Handicap mental : degrés, caractéristiques et traitements disponibles

Le handicap mental peut se présenter sous des degrés très variés. Nous allons ici vous parler de ses principaux symptômes et des interventions les plus adéquates.
Handicap mental : degrés, caractéristiques et traitements disponibles
Elena Sanz

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Le handicap mental a reçu différents noms au fil du temps. Il s’agit d’un trouble du neurodéveloppement qui se manifeste par un fonctionnement cognitif en dessous de la moyenne. Par ailleurs, il implique des difficultés dans d’autres domaines, comme la sociabilité et la capacité à évoluer dans l’environnement.

Le handicap mental peut se présenter avec une sévérité très variable. Ce qui détermine le véritable impact sur la vie des personnes sont les difficultés à avoir des compétences adaptatives de base, comme lire, écrire, créer des liens, prendre soin de soi-même ou s’organiser dans son quotidien.

Comment mesure-t-on la capacité mentale d’une personne ?

Le syndrome de Down.

Les déviations en dessous de la moyenne (QI de 100) indiquent la présence d’un handicap mental.

En général, la capacité intellectuelle se mesure à travers des tests standardisés comme l’Échelle Wechsler de l’Intelligence (WISC-V). Ceux-ci offrent un chiffre qui indique le quotient intellectuel de la personne, c’est-à-dire la différence entre son âge mental et son âge chronologique.

On estime que la moyenne de la population a environ une note de 100, ce qui fait que deux déviations typiques en dessous de la moyenne (QI de 70 ou inférieur) indiquent un handicap mental.

Néanmoins, même si le handicap mental est présent dès la naissance ou dès l’enfance précoce, beaucoup d’enfants ne montrent pas de symptômes évidents jusqu’à l’âge préscolaire. La détection prénatale et les tests de criblage du développement que réalisent les pédiatres de façon quotidienne contribuent à un diagnostic précoce.

Symptômes liés au handicap mental

En plus du QI, il existe d’autres symptômes qui caractérisent le handicap mental. Ce sont des signaux qui peuvent indiquer que le développement de l’enfant ne se fait pas de façon adéquate :

  • Difficultés à atteindre les principaux pics de développement. Par exemple, ils peuvent mettre plus de temps que les autres enfants à réussir à s’asseoir, à se déplacer à quatre pattes ou à marcher.
  • Retards dans l’acquisition du langage et dans la capacité d’expression verbale.
  • Problèmes de mémoire.
  • Incapacité à percevoir les conséquences de leurs actes.
  • Difficultés d’apprentissage, de pensée logique et de résolution de problèmes.
  • Complications pour comprendre les règles sociales et se lier aux autres.
  • Incapacité à évoluer de façon complètement autonome dans le quotidien.

Principales causes du handicap mental

Il existe de nombreuses causes possibles pour le handicap mental, mais on ne parvient à en trouver l’origine exacte que dans 25 % des cas. Parmi les principaux facteurs, nous retrouvons les altérations chromosomiques (par exemple, le syndrome de Down) et les troubles héréditaires.

Les problèmes au cours de la grossesse, comme la pré-éclampsie ou la consommation d’alcool ou de médicaments peuvent aussi jouer un rôle. Par ailleurs, les infections, la dénutrition maternelle ou infantile, les traumatismes crâniens graves ou l’abandon émotionnel sévère du bébé peuvent augmenter le risque.

Degrés de handicap mental

Comme nous l’avons commenté, les manifestations du handicap mental peuvent se présenter sous des degrés très variables. Ainsi, en fonction du QI et de l’autonomie de la personne, on a pu établir quatre types de handicap mental :

Léger

La majorité des personnes qui souffrent de handicap mental se trouvent à cette échelle et, par conséquent, présentent des notes de QI entre 50 et 70.

Leurs capacités cognitives et d’apprentissage sont un peu retardées mais elles réussissent généralement à s’adapter au système scolaire et à avoir une activité professionnelle. Leurs compétences sociales sont souvent relativement adéquates et elles ont juste besoin d’aide ponctuelle pour évoluer.

Modéré

Avec un QI entre 35 et 50, ces personnes présentent de plus grandes difficultés cognitives, surtout dans le traitement de concepts complexes. Elles peuvent travailler leurs capacités et avoir un travail peu qualifié sous surveillance.

De la même façon, elles sont capables d’établir des relations sociales, même si leur communication est peu complexe. En outre, elles peuvent se déplacer de manière indépendante dans des endroits qu’elles connaissent et participer à la vie sociale si elles bénéficient d’aide.

Grave

Avec un QI entre 20 et 35, les personnes avec un handicap mental grave ont généralement besoin de surveillance et de soutien constants. L’acquisition du langage est retardée et ce dernier est limité.

Elles peuvent apprendre la lecture de certains mots et comprendre la communication sociale simple. Par ailleurs, elles peuvent réaliser des tâches simples avec de l’aide et sous surveillance. Néanmoins, leur degré d’autonomie est très faible.

Profond

Le handicap mental profond n’englobe que 1 ou 2 % des cas. Ces personnes ont de graves difficultés cognitives, sociales et pratiques, en plus d’autres handicaps associés. Néanmoins, elles apprécient les relations avec les personnes qu’elles connaissent et peuvent participer à la vie quotidienne, si elles bénéficient d’un grand niveau de soutien.

Traitements disponibles

Un enfant atteint du syndrome de Down.

Les spécialistes créeront un plan sur mesure pour aider la personne avec un handicap à atteindre son potentiel maximal.

Le traitement consiste principalement à aider la personne à atteindre son potentiel maximal sur le plan éducatif, social et pratique.

Différents professionnels interviennent (médecins, psychologues, logopèdes, thérapeutes occupationnels…) et créent un plan individualisé. Celui-ci se base aussi bien sur les forces que sur les faiblesses. Il veille également aux besoins de la personne avec un handicap et de sa famille.

Comment peut-on réduire la probabilité de handicap mental ?

La prévention doit commencer avant même la grossesse, avec de bons soins prénataux qui incluent la consommation d’acide folique et la vaccination appropriée. Au cours de la grossesse, il est important d’éviter la dénutrition, la consommation d’alcool et de tabac et l’exposition à des environnements toxiques.

De la même façon, une attention médicale adéquate au moment de l’accouchement aidera à réduire le risque de complications. Après la naissance, il sera essentiel de prendre soin de l’enfant et de satisfaire ses besoins physiques et émotionnels. Néanmoins, malgré toutes ces précautions, il n’est pas possible d’éliminer complètement le risque.

Importance de l’accompagnement familial et professionnel

Le handicap mental l’est, en grande partie, à cause du manque de soutien et pas seulement en raison du QI bas. Ainsi, les médicaments, thérapies ou adaptations scolaires ont une grande importance au moment d’atteindre un plus grand développement et une meilleure qualité de vie.

Par ailleurs, l’accompagnement familial est essentiel pour que ces personnes puissent participer activement dans leur environnement. Il est donc important de leur fournir les outils pratiques et fonctionnels qui les aident à atteindre leur potentiel maximal et aident leur famille à réaliser cet accompagnement de la meilleure façon possible.


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