Colique infantile : causes et lignes directrices pour les parents

Les coliques infantiles provoquent de forts épisodes de pleurs chez les bébés qui finissent souvent par semer la confusion chez les parents. La sage-femme Sara Cañamero donne quelques lignes directrices pour y faire face.
Colique infantile : causes et lignes directrices pour les parents
Sara Cañamero

Rédigé et vérifié par la sage-femme Sara Cañamero.

Dernière mise à jour : 22 août, 2022

Les principales raisons de consulter le médecin sont généralement celles liées au sommeil du nourrisson, à l’alimentation, à l’allaitement ou à la colique infantile. Aujourd’hui, nous allons parler de cette dernière, car il est courant qu’elle provoque de l’anxiété et de la confusion chez les parents.

La définition la plus répandue de la colique infantile la décrit comme des épisodes de pleurs intenses et vigoureux au moins trois heures par jour, trois jours par semaine pendant au moins trois semaines chez un bébé en bonne santé et bien nourri. Et cela est démontré par cette étude publiée dans Primary Care Pediatrics.

La plupart du temps, elles apparaissent généralement vers six semaines de vie et les crises de pleurs sont décrites comme des crises soudaines de grande intensité qui apparaissent en fin de journée. L’amélioration apparaît autour de quatre ou six mois après l’accouchement.

À quoi ressemblent les crises de colique infantile ?

Une des caractéristiques de ces crises est que les bébés adoptent une position très typique, puisqu’ils fléchissent les cuisses sur l’abdomen et serrent les poings. Leur visage devient visiblement rouge et ils resserrent leur ventre.

Ces épisodes peuvent durer de quelques minutes à quelques heures. Dans les périodes entre les crises, les petits sont complètement asymptomatiques et souriants. Lors de leur suivi, ils mangent et prennent du poids normalement.

La colique infantile n'est heureusement pas dangereuse pour l'enfant.

Causes des coliques infantiles

Les causes des coliques infantiles sont multifactorielles, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de cause unique. Souvent, plusieurs facteurs prédisposant les font souffrir. Ces facteurs, comme en témoigne cette étude publiée dans la revue italienne de pédiatrie, peuvent être :

  • Organique : immaturité du système digestif, intolérance au lactose, etc.
  • Comportementale : tempérament de bébé, comportement à la maison (parents pour la première fois), utilisation de protège-tétons, type d’allaitement, manque d’attachement …
  • Anatomique : présence de frein lingual, altération du palais, faible poids.

Que pouvez-vous faire ?

La première chose que nous devons dire pour rassurer les parents, c’est qu’il s’agit d’un processus bénin pour lequel il n’existe pas de remèdes universels. L’essentiel est de réconforter les bébés et de toujours s’occuper de leurs pleurs. Les laisser pleurer non seulement ne fera pas disparaître les coliques, mais cela peut entraîner d’autres complications physiques et psychologiques chez le petit.

Face aux pleurs de l’enfant, il faut exclure les causes logiques, comme par exemple qu’il a faim, froid, chaud, la couche, etc. Il est vrai qu’au fil des semaines, les parents sont capables d’identifier le type de pleurs de leur bébé. Sur cette base, ils savent déjà quels sont ses besoins.

De même, toute pathologie ou maladie doit être exclue, comme un mal d’oreille ou une douleur dans les gencives. Pour cela, il est important d’aller chez le pédiatre lorsque vous constatez que votre bébé semble ressentir une sorte de douleur.

Si d’un point de vue médical le bébé est en bonne santé, mais que vous soupçonnez qu’il peut souffrir de colique infantile, il serait intéressant de se rendre dans un centre spécialisé avec une équipe multidisciplinaire.

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Qu’est-ce qu’une consultation pour colique infantile ?

Une consultation pour les coliques infantiles peut être abordée de manière multidisciplinaire. Dans ce cas, une sage-femme, une infirmière pédiatrique, un kinésithérapeute et, si nécessaire, un psychologue collaborent à la consultation.

La première chose habituellement réalisée est un historique de l’accouchement, de la grossesse et des premiers jours de la vie. Les antécédents familiaux sont aussi abordés. Ensuite, un examen physique du bébé est effectué : abdomen, diaphragme, cavité buccale, signes de dermatite atopique, etc.

Pendant la même consultation, on observe une tétée du bébé, soit au sein soit au biberon, afin d’éliminer les problèmes de préhension. En effet, dans de nombreux cas, ceux-ci sont généralement une raison pour lui d’avaler de l’air. Enfin, le traitement par kinésithérapie ou ostéopathie est effectué et les directives correspondantes sont données aux parents.

La colique infantile est douloureuse pour votre bébé.

Lignes directrices pour les parents

  • Si vous allaitez, évitez les protège-tétons ou les sucettes qui peuvent reproduire un mamelon. De plus, le sein doit être offert jusqu’à ce que le bébé le libère spontanément. C’est alors qu’il passera à l’autre, après avoir expulsé les gaz. Il faut s’assurer que la technique de préhension est correcte.  Vérifiez que l’enfant ne possède pas de frein lingual pour qu’il ait une mobilité correcte de la langue.
  • Si le biberon est donné, il est important que la technique soit également correcte. Assurez-vous que le bébé ne présente aucun changement buccale. Vous pouvez opter pour un biberon anti-colique infantile régulant le débit de sortie du lait ainsi que pour les laits à faible teneur en lactose.
  • Après la tétée, il est important de garder le bébé en position verticale afin que tout l’air soit expulsé.
  • Des directives diététiques peuvent être proposées à la mère si le bébé est soupçonné d’avoir des intolérances ou des allergies, telles que l’élimination des produits laitiers, du gluten, des œufs, des noix, du soja ou du poisson pendant deux à trois semaines pour tenter de corriger la situation. Dans le cas où cette amélioration est constatée et que la mère allaite le bébé, un régime quelque peu restrictif sera maintenu. S’il n’y a pas d’amélioration, tous les aliments qu’il avait été conseillé de retirer seront réintroduits.
  • Un massage infantile, effectué par les parents ou les soignants, peut être bénéfique pour le petit. Un physiothérapeute spécialisé dans les coliques infantiles peut aussi pratiquer ce massage. Comme le souligne cette publication de la revue Current Nursing du Costa Rica, il n’existe aucune preuve scientifique indiquant que le massage abdominal modifie le tube digestif. Au contraire, il a été prouvé qu’il réduit les pleurs et améliore les heures de sommeil et l’attitude des parents avant la colique.

Autres conseils

Occupez vous toujours des pleurs du bébé. Pour vous aider, il a été démontré que la technique dite de « peau à peau » permet aux bébés de moins pleurer. Elle est également un moyen de transport ergonomique. De cette manière, une position correcte du bébé est assurée, ce qui l’aidera à expulser les gaz. De plus, en le gardant à proximité, ses demandes peuvent être satisfaites immédiatement.

Enfin, redresser légèrement la tête du berceau est une bonne recommandation pour éviter les coliques chez le nourrisson.

Face aux coliques chez les nourrissons …

Comme vous l’avez vu, la colique infantile est une condition très courante chez les bébés de moins de 4 mois. Elle peut survenir quel que soit le type d’allaitement qui leur est administré.

Bien qu’il n’y ait pas de cause spécifique, certaines directives peuvent être suivies. Par exemple celles mentionnées, pour atténuer les symptômes et rendre le temps des pleurs de leur petit plus supportable pour les parents.

Cependant, il est toujours conseillé de consulter un pédiatre pour fournir un diagnostic et un traitement appropriés à chaque cas.


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