Chauves-souris : les responsables du coronavirus
Certaines pistes sont suspectées depuis le début de la pandémie de COVID-19. En effet, il semblerait que les chauves-souris soient le réservoir de la maladie.
Ce mammifère ailé était le principal suspect dès le début. Les chauves-souris ont un système immunitaire extrêmement résistant, capable de tolérer des charges virales élevés. Les chauves-souris peuvent transporter un certain nombre de maladies mortelles pour l’Homme. Parmi celles-ci figurent le virus Ebola, le célèbre SARS et la rage.
Des études telles que celle-ci, menée par la revue Nature Microbiology, suggèrent que la résistance des chauves-souris pourrait être due à leur capacité à réduire les réponses inflammatoires.
Les virus ARN monocaténaires – tels que le COVID-19 – ont tendance à générer des réponses exagérées du système immunitaire. Cela peut entraîner des complications. On pense qu’en limitant leur réponse inflammatoire, les chauves-souris peuvent être porteuses de divers virus. Tout en ne présentant pratiquement aucun symptôme.
De ce fait, elles sont les mammifères les plus porteurs de virus zoonotiques – ceux qui se transmettent entre les espèces – au monde. Mais qu’implique cette découverte et quels sont les termes que nous devons connaître pour la comprendre ? Dans cet article, nous vous l’expliquons.
Hôtes et réservoirs
Un hôte est un organisme qui en abrite un autre en son sein. Dans les lignes générales, on peut distinguer différents types d’hôtes :
- Primaire : celui où le parasite développe la plus grande partie de son existence, de sa croissance et de sa reproduction. Les adaptations de l’agent pathogène se développent pour affecter particulièrement cet hôte, et maximiser leur reproduction et leur expansion sans mettre fin rapidement à la vie de celui-ci
- Secondaire : il n’héberge le parasite que dans les premiers stades de sa croissance et est lié à l’expansion et à la transmission de l’agent pathogène à son hôte primaire. Ils servent de pont
Ces types d’hôtes sont facilement illustrés par des cycles de vie parasitaires complexes. Les larves vivent dans un animal, mais sont ensuite expulsées dans le milieu aquatique et infectent une autre espèce, où l’adulte se développe.
Ces lignes sont assez floues lorsqu’on parle de virus. En effet, leur cycle de vie est très simple et dépend beaucoup du système immunitaire de l’espèce en question. Il est donc plus correct de parler de réservoirs.
Un hôte réservoir est un hôte primaire qui héberge un agent infectieux ou un parasite qui peut occasionnellement envahir le corps humain ou celui d’une espèce présentant un intérêt économique. Ainsi, la confirmation que nous avons en main est que les chauves-souris ont été le premier réservoir du coronavirus COVID-19.
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Comme les chauves-souris, le pangolin reste sous les feux de la rampe
Nous avons le début – les chauves-souris – et la fin – les humains – du cycle du coronavirus, mais qu’y a-t-il entre les deux ?
Pour que cette maladie soit arrivée jusqu’à nous, il est nécessaire de disposer d’un réservoir intermédiaire qui sert de pont entre les chauves-souris et les humains, puisque ces derniers ne sont généralement pas en contact de manière habituelle. Le pangolin reste le principal suspect.
Beaucoup continuent de placer ce mammifère sympathique comme la source la plus probable d’infection secondaire. En effet, on a récemment découvert une séquence d’autres coronavirus dans 30 échantillons de viande de pangolin. Les coronavirus détectés dans ces tissus présentaient une similitude génétique de 85 à 92 % avec les nôtres. Ces données montrent la relation la plus possible entre le COVID-19 et les pangolins.
En Chine, la viande de pangolin a été consommée sur des marchés illégaux, ce qui a permis de mettre le premier véhicule – la chauve-souris qui partage l’écosystème avec ce mammifère – en contact indirect avec les humains. La relation directe du pangolin avec la maladie doit encore être clarifiée, mais tout porte à croire qu’il s’agit d’un second réservoir.
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Quel est le but de cette découverte ?
Savoir que l’origine du coronavirus est presque certainement la chauve-souris est plus important qu’il n’y paraît. Ces données seront utilisées pour approfondir les recherches sur les espèces de mammifères qui sont en contact étroit avec elles. Mais aussi pour réglementer les politiques qui interdisent la consommation de viande d’animaux exotiques.
La meilleure stratégie face à une pandémie potentielle est d’éviter l’exposition au virus en premier lieu. En renforçant les lois sur le trafic d’espèces, nous évitons de nous exposer à des réservoirs potentiels de maladies que nous ne connaissons pas encore.
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