Hépatite D
L’hépatite D provient d’une particule similaire aux virus mais qu’on ne peut pas dénommer virus. Étant donné qu’elle ne possède pas toutes les structures habituelles des virus, on l’a cataloguée comme un sous virus ou virusoïde.
L’agent qui produit l’hépatite D porte le nom d’agent delta ou deltavirus. Sa découverte l’a fait entrer dans la famille des virus qui provoquent des hépatites, aux côtés des hépatites A, B, C et E.
Sa structure microscopique est simple. Il ne possède qu’une molécule d’acide ribonucléique (ARN) de forme circulaire qu’il utilise pour se multiplier. Néanmoins, cet ARN ne codifie pas d’autres fonctions. C’est pour cela qu’on l’inclut dans la catégorie de sous virus.
Puisqu’il n’a pas de structures pour d’autres fonctions que celle de la réplication, il a besoin qu’un autre virus le soutienne. Dans le cas de l’hépatite D, le virus qui sert de support est celui de l’hépatite B.
Une fois que l’agent delta est entré dans le corps humain, infecté au préalable par l’hépatite B, le deltavirus profite de la structure du virus B. Ainsi, la préexistence de l’hépatite B est une condition nécessaire pour être infecté à l’hépatite D.
Prévalence de l’hépatite D
On calcule qu’environ 15 millions de personnes souffrent d’hépatite D dans le monde. Si l’on prend en compte la population générale de la planète, ce n’est pas un nombre extrêmement important. Ces patients infectés sont aussi un petit pourcentage de ceux qui souffrent d’hépatite B.
Géographiquement, il existe des régions avec une plus grande prévalence d’hépatite B que d’autres. L’Afrique centrale, l’Asie septentrionale et le Moyen-Orient sont les plus touchés. En Europe, elle se localise surtout à l’est de la Méditerranée et, en Amérique, dans la région de l’Amazonie.
Transmission de l’hépatite D
La voie fondamentale de contagion de l’hépatite D est par le sang. Il est habituel que la personne qui en souffre l’ait contractée lors d’un échange de seringues à cause d’une prise de drogue par voie endoveineuse. Il peut aussi y avoir une transmission, mais moins fréquente, en se faisant des tatouages avec des objets non stérilisés.
Par ailleurs, les transfusions de sang peuvent aussi être des voies de transmission si on les réalise sans suivre les mesures adéquates. Aujourd’hui, l’existence de banques de sang sans biosécurité est pratiquement impossible, mais cela reste une possibilité.
On sait que l’hépatite D peut se transmettre par voie sexuelle, même si les cas sont très ponctuels et peu nombreux. De la même manière, la transmission de la mère à l’enfant dans le ventre, appelée contagion périnatale, a une faible incidence.
Maintenant que nous connaissons les voies de contagion de l’hépatite D, nous pouvons établir les moments où il y a un plus grand risque de contagion. Les groupes de population avec un risque augmenté sont :
- Personnes accros aux drogues endoveineuses.
- Malades d’hépatite B : n’oublions pas qu’il s’agit d’une condition indispensable à l’installation du virus de l’hépatite D.
- Enfants de mères infectées au cours de la grossesse.
La voie sanguine est la forme habituelle de contagion de l’hépatite D.
Poursuivez votre lecture : 5 types d’hépatites et leurs principales caractéristiques
Formes de présentation de l’hépatite D
Étant donné que l’hépatite D apparaît sur des patients préalablement atteints d’une hépatite B, les symptômes doivent se comprendre dans ce contexte. En d’autres termes, il y a des signes attribuables à l’hépatite B et d’autres propres à l’hépatite D.
Un cadre clinique décrit par les scientifiques dans le monde est l’hépatite aiguë par co-infection. Cela se produit par une infection presque simultanée entre les deux virus. Les symptômes sont ceux de l’hépatite habituelle, avec des douleurs abdominales, une augmentation de la taille du foie, un ictère, des nausées et des vomissements. Il peut aussi bien s’agir d’un cadre léger que d’une hépatite fulminante.
Une autre variété de présentation est la surinfection. Chez une personne avec une hépatite B de longue date, l’hépatite D s’installe pour accélérer l’évolution de la première maladie. L’hépatite de base dont souffre le patient progresse plus rapidement et les complications apparaissent plus vite que prévu.
Ces complications sont :
- Cirrhose : il s’agit de l’altération de la structure interne du foie. Les cellules hépatiques se désorganisent et cessent progressivement de fonctionner. Un tissu de cicatrice apparaît et envahit des parties du foie, en interrompant le flux du sang.
- Insuffisance hépatique : une fois que la cirrhose s’est installée de façon définitive, le foie cesse de fonctionner. Toutes ces tâches qu’il devrait réaliser dans le corps ne sont pas réalisées et l’insuffisance devient terminale.
- Cancer du foie : les patients avec hépatite B ont un plus grand risque d’être atteints d’une tumeur maligne du foie. La surinfection par hépatite D accélère ce risque.
L’un des symptômes de l’hépatite est la coloration jaunâtre de la peau et des muqueuses qui porte le nom d’ictère.
Lisez aussi : Les maladies du foie
Diagnostic et traitement
Le diagnostic d’hépatite D n’est pas si évident. Dans un premier temps, il doit y avoir un diagnostic d’hépatite B, qui est la condition pour que l’agent delta s’installe. Après cela, on peut confirmer la présence d’hépatite D avec une prise de sang.
Une fois le diagnostic confirmé, le traitement dépendra de la condition clinique du patient. Il existe un antiviral, l’interféron pégylé alpha, qui est indiqué pendant huit mois, mais son efficacité est basse.
Pour des cas de cirrhose avancée et d’insuffisance hépatique, ou de cancers du foie sans métastase, une option est celle de la transplantation hépatique.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Rizzetto M. Hepatitis D virus: introduction and epidemiology. Cold Spring Harbor Perspectives in Medicine. 2015;5(7):a021576.
- Ahn J, Gish RG. Hepatitis D virus: a call to screening. Gastroenterology & Hepatology. 2014;10(10):647‒686.
- Littlejohn, Margaret, Stephen Locarnini, and Lilly Yuen. “Origins and evolution of hepatitis B virus and hepatitis D virus.” Cold Spring Harbor perspectives in medicine 6.1 (2016): a021360.