Comment fonctionne la caféine dans le cerveau ?

La caféine dans le cerveau modifie le rythme du sommeil et la veille, affecte les processus cognitifs et même l'humeur. Dans des quantités modérées, elle produit de grands bénéfices mais son excès peut entraîner des effets indésirables.
Comment fonctionne la caféine dans le cerveau ?
Leonardo Biolatto

Relu et approuvé par le médecin Leonardo Biolatto.

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 31 octobre, 2022

Nous connaissons presque tous les effets basiques de la caféine dans le cerveau : elle nous rend plus attentifs et nous revitalise. C’est pour cela qu’il est si habituel que le café soit la première boisson que nous buvons le matin car il nous aide à finir de nous réveiller pour affronter notre journée.

Néanmoins, l’action de la caféine dans le cerveau ne se limite pas à augmenter l’état d’attention : elle va bien au-delà. Les experts sont d’accord pour dire que boire du café dans des quantités modérées est une pratique saine. On estime que jusqu’à 80 % des adultes dans le monde boivent du café.

Cependant, quand le café se consomme dans des volumes très élevés, il génère différents problèmes. Un autre effet de la caféine dans le cerveau est de créer une dépendance ; par conséquent, arrêter d’en boire donne lieu au syndrome d’abstinence. Étudions cela plus en détail.

La caféine dans le cerveau

Comme on le sait, l’ingrédient actif du café est la caféine. Il s’agit d’une substance psychoactive. En fait, c’est le psychoactif le plus utilisé dans le monde. La caféine appartient à la famille des alcaloïdes, dont font partie d’autres drogues comme la morphine, la nicotine ou la cocaïne.

Une femme qui boit un café.

L’action de la caféine dans le cerveau est très puissante. D’un point de vue neurobiologique, elle modifie l’état de conscience, en activant ou augmentant le niveau d’alerte. Elle affecte aussi les processus cognitifs et a des effets psychologiques sur l’humeur.

Ceci est dû au fait que la caféine est capable de modifier l’action des neurotransmetteurs dans le cerveau. En plus de cela, le café et la caféine exercent une influence sur un grand nombre de processus dans l’organisme, comme la digestion, le métabolisme et la vision.

Caféine, adénosine et adrénaline

Dès que nous nous réveillons, et tout au long de la journée, l’organisme produit naturellement une substance appelée adénosine. Cette dernière est responsable de la sensation de fatigue et, le soir, nous fait sentir que nous avons sommeil. Si nous prenons du café, ce processus peut être altéré.

La caféine est antagoniste de l’adénosine : pour le dire plus simplement, cela veut dire que l’une bloque l’action de l’autre. Cela nous mène à ne pas avoir sommeil ou à ne pas ressentir cette sensation avec une intensité adéquate. Par ailleurs, cette interaction entre caféine et adénosine pousse la glande pituitaire à libérer des hormones qui stimuleront les glandes surrénales pour qu’elles produisent de l’adrénaline.

Une femme qui boit du café.

Il est habituel de boire du café le matin et au travail pour activer le cerveau.

Quand nous avons de la caféine dans le cerveau, avec l’adénosine qui se retrouve bloquée et avec une plus grande production d’adrénaline, c’est comme si nous lancions un message d’alerte à l’organisme. Par conséquent, le rythme cardiaque augmente et il y a plus de sang pompé. La respiration devient également plus agitée.

Tout cela pris dans son ensemble nous mène à ressentir plus d’anxiété et d’irritabilité. Un autre effet additionnel est que la caféine empêche la dopamine – un neurotransmetteur qui affecte aussi le processus de fatigue et de repos – d’être réabsorbée. La dopamine qui n’est pas réabsorbée augmente sa concentration et cela explique en partie pourquoi nous devenons accros au café.

La caféine affecte les lobes frontaux dans le cerveau

L’équipe du docteur Florian Koppelstaetter, de l’Université de Médecine d’Innsbruck, en Autriche, a présenté une étude sur ce sujet. Il y affirme que la caféine active les lobes frontaux du cerveau. Cette zone régule des processus comme l’attention et la mémoire à court terme.

D’autres études rapportent que la caféine dans le cerveau aide aussi à ce que les souvenirs s’y ancrent plus facilement. Néanmoins, cet effet n’est pertinent que pour ceux qui ne consomment pas trop fréquemment de café.

La caféine augmente aussi la capacité de concentration, surtout quand nous sommes fatigués. Les informations disponibles signalent malgré tout que quand on en consomme trop, elle réduit le rendement dans tous les domaines et débouche sur un état de grande nervosité.

Autres effets de la caféine dans le corps

Une femme qui boit une infusion.

La caféine aide également à ce que certains médicaments agissent plus rapidement et efficacement, comme c’est le cas de l’ibuprofène, du paracétamol ou de l’aspirine. En fait, il y a des problèmes de santé sur lesquels le café agit en tant qu’analgésique léger, en particulier pour les maux de tête par hypotension.

Le café nous fait ressentir moins d’appétit, même si cette sensation n’est pas durable et n’est pas non plus pertinente si l’on songe à perdre du poids. Certaines études suggèrent que les buveurs habituels de café ont moins tendance à mourir de maladies cardiaques, de cancer et de diabète, entre autres.

La caféine reste longtemps dans le corps. Ses premiers effets se ressentent quinze minutes après l’avoir ingérée et durent jusqu’à cinq ou six heures après. C’est la raison pour laquelle un café le soir peut empêcher le repos la nuit.


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  • Lozano, R. P., García, Y. A., Tafalla, D. B., & Albaladejo, M. F. (2007). Cafeína: un nutriente, un fármaco, o una droga de abuso. Adicciones, 19(3), 225-238.

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