se forcer à surmonter la situation au plus vite.

Tout arrivera en temps voulu.

Il est commode de mettre l’accent sur les soins personnels. Mangez de manière équilibrée, dormez et reposez-vous suffisamment, n’abandonnez pas l’activité physique et la vie sociale. Les moments de solitude sont positifs, mais pas l’isolement. Il est bon de se laisser aider et d’aller voir un professionnel si besoin.

Au bout d’un ou deux mois, les effets physiques de l’avortement seront surmontés. La récupération émotionnelle prend, elle, plus de temps et demande de la patience. Maintenir une attitude positive et valoriser les leçons apprises aident beaucoup à sortir du deuil.



Une nouvelle grossesse est-elle possible ?

La plupart des femmes qui ont eu un avortement après une fécondation in vitro n’ont aucun problème à concevoir de nouveau. Cependant, si vous êtes une mère d’un certaine âge, vous devrez peut-être réexaminer les avantages et les inconvénients.

De manière générale, lorsque plus d’un avortement a eu lieu après une fécondation in vitro, il est nécessaire d’examiner attentivement la situation. Dans ces cas, le plus conseillé est de procéder à une évaluation médicale très complète pour établir les causes des pertes successives et déterminer si un traitement complémentaire est nécessaire.

L’étude médicale permet également d’établir si d’autres traitements, comme la FIV avec don d’ovules, peuvent être mieux utilisés. Par ailleurs, si un diagnostic génétique préimplantatoire (DPI) est inclus, il est possible de réduire le risque de fausse couche après fécondation in vitro.

La fécondation in vitro.
Des études complémentaires constituent des données précieuses pour les médecins qui pratiquent des traitements de procréation assistée.

Ne prenez pas de décisions hâtives

Suite à un avortement après une fécondation in vitro, il est normal de vouloir essayer de concevoir un enfant le plus rapidement possible, comme moyen de corriger la perte. Cela n’est pas recommandé. Il vaut mieux attendre un peu avant un nouveau traitement.

Les fausses couches à répétition après une fécondation in vitro ne sont pas nécessairement le signe d’un problème grave. Il est préférable de lâcher prise, de réaliser les études médicales correspondantes, d’évaluer la situation et de prendre des décisions sereines.


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