Éducation, consentement et respect dans la sexualité des adolescents

Pour les adolescents, la construction de la sexualité passe par la découverte des désirs, des goûts et des limites. En chemin, il y a des mythes à bannir et des informations que les adultes peuvent fournir.
Éducation, consentement et respect dans la sexualité des adolescents

Dernière mise à jour : 23 janvier, 2024

À l’adolescence, les jeunes connaissent des changements dans leur développement physique, émotionnel et sexuel. Il est donc essentiel d’aborder la construction de leur sexualité dans une perspective qui encourage le respect, une communication ouverte et une prise de décision éclairée.

Une éducation sexuelle complète joue un rôle crucial. Grâce à elle, des informations précises sont fournies sur l’anatomie, les soins du corps, le droit à la vie privée, la contraception, la prévention des infections sexuellement transmissibles et, surtout, le respect du consentement mutuel.

Il est essentiel que les jeunes aient accès à des ressources qui leur permettent de comprendre les implications émotionnelles et physiques de l’activité sexuelle. Pour cette raison, une approche centrée sur le respect de la diversité des expériences est nécessaire. Afin que les décisions concernant leur sexualité soient prises en fonction de leurs propres valeurs et circonstances.

Bannir les mythes sur la sexualité des adolescents

Certaines notions courantes chez les adolescents doivent être démystifiées. Notamment celles qui ont à voir avec les fausses catégories du « bien » et du « mal ». La sexualité est diversifiée, c’est une expérience personnelle et unique qui ne peut être cataloguée dans des normes. Il n’existe donc pas de norme universelle.

Le mythe du « gage d’amour »

Les adolescents ne doivent pas croire que certaines pratiques sexuelles constituent un « signe d’amour » ou de confiance. Pour eux, il est important de comprendre que l’amour et la confiance ne se manifestent pas par des actions spécifiques dans la sphère sexuelle.

Chacun a ses propres préférences et limites. Il n’existe pas de règles préétablies définissant l’authenticité ou la qualité d’une relation.

“La liberté de dire « non » sans crainte ni préjugés n’est pas négociable”.

Le mythe de qui est le meilleur au lit

Il est également essentiel de bannir l’idée selon laquelle il existe des positions ou des habitudes sexuelles spécifiques qui rendent quelqu’un « meilleur au lit ». La vérité est qu’il n’existe pas de formule unique pour éprouver du plaisir et une connexion intime. Ni à l’adolescence ni à aucune étape de la vie.

Chacun choisit ce qu’il aime et ce qu’il veut explorer.

Le mythe de l’âge de la première fois

Il n’y a pas d’âge pour commencer les relations sexuelles qui soient les mêmes pour tout le monde. La décision de savoir quand commencer est influencée par des facteurs personnels, culturels, sociaux et émotionnels. Il n’y a donc pas de « bon moment ».

La pression des pairs, les attentes culturelles et les médias jouent également un rôle dans les décisions concernant le début des relations sexuelles. Certains adolescents peuvent se sentir prêts à explorer leur sexualité. Tandis que d’autres préfèrent attendre.

Il est essentiel de reconnaître la diversité des expériences et des croyances. Pour accompagner, il faut respecter l’éducation reçue, accepter les processus de maturation et faire place à l’individualité de chacun.

Les mythes autour des préservatifs

Des idées telles que la perte de sensibilité lors de l’acte sexuel lors de l’utilisation d’un préservatif ou la prétendue impossibilité de grossesse lors de la première relation encouragent le manque d’utilisation de préservatifs. Cela est également entretenu par l’ignorance et le manque d’information.

À l’adolescence (ainsi qu’à d’autres étapes de la vie), la pertinence de l’utilisation du préservatif va au-delà de la confiance dans le partenaire. L’éducation autour de la contraception et de la prévention des infections sexuellement transmissibles est essentielle.

Utiliser un préservatif est un choix judicieux. Il s’agit d’une prise en charge mutuelle.

Le consentement sexuel est un droit essentiel

Le consentement à la sexualité des adolescents est un principe fondamental qui protège l’autonomie et le bien-être de chacun. Ce doit être le cas à chaque rencontre. Qu’elle soit occasionnelle ou dans le cadre de relations à long terme, car les préférences et désirs peuvent changer avec le temps.

Une communication ouverte et une écoute active sont essentielles dans l’intimité pour comprendre ce que l’autre aime et parvenir à un accord qui plaise à tous les deux.

Quels sont donc les points fondamentaux du consentement sexuel à l’adolescence ?

  • Ne rien présumer. Donner son consentement pour une pratique spécifique n’implique pas l’acceptation d’autres actions. Chaque acte doit être communiqué et convenu.
  • Décision libre sans pression. Chaque participant à une activité sexuelle doit exprimer son désir volontairement. Sans se sentir contraint par des circonstances extérieures, comme une prétendue obligation ou la peur.
  • Clarté et sensibilisation. Le consentement ne doit pas être ambigu ni donné dans des situations où la capacité de prise de décision est compromise. Comme cela se produit sous l’influence de substances, par exemple. Toutes les parties impliquées doivent pleinement comprendre la nature de l’activité sexuelle.
  • Communication directe. Le consentement est communiqué clairement, verbalement ou par des expressions corporelles et des sons qui dénotent le désir. Supposer que le comportement ou les vêtements retirés impliquent l’acceptation est une erreur. Le silence, quant à lui, ne doit jamais être interprété comme un consentement.
  • Possibilité de se rétracter. A tout moment de l’activité sexuelle, vous avez le droit de changer d’avis. Chaque décision et pratique peut être réversible. Dire « non » est valable à tout moment, même si le « oui » précédent a déjà été donné. Chaque jour, nous sommes différents et nos préférences peuvent varier. Il est normal de vivre des changements dans l’intimité et d’essayer de nouvelles choses ou de décider de ne pas les répéter.

Le consentement et la construction individuelle de la sexualité adolescente

La liberté, la communication ouverte et le respect mutuel sont les piliers de l’intimité. Il est important que les adolescents sachent qu’il n’y a pas de règles rigides. Le sexe se vit de manière authentique et s’adapte aux besoins et désirs de chaque individu et de chaque couple.

Nous ne devrions pas permettre à la société, aux préjugés ou aux attentes extérieures de dicter ce qui est acceptable dans la sexualité des adolescents. Il leur faudrait comprendre très tôt que chaque personne a ses propres points érotiques, ses pratiques, ses habitudes et ses fétichismes… Cela fait partie de la diversité humaine.

Enfin, il n’existe ni recettes ni manuels. Chacun a le droit d’explorer sa sexualité de manière authentique et sans jugement. C’est encore plus vrai dans la jeunesse, qui est la période fondamentale pour construire des relations saines.


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