Fracture de la hanche : tout ce qu'il faut savoir

La fracture de la hanche présente un taux de mortalité élevé. En effet, la majorité des patients ont déjà un âge avancé ainsi qu'un état de santé fragile avant la lésion.
Fracture de la hanche : tout ce qu'il faut savoir
Samuel Antonio Sánchez Amador

Rédigé et vérifié par Le biologiste Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 31 octobre, 2022

Une fracture de la hanche est une lésion grave qui peut mettre en danger la vie du patient. Il s’agit de la complication la plus sévère d’une ostéoporose et, malheureusement, elle constitue un problème de santé très fréquent chez les personnes âgées. Sans aller plus loin, dans des pays comme l’Espagne, on compte environ 60 000 cas annuels. Autrement dit, 100 affectés pour chaque 100 000 habitants.

La majorité des personnes qui souffrent d’une fracture à la hanche ont plus de 80 ans. Cela complique alors l’approche clinique et l’éventuelle guérison. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la fracture de la hanche et son pronostic.

Qu’est-ce qu’une fracture de la hanche ?

Une fracture de la hanche correspond à une lésion et une fracture osseuse produite au niveau de l’extrémité proximale du fémur. C’est ce qu’indique le Conseil Supérieur de Recherches Scientifiques d’Espagne (CSIC). En fonction de sa localisation, elle peut affecter la tête fémorale, le col du fémur, les trochanters ou d’autres segments.

Les fractures du col du fémur sont intracapsulaires. Autrement dit, elles ont lieu à l’intérieur d’une capsule articulaire. Dans ce cas, au point d’insertion entre le fémur et le bassin. En revanche, les lésions trochantériennes et des autres segments sont extracapsulaires car elles n’affectent pas l’articulation elle-même, mais la longueur de l’os.

Selon les données présentes sur le site professionnel Medigraphic, on peut distinguer différents types de fractures de la hanche en se basant sur de nombreux paramètres. Si nous examinons le degré de déplacement des structures endommagées, nous trouvons les catégories suivantes:

  • Degré I : fracture incomplète ou abduction.
  • Degré II : fracture complète, mais sans déplacement des structures impliquées.
  • Type III : fracture complète qui présente un déplacement partiel. Cette séparation est inférieure à 50 %.
  • Type IV : fracture complète qui présente un déplacement total. Les structures osseuses perdent tout contact entre elles.
Tissu osseux souffrant d'ostéoporose.

“L’ostéoporose est un facteur de risque pour la fracture de la hanche. Les femmes âgées sont plus souvent affectées.”

Quelles sont les causes ?

Comme l’indique la Clinique Mayo, un impact grave -comme un accident de voiture ou une chute depuis une hauteur importante- peut provoquer une fracture de la hanche chez n’importe qui, indépendamment de son sexe et de son âge.

Cependant, comme nous l’avons déjà mentionné, l’âge moyen des patients est de 80 ans ou plus, avec une plus grande incidence chez les femmes. Cela est dû à la plus grande prévalence de l’ostéoporose chez cette tranche d’âge, largement plus vulnérable aux contraintes et aux chocs mécaniques.

Les os ne sont pas des tissus étanches car ils se génèrent et se détruisent en fonction de la croissance individuelle et des besoins physiologiques. Ce processus est connu sous le nom de remodelage osseux. A partir de 30 ans, la destruction du tissu osseux dépasse le taux de production osseuse. Les os deviennent alors plus fragiles, poreux et s’affaiblissent.

Par conséquent, un patient âgé souffrant d’ostéoporose est beaucoup plus enclin à se fracturer la hanche. La plupart des cadres cliniques ont lieu lorsque l’individu tombe alors qu’il est debout, produisant ainsi une fracture fémorale plus ou moins grave.

Facteurs de risque

Comme vous pouvez le constater, être âgé est le principal facteur de risque d’une fracture de la hanche. Néanmoins, d’autres paramètres peuvent favoriser l’apparition de ce type de lésion grave.

Parmi eux, nous trouvons :

  • Sexe : les femmes perdent leur densité osseuse plus rapidement que les hommes. C’est pourquoi 80 % des patients souffrant de fracture de la hanche sont des femmes. Cela est dû, en partie, à la baisse dans les production des hormones sexuelles, telles que l’œstrogène, pendant la ménopause.
  • Ostéoporose : comme nous l’avons souligné, l’ostéoporose amplifie les probabilités de se fracturer la hanche après une chute.
  • Carences nutritionnelles : des carences en calcium et en certaines vitamines peuvent se traduire par un manque de densité osseuse pendant la croissance et le développement.
  • Consommation d’alcool et de tabac : ces substances addictives et autres drogues perturbent le rythme de production et d’usure des os.

Si vous n’êtes pas une personne âgée, la conduite imprudente, la consommation de drogues et le manque d’exercice physique sont quelques-uns des facteurs qui peuvent entraîner un accident avec fracture de la hanche. Avec un mode de vie sain, il est peu probable que cette lésion survienne.

Symptômes d’une fracture de la hanche

Selon les indications des Manuels MSDle symptôme le plus commun est une douleur très intense et évidente dans la région de l’aine après une chute. Si les fragments osseux se sont séparés (lésion de type III et IV), la personne ne peut pas marcher, rester debout ou même bouger la jambe affectée.

Par ailleurs, si la fracture est légère (type I), le patient peut essayer de mener une vie normale pendant quelques jours, malgré la douleur. Cependant, c’est absolument déconseillé car cela ne fait qu’augmenter le risque de mort, à court et à long terme.

Complications éventuelles

Comme l’indiquent ces étudesentre 2 et 7 % des patients meurent pendant la phase aiguë de l’hospitalisation. Autrement dit, peu de temps après l’admission. Entre 6 et 12 % des personnes âgées qui survivent à cette phase meurent au cours du premier mois suivant la fracture, et jusqu’à 33 % en moins d’un an.

Ainsi, la probabilité de décès immédiat après la blessure est de 5-10 %, et passe à 1/3 du total des patients après une année. Par ailleurs, plus de 10% des survivants sont complètement handicapés, incapables de revenir à leur résidence précédente. Malheureusement, ces données sont sombres.

Quelle est la raison de ce pronostic fatal ?

  • Des caillots de sang se forment dans les jambes ou dans les poumons : ils empêchent la circulation normale du sang, ce qui entraîne souvent la mort.
  • Risque de développer des escarresle patient est alité pendant une longue période à l’hôpital. Cela peut causer des infections systémiques qui entraînent généralement le décès des personnes âgées.
  • Perte importante de masse musculaire : le fait d’être alité engendre une perte de la masse musculaire et rend d’autant plus difficiles les chances de guérison.
  • Infections : voies urinaires, pneumonies, septicémie.

Diagnostic d’une fracture de la hanche

Après une chute grave, il est indispensable de consulter immédiatement le médecin. Surtout si le patient est âgé. Le professionnel réalisera une radiographie d’urgence et pourra observer l’étendue de la fracture.

En fonction de l’étendue de la lésion, différents types de traitement seront mis en place.

La chirurgie après une fracture de la hanche

Malgré les données fournies jusqu’à présent, une fracture de la hanche chez une personne âgée n’est jamais considérée comme la fin du chemin. Il est donc essentiel d’y remédier par un traitement chirurgical.

Il s’agit d’un processus très délicat. En effet, comme l’indique la Bibliothèque Nationale de Médecine des Etats-Unisla guérison peut prendre jusqu’à une année entière.

Selon le type de lésion, plusieurs interventions chirurgicales sont réalisables. Nous abordons leurs particularités dans la suite de cet article.

Une femme sous perfusion dans un lit d'hôpital.

“Les hospitalisations prolongées pour une fracture de la hanche augmentent les risque de décès. C’est pourquoi, l’objectif est de résoudre rapidement le problème lorsque c’est possible.”

1. Réparation interne avec des vis

Tel que l’indique le site Central Coast Orthopediccette procédure chirurgicale utilise des vis métalliques conçues pour réparer la fracture fémorale. Les vis peuvent être fixées à une plaque métallique insérée dans l’os, ou être utilisées seules. Mais, dans tous les cas, elles aident les tissus à se reconstituer.

2. Prothèse totale de la hanche

La tête et le col du fémur ainsi que la cavité de l’os pelvien sont entièrement remplacés par des prothèses artificielles. Cette option semble être la meilleure dans la plupart des cas. Elle est effectivement associée à une qualité de vie accrue chez les patients qui subissent l’intervention.

3. Prothèse partielle de la hanche

Dans ce cas, seule la partie endommagée du fémur est remplacée, et non l’articulation complète. Cette intervention est recommandée pour les patients qui présentent déjà des pathologies préalables ou qui ne pourront jamais vivre de façon autonome.

Une pathologie avec un taux de mortalité élevé

Malheureusement, ces informations peuvent nous laisser un sentiment d’amertume. Même s’il est possible de se remettre d’une prothèse totale de la hanche, et de mener une vie presque normale, dans de nombreux cas cela n’a pas lieu et le patient meurt prématurément.

Au-delà de la gravité de la fracture de la hanche, il faut savoir que la majorité des personnes affectées sont âgées et présentent déjà des pathologies antérieures. C’est pour cela que la guérison est si difficile et le taux de mortalité si élevé.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique



Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.