Damar Hamlin a été réanimé 2 fois après s'être effondré lors d'un match de la NFL
Damar Hamlin, joueur des Buffalo Bills, a été réanimé par réanimation cardiorespiratoire (RCP) et défibrillation à deux reprises après son arrêt cardiaque le 2 janvier 2023. L’effondrement s’est produit lors d’un match de la Ligue nationale de football des États-Unis (NFL).
Le joueur de 24 ans a fait un tacle sur un adversaire et, après s’être relevé, il s’est effondré. Dans son état inconscient, il avait besoin d’aide sur le terrain de jeu.
Là, ils lui ont pratiqué une réanimation cardio-respiratoire (RCR pour la première fois et l’ont branché à un défibrillateur. Avec la première réanimation, ils ont réussi à le transférer dans un hôpital de Cincinnati, où ils ont de nouveau dû effectuer une RCR et un autre choc avec un défibrillateur. Une stabilisation momentanée lui a permis d’être admis en réanimation pour le brancher à un respirateur.
La déclaration officielle de l’équipe à laquelle il appartient a été concise, essayant ainsi de transmettre confiance et calme :
Damar reste aux soins intensifs dans un état critique, avec des signes d’amélioration. On s’attend à ce qu’il y reste pendant que le personnel médical le surveille.
Pourquoi Damar Hamlin aurait-il fait un arrêt cardiaque ?
Les théories sur les raisons pour lesquelles Damar Hamlin a fait un arrêt cardiaque et a dû être réanimé deux fois ne sont que des théories pour le moment. Ces hypothèses sont basées sur des épisodes précédents d’autres joueurs professionnels de différents sports qui ont traversé des situations similaires.
Dans le football américain, en particulier, la possibilité d’un impact est grande. Différentes situations peuvent entraîner un traumatisme thoracique contondant. Un tacle, par exemple, est pour lui une situation fortuite.
Le fait que Damar Hamlin se soit effondré après avoir heurté un rival active l’hypothèse d’un traumatisme contondant avec arythmie. Après un coup suffisamment violent à la poitrine, le muscle cardiaque peut avoir une perturbation électrique qui se manifeste par des battements cardiaques plus lents ou plus rapides. Si l’arythmie évolue en quelques secondes, une crise cardiaque ou un arrêt cardiorespiratoire sont des scénarios possibles.
Selon les experts en traumatologie thoracique, une contusion cardiaque doit être exclue lors de la prise en charge d’une personne souffrant d’un traumatisme thoracique modéré à sévère. A l’admission à l’hôpital, l’idéal est de réaliser un électrocardiogramme et, si les signes sont évocateurs d’un problème, il doit être complété par un échocardiogramme.
Commotio cordis
Une publication récente de l’American Journal of Cardiology a rappelé aux médecins une condition à ne pas négliger : la commotio cordis. Selon les auteurs de l’article, les activités sportives à fort impact et celles qui impliquent des balles comme projectiles (baseball, par exemple), impliquent un risque de traumatisme cardiaque à partir d’un traumatisme thoracique.
Un coup porté à la poitrine d’une intensité suffisante, dans certaines circonstances, est susceptible d’entraîner une mort subite.
Après les deux RCR pratiquées sur Damar Hamlin et l’analyse du contexte de son effondrement, une hypothèse claire est celle de la commotio cordis. Les mêmes auteurs de la publication que nous avons mentionnée reconnaissent que la défibrillation est une approche thérapeutique valable et efficace lorsque la condition survient.
Malheureusement, la commotio cordis est la deuxième cause de mort subite chez les jeunes athlètes. Et il n’y a pas de mécanismes de prévention clairs : un examen sportif et clinique de routine n’aiderait pas, car il n’y a pas de pathologie sous-jacente qui l’explique.
Les arrêts cardiaques sont-ils fréquents dans le sport ?
Après que Damar Hamlin a été ressuscité sur le terrain de jeu et que la nouvelle s’est répandue dans le monde entier, les spéculations sur l’impact du sport professionnel sur la santé cardiaque ont été remis sur la table. La vérité est que la diffusion virale de ces cas favorise cette impression, sans aucune donnée concrète pour la corroborer.
Certaines études menées auprès de différents sportifs établissent que la fréquence des morts subites associées au sport n’est pas élevée. La proportion serait la même que dans le reste de la population générale.
Même ainsi, parmi les athlètes actifs, la mort subite est la principale cause de décès.
Une question particulière se pose quant aux modalités complémentaires que les athlètes doivent suivre chaque année pour s’inscrire aux compétitions. Sont-elles utiles ? La vérité est qu’elles le sont, mais elles ne détectent pas toutes les altérations possibles qui aboutiraient à un arrêt cardiaque.
La Commotio cordis, par exemple, est un syndrome électrique initié par un coup violent sur la poitrine. Il n’y a pas de maladie antérieure qui l’explique.
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Que faire face à un arrêt cardiaque ?
L’action rapide de l’équipe médicale a été la clé de sa survie. Mais au-delà de cela, il était indispensable d’activer le système d’urgence afin qu’il puisse être rapidement transféré dans un centre ayant la complexité nécessaire pour mener à bien une réanimation.
Cette information est cruciale pour que la population générale sache comment agir en cas d’arrêt cardiaque. Il faut connaître la technique de RCR, mais il ne faut jamais oublier d’alerter le système hospitalier afin qu’une ambulance soit en route.
La RCR consiste à faire des compressions sur la poitrine de la personne inconsciente, les coudes tendus et les deux mains superposées. 30 compressions en 1 minute et 2 respirations bouche-à-bouche doivent être pratiquées pendant la même période. Une fois ce cycle terminé, il est répété successivement, jusqu’à ce qu’un défibrillateur soit disponible.
Aujourd’hui, de nombreux lieux publics et sites de pratique sportive sont équipés de défibrillateurs externes automatisés (DEA). Ces appareils se connectent à la personne en arrêt cardiaque, tracent un électrocardiogramme et délivrent un choc électrique si l’algorithme le juge nécessaire.
Qu’attend Damar Hamlin après les réanimations et son hospitalisation ?
Les proches du joueur ont apporté de bonnes nouvelles :
Damar s’est considérablement amélioré du jour au lendemain. Nous sommes très reconnaissants envers tous les premiers intervenants, les médecins et le personnel hospitalier et tous ceux qui ont joué un rôle dans ce processus.
Il n’y aurait aucun dommage neurologique. On estime qu’il n’a fallu que 5 minutes pour que l’ambulance se présente avec le défibrillateur.
Bien qu’il soit intubé et sous respiration artificielle, les poumons du joueur seraient intacts et fonctionneraient pour qu’il puisse respirer par lui-même. Pendant ce temps, on sait que la NFL, en tant qu’organisation, revoit les protocoles et la législation afin de prévenir ces événements et d’améliorer la réponse à ceux-ci, lorsqu’ils sont inévitables.
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