L'épanchement péricardique : diagnostic et traitement

Le principal moyen pour diagnostiquer un épanchement péricardique est l'échocardiogramme. Dans cet article, nous allons tout vous expliquer sur cette maladie.
L'épanchement péricardique : diagnostic et traitement

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 09 août, 2022

L’épanchement péricardique est un problème plutôt courant. Celui-ci est parfois lié à une maladie déjà connue. Il exige parfois un bilan et un suivi particuliers pour établir sa cause.

Il s’avère parfois impossible de déterminer la cause de l’épanchement péricardique. Cette maladie peut également rester stable pendant des années. Elle devient ainsi chronique et sans aucun incident hémodynamique.

Le traitement se concentre d’abord sur la résolution du problème à l’origine de l’épanchement péricardique et sur la gestion des symptômes. Cependant, lorsqu’on ignore la cause, la prise en charge clinique est identique à celle de la péricardite -inflammation du péricarde.

Qu’est-ce que l’épanchement péricardique ?

Deux mains qui tiennent un coeur

L’épanchement péricardique se définit comme une accumulation anormale de liquide dans la cavité péricardique. Rappelons que le péricarde est formé de deux feuillets : un feuillet viscéral (interne) et un feuillet pariétal (externe).

L’espace existant entre ces deux feuillets se nomme la cavité péricardique. Cette dernière contient normalement 50 mL de liquide séreux. Lors de la présence d’un processus inflammatoire ou infectieux, la production de liquide augmente. L’épanchement péricardique survient alors.

En outre, celui-ci peut être dû à la diminution de la réabsorption du liquide. Cela survient en raison de l’augmentation du retour veineux systémique. Ce phénomène entraîne à son tour une augmentation de la tension artérielle généralement due à une insuffisance cardiaque congestive ou une à hypertension pulmonaire.

Diagnostic

La manifestation clinique de l’épanchement péricardique dépend de la vitesse à laquelle s’accumule le liquide. Les symptômes typiques sont une difficulté à respirer et des douleurs dans la poitrine. On peut également présenter des nausées, une dysphagie, un enrouement et le hoquet.

Lorsqu’on suspecte un épanchement péricardique, on réalise souvent un ou plusieurs de ces examens :

  • Échocardiogramme : il permet d’évaluer l’ampleur de l’épanchement et l’état de la fonction cardiaque. L’échographie transœsophagienne offre des images plus détaillées et donc plus fiables que l’échocardiographie transthoracique
  • Électrocardiogramme : cet examen permet de détecter les indices d’une éventuelle obturation
  • Radiographie thoracique : elle permet d’indiquer l’ampleur de l’épanchement péricardique d’une manière générale

Bien que le diagnostic soit souvent établi grâce à l’échocardiogramme, la tomographie assistée par ordinateur et l’imagerie à résonance magnétique (IRM) offrent un champ de vision plus large. Toutefois, en raison de leur disponibilité et leur coût, on y a rarement recours.

Dans tous les cas, le résultat de l’échocardiogramme permet de déterminer 5 variables fondamentales : la taille, la durée d’évolution, la distribution, la composition et les effets hémodynamiques. Le prochain défi clinique consiste à établir la cause de l’épanchement péricardique pour procéder à la définition du traitement.

Traitement de l’épanchement péricardique

Le traitement médicamenteux de l'épanchement péricardique

Le traitement de l’épanchement péricardique dépend directement de la quantité de liquide accumulé, de l’existence ou non d’une obturation cardiaque et de la cause à l’origine de cette anomalie. En règle générale, si on traite la cause, on résout le problème.

La première étape est d’évaluer la taille de l’épanchement, de définir son importance hémodynamique et de chercher les maladies éventuellement associées. Dans environ 60% des cas, une maladie y est associée.

S’il n’existe pas d’obturation ni de risque considérable que cela se produise, on prescrit souvent du repos alité et un traitement anti-inflammatoire. On utilise également de corticoïdes.

En présence d’une obturation ou  d’un risque élevé de progression de l’épanchement, il est conseillé de réaliser une péricardiocentèse.  Lorsqu’il n’est pas possible d’en réaliser une, ou qu’elle échoue, il faut avoir recours à un drainage chirurgical à cœur ouvert. Celui-ci doit inclure une biopsie et la création d’une fenêtre péricardique.

Suivi et pronostic

En règle générale, l’épanchement péricardique idiopathique et la péricardite ont un bon pronostic. Le risque de complications est très faible. Les cas d’épanchement chronique possèdent entre 30 et 35% de chances d’entraîner une obturation cardiaque.

Dans les autres types d’épanchement, le pronostic dépend principalement de la cause qui en est à l’origine et de la taille de l’épanchement. Ceux dont la taille est supérieure à 10mm s’aggravent et entraînent une obturation dans un tiers des cas.

Dans les cas d’épanchement idiopathique modéré, on recommande d’effectuer un suivi qui inclut un échocardiogramme tous les 6 mois. Si l’épanchement est sévère, l’examen devra être réalisé tous les 3 mois. Enfin, dans le cas d’un épanchement non idiopathique, le suivi dépendra de la maladie à l’origine de cette anomalie.

 


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  • CLAVERÍA, C., VERGARA, L., NEGRÓN, S., & ZELADA, P. (2009). Derrame pericárdico, enfrentamiento clínico. Revista chilena de pediatría, 80(3), 267-273.

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