Dermatite du nageur : causes, symptômes et traitement

Savez-vous ce qu'est la dermatite du nageur et ce qui la cause ? Derrière elle, il y a une invasion de la peau par un parasite des oiseaux. Découvrez-le dans cet article !
Dermatite du nageur : causes, symptômes et traitement
María Irene Benavides Guillém

Rédigé et vérifié par la médecin María Irene Benavides Guillém.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

La démangeaison ou dermatite du nageur est une réaction allergique de la peau aux cercaires, qui sont les larves d’un parasite des oiseaux aquatiques (schistosomes des oiseaux).

Il s’agit d’une affection que l’on a peu étudiée mais à laquelle on s’intéresse de plus en plus, étant donné que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la catalogue comme une maladie émergente. Il existe des rapports de cas et d’apparitions dans tous les coins du monde, que ce soit en Amérique du Nord, du Sud, en Europe ou en Asie.

Dans une recherche menée par Lashaki et ses collaborateurs, où 41 études réalisées entre 1937 et 2017 dans différents pays ont été prises en compte, on a pu voir qu’au moins 34 % des oiseaux aquatiques du monde entier étaient infectés de schistosomes.

Principaux symptômes

Comme nous l’avons mentionné, la dermatite du nageur est essentiellement une allergie. Il existe donc une phase initiale au cours de laquelle on entre en contact avec le parasite et où la sensibilisation face à ce dernier a lieu.

Lors des épisodes qui suivent, la dermatite à proprement parler apparaîtra, à cause de la réaction du système immunitaire contre quelque chose qu’il reconnaît, c’est-à-dire la cercaire.

Comme son nom l’indique, le principal symptôme de la dermatite du nageur est la démangeaison. Elle oscille entre tolérable et insupportable, au point de ne pas laisser dormir la personne.

Chronologie des lésions de la peau

La dermatite du nageur produit une série de lésions qui se succèdent en plusieurs périodes caractéristiques :

  1. Immédiatement après le contact, des démangeaisons, fourmillements ou brûlures peuvent apparaître à l’endroit où la cercaire est entrée.
  2. Ensuite, à ce même endroit, une tache de 1 à 2 millimètres de diamètre apparaît et peut rester présente quelques heures.
  3. Après 10 ou 15 heures, on note une éruption cutanée avec des boutons, des ampoules et des papules, de trois à cinq millimètres de diamètre.
  4. Entre le deuxième et le troisième jour, des vésicules font leur apparition.
  5. Une semaine après la pénétration, les papules disparaissent et il reste un petit point rouge.

Le fait de se gratter ne fait qu’augmenter les symptômes. Si vous vous grattez, vous libérez plus d’histamine et la démangeaison devient plus importante. Par ailleurs, les lésions peuvent s’infecter à cause des bactéries, faisant empirer la situation.

Une dermatite sur la main.

La démangeaison traverse différentes étapes dans ce trouble, qui peuvent s’exacerber lorsqu’on se gratte.

S’agit-il d’une maladie grave ?

La présence et l’intensité des symptômes de la dermatite du nageur dépendent de trois facteurs :

  • S’il s’agit du premier contact avec la cercaire ou si la personne y a déjà été exposée. Plus l’exposition est importante, plus la sensibilisation est significative et les symptômes développés.
  • Le nombre de cercaires qui sont entrées en contact.
  • La susceptibilité génétique et immunologique de la personne.

Quand beaucoup de cercaires ont pénétré, il peut y avoir de la fièvre, un gonflement ou une inflammation des articulation, des nausées et de la diarrhée. Si l’épisode de dermatite est très grave ou se répète continuellement, celle-ci peut se transformer en maladie chronique.

Qu’est-ce qui cause la dermatite du nageur ?

On connaît aussi les cercaires sous le nom de puces de canard. En réalité, ce ne sont pas des puces mais des larves de différentes espèces de vers plats ou plathelminthes, appelés schistosomes des oiseaux.

Le parasite se développe dans n’importe quel environnement aquatique où certaines espèces d’escargots sont présentes et agissent en tant qu’hôtes intermédiaires. Les oiseaux sont les hôtes définitifs ; le plus fréquemment, ce sont des canards, oies et cygnes.

Macháček et collaborateurs ont noté la présence de cercaires dans de petits corps d’eau artificiels dans une université de Prague, en République Tchèque. Cela veut dire que ces parasites peuvent se trouver dans des étendues naturelles ou artificielles, rurales ou urbaines.

Formes de contagion

Les larves sortent des escargots pour aller vers les pattes des oiseaux, vont à la surface et répondent à la lumière du soleil. Les humains sont contaminés de façon accidentelle en entrant au contact de l’eau, mais ils ne constituent pas l’objectif de la cercaire.

Le parasite est attiré par notre température corporelle, semblable à celle des oiseaux. Néanmoins, quand il pénètre la peau humaine, il finit par mourir, générant une réaction qui aboutit à la dermatite du nageur.

La libération des larves est plus importante le matin, quand les oiseaux sont habitués à être dans l’eau. Elles sont aussi plus présentes à des températures plus chaudes. C’est pour cela que les contagions se font généralement au printemps et en été. Elles ne se font pas d’humains à humains.

Qui est susceptible de présenter une dermatite du nageur ?

La dermatite du nageur affecte des personnes qui s’exposent à la cercaire pour des motifs récréatifs ou professionnels. Elle apparaît plus souvent chez les enfants car ceux-ci se baignent à des endroits moins profonds, plus près de la rive et pendant plus longtemps.

Elle est habituelle chez les cultivateurs de riz et peut apparaître après avoir nettoyé des aquariums dans lesquels il y a des escargots avec le parasite.

Comment peut-on la diagnostiquer ?

Même si la dermatite du nageur suit généralement un schéma caractéristique, en respectant des durées spécifiques d’apparition des lésions, la maladie peut passer inaperçue.

Par ailleurs, elle se confond facilement avec d’autres entités, comme la dermatite de contact, les piqûres d’insectes et les infections de la peau produites par des bactéries.

L’apparition des lésions limitée aux zones du corps qui ont été dans l’eau et le fait de s’être baigné dans un lac ou une lagune dans les 96 heures précédentes sont des données clés qui font penser à une dermatite du nageur.

Existe-t-il des examens pour le diagnostic de la dermatite du nageur ?

Il n’existe pas d’examens qui permettent de diagnostiquer la maladie. Il peut y avoir des altérations dans les analyses de sang de routine, comme celles qui se voient dans d’autres pathologies parasitaires ou allergiques, mais elles ne sont pas toujours là.

Par ailleurs, ces examens ne sont pas très utiles s’il n’y a pas de soupçons médicaux et des données claires d’exposition. Il n’y a pas non plus de tests qui détectent le parasite dans le sang ou autre fluide corporel.

Des enfants qui jouent dans l'eau.

Les enfants se transmettent plus facilement le parasite en raison de leurs habitudes de baignades dans des lagunes, surtout quand il y a peu d’eau.

Traitements disponibles

Le traitement de la dermatite du nageur se concentre sur le soulagement des symptômes. On ne recommande pas les médicaments antiparasitaires car, comme on l’a expliqué, le parasite meurt au contact du derme.

Les mesures que nous devons prendre en compte face à une dermatite du nageur sont les suivantes :

  • Éviter de se gratter car cela aggrave la maladie et l’infection par des bactéries est favorisée.
  • Utiliser des compresses froides pour soulager la démangeaison.
  • Si la réaction allergique est très forte ou le prurit insupportable, il est recommandé de consulter le médecin qui pourra prescrire des médicaments contre l’allergie.
  • Faire attention au moment de mettre des crèmes, des produits naturels à base de plantes ou des substances à base d’huile sans indication médicale. Aucune de ces pratiques n’est conseillée car elles peuvent accroître la dermatite.

Prévention de la dermatite du nageur

Pour nous protéger du contact des cercaires, il est recommandé d’éviter de nager dans des eaux peu profondes, avec beaucoup de végétation et tôt le matin. Comme nous l’avons expliqué, ce sont ces circonstances qui facilitent l’exposition au parasite.

Utiliser des maillots de bain adéquats qui laissent le moins de peau découverte possible est une bonne habitude, tout comme aller au soleil lorsqu’on sort de l’eau. Si, malgré cela, on détecte la symptomatologie, il faudra immédiatement aller consulter.


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