Clonus : causes, diagnostic et traitements

Le clonus correspond à des secousses involontaires du pied ou de la rotule. Moins fréquemment, il peut affecter les mains. Nous expliquons à quoi ce symptôme est dû.
Clonus : causes, diagnostic et traitements
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 16 décembre, 2022

Le terme clonus est utilisé en médecine pour désigner une affection neurologique qui se caractérise par des contractions musculaires involontaires. Le mot vient du grec et signifie « agitation ». Cette affection affecte la voie pyramidale, qui est responsable du contrôle des mouvements du corps.

Le problème est que ces contractions peuvent interférer avec la vie quotidienne du patient. De plus, ce symptôme apparaît dans de nombreuses pathologies graves. Découvrez ci-dessous quelles sont les différentes causes.

Qu’est-ce qu’un clonus ?

Comme nous l’avons souligné dans l’introduction, le clonus est un signe dérivé d’une atteinte neurologique. Il s’agit d’une série de contractions et de relâchements musculaires involontaires qui alternent rapidement. Le clonus apparaît lorsqu’il y a une extension brutale et passive des tendons de manière soutenue.

C’est un réflexe profond qui apparaît généralement dans un groupe musculaire spécifique. Par exemple, dans l’articulation de la cheville ou dans le genou. Il se produit lorsqu’il y a une extension soudaine et passive des tendons dans ces zones.

Dans certaines situations, le clonus est un réflexe physiologique. Cette étude montre qu’elle est fréquente chez les nouveau-nés.

Chez l’adulte, le clonus est presque toujours pathologique. Dans ces cas, il peut indiquer une lésion dans la voie pyramidale. Cette blessure peut se produire au niveau du cerveau ou dans l’une des fibres qui descendent vers les muscles et les tendons.

Les types de clonus

Le clonus touche le plus souvent le pied ou la rotule. Plus rarement, il peut affecter les mains ou d’autres parties du corps.

Le clonus du pied se produit lorsque le patient est amené à fléchir la jambe sur la cuisse. Le médecin saisit le pied de la semelle, le dorsiflexe, et le signe apparaît. Comme en témoigne une publication de sémiologie médicale physiopathologique, il s’agit d’une série de secousses du membre.

Ces secousses persistent tant que la posture est maintenue. Il est important de distinguer le clonus du phénomène d’hyperexcitabilité neuromusculaire. Dans ce dernier cas, la secousse du pied cesse dans un laps de temps plus court.

D’autre part, le clonus rotulien se produit lorsque la rotule est poussée vers le bas. Le médecin doit la pousser avec ses doigts. S’agissant d’un mouvement plus limité, il est plus difficile à observer.

Le clonus de la main est également difficile à voir. La main du patient doit être en extension passive et forcée, puis un petit coup doit être appliqué pour augmenter l’extension.

Examen médical du clonus du genou.
Pour détecter un clonus du genou, le médecin peut exercer une pression sur la rotule.

Quelles sont les causes ?

Le clonus survient lorsqu’il y a une lésion de la voie pyramidale. Cette voie fait partie du système corticospinal. Ce dernier est responsable de la transmission des impulsions nerveuses liées au mouvement.

Ce qui se passe, c’est que le système nerveux central ne parvient pas à inhiber le réflexe tendineux profond. C’est pourquoi l’excitabilité dudit arc réflexe augmente.

La physiopathologie exacte est inconnue. L’un des mécanismes responsables serait l’activation perpétuelle des circuits d’étirement des muscles. C’est-à-dire que chaque secousse musculaire provoquerait la réactivation du réflexe. Il se pourrait aussi qu’au niveau du système nerveux central un ordre soit produit pour que ces muscles continuent un mouvement.

L’idée sur laquelle il faut insister est que le clonus est la manifestation d’une lésion qui affecte le motoneurone supérieur. Les médecins appellent cela une première lésion du motoneurone. C’est pourquoi elle s’accompagne généralement d’autres signes d’hyperréflexie (réflexes exagérés).



Les causes concrètes

Des lésions du tractus pyramidal peuvent survenir à la suite de nombreuses maladies et situations. Par conséquent, le clonus est un signe quelque peu non spécifique.

L’accident vasculaire cérébral est l’une des principales causes de clonus. Une zone du cerveau cesse de recevoir du sang oxygéné et les cellules sont endommagées.

Il peut également être causé par un traumatisme de la moelle épinière. Les processus infectieux, tels que la méningite et l’encéphalite, peuvent donner lieu à ce signe. La sclérose en plaques, maladie auto-immune, est également associée à l’apparition de clonus.

Il peut même être causé par des tumeurs et des abcès. Enfin, il est important de noter qu’il existe certains cas où le clonus apparaît dans le cadre d’une intoxication. Il peut être dû à la prise de médicaments, tels que les antidépresseurs tricycliques ou des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine.

Comment est-il diagnostiqué ?

Le diagnostic de clonus est généralement posé par un examen physique. Le médecin évalue tous les réflexes. De plus, les secousses qui se produisent sont généralement comptées.

Une fois la présence de clonus révélée, il est indispensable de réaliser une étude complète pour en rechercher la cause. Pour cela, une série de tests complémentaires sont généralement nécessaires.

L’un des plus utilisés est l’imagerie par résonance magnétique. Cette image permet d’observer les tissus cérébraux en détail. Des analyses de sang et de liquide céphalo-rachidien seront également probablement prescrits. Pour ce dernier, une ponction lombaire doit être réalisée.

Scanner cérébral chez un patient atteint de clonus.
La scintigraphie cérébrale est essentielle lors de la détection d’un clonus. La cause doit être trouvée rapidement.



Les traitements disponibles pour le clonus

Le traitement du clonus dépendra de la cause. C’est pourquoi il est important de poser un bon diagnostic.

Cependant, un certain nombre de médicaments peuvent être utilisés pour réduire les symptômes. Ces médicaments agissent comme relaxants musculaires et sédatifs. Par exemple, le diazépam ou le clonazépam, qui sont des benzodiazépines, ainsi que le baclofène ou la tizanidine.

Tous ces composés ont des effets secondaires. Ils ont tendance à provoquer de la confusion, de la fatigue, de la somnolence et des étourdissements. Certains d’entre eux favorisent la dépendance.

Les alternatives thérapeutiques

Les injections de toxine botulique sont l’une des alternatives pour traiter le clonus. La raison en est qu’il aide les muscles à se détendre, empêchant ainsi la transmission de l’influx nerveux.

Les injections de toxine botulique ont un effet limité. En effet, après un certain temps, leurs effets s’atténuent. C’est pourquoi tous les quelques mois une nouvelle injection est nécessaire.

La physiothérapie est considérée comme un autre des piliers du traitement. Les techniques de rééducation stimulent l’étirement des muscles et favorisent l’augmentation de l’amplitude des mouvements.

Dans certains cas réfractaires, la chirurgie peut être utilisée. L’intervention chirurgicale consiste à sectionner les nerfs à l’origine des secousses musculaires.

Un signe qui indique un problème grave

Le clonus est une série de contractions involontaires de certains groupes musculaires. Les plus touchés sont ceux de la cheville et du genou. Ce signe est typique des lésions neurologiques qui affectent le tractus pyramidal.

Comme il s’agit d’un signe peu pécifique, il est indispensable de réaliser une étude exhaustive pour en trouver la cause. Certains traitements aident à soulager les symptômes. Cependant, l’essentiel est de traiter la maladie sous-jacente.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique



Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.