Dysgraphie : types, causes et traitements

La dysgraphie est une pathologie qui entrave la capacité d'écrire chez les patients. Elle est beaucoup plus commune chez les enfants et il s'agit d'une condition à vie.
Dysgraphie : types, causes et traitements
Samuel Antonio Sánchez Amador

Rédigé et vérifié par Le biologiste Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

La dysgraphie correspond à un trouble neurologique qui rend difficile la capacité d’écriture. Cela regroupe les mécanismes généraux de la transcription écrite, autrement dit l’écriture manuscrite, la dactylographie et l’orthographie.

On estime que 5 à 20 % des jeunes étudiants présentent un déficit de l’écriture. Cependant, la prévalence exacte de la dysgraphie n’est pas connue.

La plupart des enfants présentent des difficultés pour écrire car il s’agit d’une compétence qui requiert un apprentissage et de la pratique. Toutefois, si l’écriture d’un enfant est très confuse ou que ses idées semblent désordonnées malgré les efforts qu’il déploie, il se peut qu’il soit atteint de ce trouble. Découvrez-en davantage sur cette maladie.

Quels sont les symptômes ?

La dysgraphie rend difficile la capacité d’écriture, mais elle modifie également la cohérence des mots écrits. En effet, si l’enfant doit concentrer toute son attention sur la transcription, sa capacité à exprimer des concepts et des idées peut être plus laborieuse. Il s’agit donc d’un trouble qui entrave la maîtrise de l’écriture de façon générale.

Le site Understood.org énumère certains des signes les plus courants de la dysgraphie. Parmi eux, nous trouvons les difficultés suivantes :

  • Former des lettres correctement.
  • Placer les espaces de façon cohérente entre les lettres.
  • Ecrire en ligne droite.
  • Maintenir une taille homogène des lettres tout au long du texte.
  • Effacement continu des choses écrites.
  • Complications dans le maintien des schémas orthographiques: cela comprend des mots incomplets, les fautes d’orthographes, le placement ou l’absence de lettres.

Outre les problèmes qui se reflètent sur le papier, la posture de l’enfant en dit long sur ses capacités d’écriture. En effet, un enfant souffrant de dysgraphie aura tendance à tenir son crayon d’une manière inhabituelle, ses positions seront légèrement tordues en écrivant ou son papier sera mal orienté.

Une jeune fille fâchée devant ses devoirs.

“L’échec scolaire peut être lié à la dysgraphie. Il est donc primordial de soutenir les enfants correctement.”

Lisez également : 15 jouets pour stimuler l’apprentissage chez les enfants

Types de dysgraphie

Comme l’indique le site Special Needs, il existe plusieurs types de dysgraphie :

  • Dyslexie : la formation des mots spontanés est illisible, mais les phrases recopiées sont généralement comprenables.
  • Motrice : causée par un manque de motricité et de tonus musculaire. Les phrases propres et recopiées sont souvent illisibles. Les patients sont capables de former des phrases, mais cela leur demande beaucoup d’efforts et de dévouement.
  • Spatiale : comme son nom l’indique, l’enfant n’est pas capable de comprendre le concept de d’espacement. Il assemble donc les phrases et a des difficultés à respecter les interlignes et les marges. Cependant, les phrases sont compréhensibles et les lettres suivent un ordre cohérent.
  • Phonologique : elle se caractérise par la difficulté à écrire et épeler des mots nouveaux complexes. Ces enfants ne sont pas capables de mémoriser les phonèmes.
  • Dysgraphie lexique : il s’agit d’une forme très rare de dysgraphie dans laquelle l’enfant comprend les mots qui s’écrivent comme ils se prononcent, mais pas les mots irréguliers. Elle est plus courante en anglais et en français.

Quelles sont les causes ?

Trouver la cause de la dysgraphie chez les enfants peut représenter tout un défi. Néanmoins, à l’âge adulte, elle peut être due à des lésions cérébrales, des tumeurs, des accidents vasculaires cérébraux et autres évènements qui compromettent l’encéphale.

Par ailleurs, il existe deux principales causes de dysgraphie chez les enfants: raisons neurologiques et motrices. Le premier cas n’est pas forcément grave, mais il arrive que certains déséquilibres légers empêchent la mise en ordre correcte, et rendent difficile la communication écrite de l’enfant. Plusieurs pathologies ont été associées à la dysgraphie, comme le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH).

Les causes psychomotrices et motrices peuvent être un peu plus délicates. En effet, il existe diverses maladies congénitales qui provoquent une dystrophie musculaire progressive, par exemple.

Comment diagnostiquer la dysgraphie ?

Le site ADDitude, spécialisé dans le trouble TDAH, révèle que le diagnostic de la dysgraphie est établi de manière standardisée à travers l’évaluation du Trouble Spécifique de l’Apprentissage (TSA). Pour qu’un enfant réponde à ces critères, il doit réunir les 4 piliers suivants :

  1. Présenter au moins 6 des symptômes standardisés qui rendent l’apprentissage difficile, pendant au moins 6 mois.
  2. Montrer des capacités scolaires significativement réduites par rapport au reste des élèves. La réussite scolaire de l’enfant en dépend.
  3. Les difficultés doivent se présenter dans le milieu scolaire, même si elles deviennent plus évidentes au travail.
  4. D’autres maladies possibles, comme la cécité, doivent être écartées.

Traitement

La dysgraphie est une pathologie qui accompagnera l’enfant toute sa vie et qui est incurable. L’approche, à la maison et à l’école, consiste donc à encourager la pratique et le développement des capacités du jeune. Toutefois, cette condition ne peut se résoudre avec un médicament ou une intervention chirurgicale.

Cependant, cela ne signifie pas que la dysgraphie ne peut pas vivre d’amélioration. Dans ce cas, il est recommandé de recourir à la thérapie occupationnelle lors de laquelle les thérapeutes aideront l’enfant à mieux écrire et à adopter des postures plus efficaces. De plus, l’école doit fournir des cycles évolutifs spécifiques en fonction des besoins de l’enfant.

Un jeune garçon en difficulté avec ses devoirs scolaires.

“Certains troubles de l’attention sont liés à la dysgraphie, car ils affectent le processus de l’écriture et la capacité à comprendre les erreurs de l’écriture.”

Conseils pour améliorer l’écriture

Pour terminer, nous vous proposons quelques conseils qui peuvent s’appliquer avec un enfant souffrant de dysgraphie afin de lui rendre la tâche plus facile. Le site LDonline.org propose de nombreuses options :

  • Donner à l’enfant un papier avec des lignes établies pour qu’il lui soit plus facile de suivre une structure cohérente dans l’écriture.
  • Lui permettre d’essayer différents types de crayon et de stylos jusqu’à ce qu’il trouve le plus confortable pour lui.
  • Commencer le processus d’écriture avec l’enfant en notant ses idées sous forme de dessins et d’enregistrements.
  • Apprendre à l’enfant plusieurs techniques d’écriture et de temps verbaux. Il pourra ainsi s’adapter à celui qui est le plus facile pour lui.
  • Réduire les devoirs consistant à recopier des phrases, car il est préférable de favoriser l’autonomie et la pratique.

La dysgraphie est chronique, mais un suivi est possible

Résumer les particularités de la dysgraphie en quelques lignes est difficile. En bref, il s’agit d’une entité clinique très complexe et variée. Si vous ou votre enfant présentez des signes, nous vous conseillons de consulter les sites que nous avons mentionné dans l’article.

Enfin, ce n’est pas parce que la dysgraphie dure toute la vie qu’elle ne peut pas se traiter. Pour cela, la thérapie et la pratique seront les meilleurs alliés pour un enfant qui en souffre. Avec de la patience et du dévouement, il est possible d’atteindre un certain degré d’autonomie dans l’écriture.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique



Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.