Cryochirurgie cervicale : qu'est-ce que c'est et quand l'utiliser ?

Lorsque des cellules anormales se forment dans le col de l'utérus, une cryochirurgie cervicale réalisée suffisamment tôt est nécessaire. Découvrez ici la procédure.
Cryochirurgie cervicale : qu'est-ce que c'est et quand l'utiliser ?
Leidy Mora Molina

Relu et approuvé par l'infirmière Leidy Mora Molina.

Dernière mise à jour : 28 février, 2023

La cryochirurgie cervicale, cryothérapie ou cryoablation est une procédure qui est réalisée afin de traiter les problèmes du col de l’utérus, liés à l’apparition de cellules anormales ou précancéreuses. Le tissu malade est congelé, afin que le corps lui-même l’élimine et crée un nouveau tissu sain.

Cette procédure est particulièrement efficace lorsque les couches superficielles de la muqueuse utérine sont touchées. La procédure est ambulatoire, peu invasive et ne nécessite pas de temps de récupération.

Cependant, certaines complications et effets secondaires peuvent survenir. Nous vous disons ci-dessous tout ce que vous devez savoir à ce sujet.

Qu’est-ce que la cryochirurgie cervicale et à quoi sert-elle ?

La cryochirurgie cervicale est aussi appelée cryothérapie ou cryoablation du col de l’utérus. Il s’agit d’appliquer du froid sur le col de l’utérus, qui est la partie inférieure de l’utérus qui relie cet organe au vagin.

En général, c’est une procédure qui est effectuée pour éliminer les cellules anormales pouvant s’être formées, les empêchant ainsi d’évoluer et de devenir cancéreuses.

En particulier, un gaz congelé est utilisé pour détruire ledit tissu 14, qui est généralement de l’azote liquide. La température est très basse (inférieure à – 50 °C).

Ce traitement est utilisé pour traiter diverses conditions gynécologiques :

Bien que certaines de ces conditions ne soient pas très dangereuses, elles peuvent provoquer l’apparition de symptômes gênants, tels que des saignements. De plus, les cellules dysplasiques peuvent devenir cancéreuses.

Il convient de noter qu’il s’agit de la procédure de choix lorsque le problème traité ne concerne que les couches superficielles de la muqueuse cervicale. Une fois que les cellules anormales sont détruites, le corps doit les remplacer par de nouvelles cellules saines.



A qui est-elle recommandée ?

La cryochirurgie cervicale est une option de traitement en cas de dysplasie, de verrues génitales (condylomes) ou de cervicite chronique, entre autres problèmes. Elle est appliquée uniquement lorsqu’un test Pap et une colposcopie ont été effectués et que des cellules anormales ont été détectées.

En cas d’infection pelvienne, la procédure doit être reportée jusqu’à ce que l’infection ait disparue.

Elle n’est pas non plus recommandée lorsque des modifications tissulaires plus profondes sont suspectées. Ni en cas de dysplasie avancée ou de cancer du col de l’utérus.

Enfin, bien que certaines recherches ont montré qu’elle pouvait être appliquée avec succès pendant la grossesse, il existe des complications potentielles au cours du troisième trimestre. La cryothérapie cervicale peut provoquer des contractions, augmentant le risque d’un accouchement prématuré.

Femme enceinte.
Pendant la grossesse, il est préférable de ne pas pratiquer la cryochirurgie cervicale, car elle a été associée à une augmentation des contractions.

La préparation avant la cryochirurgie cervicale

La dysplasie doit être identifiée et localisée, notamment via une biopsie tissulaire, en plus de la cytologie. Des solutions de coloration sont parfois utilisées pour aider à détecter des anomalies du col de l’utérus.

La cryochirurgie cervicale est une procédure indolore qui ne nécessite ni anesthésie ni préparation particulière. Cependant, certaines recommandations sont à prendre en compte :

  • Quand il y a infection, celle-ci doit être traitée avant.
  • Il faut éviter les rapports sexuels un ou plusieurs jours avant.
  • Il ne faut pas insérer de tampons, de pommades lubrifiantes ni prendre de douches vaginales.
  • En cas de prise d’anticoagulants, il peut être nécessaire de stopper la prise.
  • Il n’est pas nécessaire de jeûner, bien qu’il soit préférable de prendre un repas léger deux heures à l’avance.
  • Certaines personnes peuvent se sentir étourdies par la suite, il faut donc prendre faire en sorte de ne pas avoir à conduire après la procédure.
  • Il est conseillé de porter des serviettes hygiéniques et d’uriner avant l’intervention.
  • Il faut porter des vêtements confortables et faciles à mettre et à enlever.

Ce sera le médecin qui déterminera si une préparation spéciale est nécessaire. Notamment si vous utilisez des crèmes à base d’œstrogène, si vous avez eu des saignements, des pertes vaginales, des règles irrégulières ou une gêne pelvienne.



Comment se déroule la procédure ?

La cryochirurgie cervicale est programmée de manière à ce qu’elle ne coïncide pas avec la date des règles. Elle se pratique généralement en ambulatoire. Elle peut également être pratiquée dans une salle d’opération, bien qu’elle ne nécessite pas d’incision.

Le processus se déroule comme suit :

  1. La température, la tension artérielle, le pouls et la fréquence respiratoire du patient sont surveillés.
  2. La patiente se déshabille de la taille vers le bas et met une blouse chirurgicale.
  3. La patiente s’allonge sur la table gynécologique, les genoux fléchis.
  4. Si nécessaire, dans certains cas, une anesthésie locale est administrée.
  5. Le médecin insère le spéculum pour maintenir le vagin ouvert et exposer le col de l’utérus.
  6. La cryosonde ou le pistolet de cryothérapie est introduit.
  7. La cryothérapie est appliquée sur la lésion pendant une durée de 3 minutes.
  8. La sonde est retirée et, après une pause d’environ 5 minutes, l’application est répétée.

Après l’intervention, la patiente doit rester assise ou allongée pendant quelques instants, afin de se reposer. Une fois qu’elle se sent bien et que le médecin l’y autorise, elle peut partir.

Les soins après la cryochirurgie cervicale

Bien qu’il s’agisse d’une procédure ambulatoire qui ne nécessite pas de récupération, certaines précautions doivent être prises après la cryochirurgie cervicale :

  • Utiliser une serviette hygiénique en cas de saignement.
  • Essuyer doucement le vagin après avoir uriner.
  • Ne pas avoir de rapports sexuels et ne rien insérer dans le vagin (tampons ou douches vaginales) pendant au moins 2 semaines.
  • Il est également déconseillé de s’immerger dans des piscines ou dans la mer, voire dans des baignoires, pendant au moins 2 semaines.
  • Il est conseillé de se doucher quotidiennement.

La personne peut réaliser ses activités normalement : se rendre au travail, faire le ménage et faire des exercices à faible intensité.

Risques et effets secondaires

Parmi les effets secondaires possibles, figurent le ssuivants :

  • Frissons
  • Étourdissement ou évanouissement
  • Colique légère à modérée
  • Crampes pendant la procédure et jours après
  • Pertes vaginales sanglantes pendant un mois

En revanche, comme il n’y a pas d’incision, les risques d’infection sont moindres. Mais des problèmes ultérieurs, tels que la formation de tissu cicatriciel ou une ulcération, sont possibles.

Consultation gynécologique pour cryochirurgie cervicale.
Le médecin prendra la décision d’effectuer une cryochirurgie cervicale si les conditions sont réunies et que la lésion est précancéreuse.

Les complications possibles

Selon les recherches, ce traitement est très efficace. Les patients évoluent de manière satisfaisante à court et à long terme, sans morbidité significative.

En somme, il y a peu de complications possibles de la cryochirurgie cervicale. Parmi elles, figurent les infections pelviennes, les brûlures de la paroi vaginale, les saignements excessifs, les crampes menstruelles sévères et les douleurs pendant les rapports sexuels.

Dans de rares cas, une sténose du canal endocervical survient. Cette condition peut compliquer la conception d’un enfant. En cas de grossesse, son application est généralement déconseillée.

La patiente doit immédiatement contacter le médecin ou se rendre aux urgences si elle présente l’un des symptômes suivants après la procédure :

  • Saignement vaginal
  • Forte fièvre avec frissons
  • Écoulement abondant, jaunâtre et avec une mauvaise odeur
  • Crampes ou douleurs abdominales aiguës
  • Douleur pelvienne prolongée

Surveillance et soins à long terme

Bien que la procédure soit très efficace, la patiente doit maintenir une vigilance adéquate, en se rendant régulièrement chez le médecin pour un contrôle. Des cellules précancéreuses peuvent se développer dans d’autres parties du col de l’utérus.

Une visite de contrôle un mois et demi après la cryochirurgie cervicale est recommandée. De plus, pendant au moins la première année après l’intervention, il est recommandé de passer un test Pap tous les 3 à 6 mois.

Si des anomalies sont notées lors de l’évaluation, des biopsies, des tests HPV et d’autres tests d’imagerie peuvent être nécessaires. Une intervention chirurgicale peut s’avérer nécessaire si les cellules anormales sont toujours présentes.


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