Hyperhidrose : causes et symptômes

Quand il y a une transpiration excessive qui n'est pas associée à une situation qui la provoque, on se retrouve dans le cas d'une hyperhidrose. Nous allons vous expliquer comment elle se produit et quels sont ses possibles traitements.
Hyperhidrose : causes et symptômes
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 27 mai, 2022

L’hyperhidrose est la situation au cours de laquelle le corps humain transpire de manière anormale. Il s’agit d’une transpiration excessive qui n’est pas générée par une cause qui la provoque.

Il est naturel de s’attendre à une augmentation de la transpiration les jours où il fait chaud ou lorsqu’on réalise une activité physique. Avec l’hyperhidrose, la transpiration excessive n’a pas lieu à cause de ces situations : elle est constante.

La transpiration est, pour le dire de façon basique, de l’eau. À peine 1 % de ses composants sont des sels. Le corps la produit dans les glandes sudoripares pour réguler la température corporelle. C’est le système nerveux qui ordonne, dans des situations normales, de transpirer plus ou moins.

Même si toute la peau transpire, le trouble est plus évident au niveau des mains, des pieds et des aisselles. Ces régions, si l’humidité se stocke pendant longtemps, peuvent s’infecter en générant une mauvaise odeur à cause de la décomposition de la transpiration à travers les bactéries. Cette situation porte le nom de bromhidrose.

On calcule qu’environ 2 % de la population mondiale peut être diagnostiquée avec les critères de l’hyperhidrose. Il est commun que le trouble soit familial, avec des parents et enfants (ou frères/sœurs) qui en souffrent.

Causes de l’hyperhidrose

L’hyperhidrose peut, pour le dire de façon basique, s’attribuer à deux causes générales : la primaire ou idiopathique et les secondaires. La forme la plus commune de présentation répond à l’hyperhidrose primaire, c’est-à-dire celle qui se génère elle-même.

Le type primaire porte le nom d’hyperhidrose focale essentielle. Le problème réside dans les nerfs qui innervent les glandes sudoripares. Chez ces personnes, ces nerfs sont hyperactifs et stimulent constamment la production de sueur. Même si la sueur ne s’associe pas à la chaleur ou à l’exercice, elle peut augmenter avec le stress.

Les causes secondaires d’hyperhidrose sont variées. Il s’agit de maladies qui ont, parmi leurs symptômes, une augmentation de la transpiration. Parmi elles, nous retrouvons :

  • Hyperthyroïdie et hypothyroïdie : les hormones thyroïdiennes, en tant que régulatrices du métabolisme, peuvent affecter la production de sueur.
  • Diabète : chez certaines personnes, c’est la transpiration excessive du tronc qui éveille les soupçons sur la possibilité de souffrir de diabète.
  • Maladie ischémique coronaire : lors des épisodes cardiaques aigus, la transpiration abondante peut se déclencher à cause du stimulus que la douleur génère sur le système nerveux sympathique.
  • Cadres infectieux systémiques : en partie à cause de la fièvre, et en partie à cause de l’accélération du métabolisme lors d’une infection ; le moment aigu s’accompagne généralement d’hyperhidrose.
  • Neuropathies : plus spécifiquement, les maladies des nerfs périphériques et du système nerveux sympathique sont capables d’altérer l’innervation des glandes sudoripares.

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Critères diagnostiques et symptômes

On ne peut pas diagnostiquer comme hyperhidrose n’importe quelle transpiration perçue comme excessive. La communauté médicale a établi certains critères qui permettent de diagnostiquer la pathologie.

La première condition inéluctable est que l’on souffre depuis plus de six mois de transpiration abondante sans explication directe. En d’autres termes, une transpiration générée sans épisodes de chaleur ou de sessions d’exercice intense.

En plus de cette caractéristique, au moins deux des circonstances suivantes doivent venir s’y ajouter :

  • Impact sur les activités quotidiennes.
  • Apparition de la sueur excessive au moins une fois par semaine.
  • En avoir souffert avant ses 25 ans.
  • Avoir un proche atteint d’hyperhidrose diagnostiquée.
  • Transpirer de façon symétrique : par exemple, les deux aisselles en même temps.
  • Transpirer pendant son sommeil, des nuits où il ne fait pas chaud.
La transpiration des mains.

Les mains sont l’un des endroits les plus affectés par l’hyperhidrose

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Traitements pour l’hyperhidrose

  • Anti-transpirants : c’est la première mesure que l’on prend chez les personnes qui souffrent d’hyperhidrose. En général, il s’agit d’un traitement instauré par le patient lui-même avant de consulter le médecin. Le composant des anti-transpirants qui agit le mieux est le chlorure d’aluminium. Les effets indésirables sont l’irritation dermique, surtout chez des personnes ayant la peau sensible.
  • Médicaments : même s’il existe des médicaments pour réduire la transpiration, on ne les recommande pas toujours à cause de leurs effets indésirables.
  • Ionophorèse : la base de cette technique est l’électricité. À travers le courant électrique, on parvient à annuler la fonction des glandes sudoripares. Le traitement requiert une série de sessions pour être efficace et n’a pas d’effets secondaires importants. Le passage du courant est contrôlé et on n’atteint en aucun cas des niveaux dangereux pour le corps.
  • Toxine botulique : la substance s’injecte directement dans la zone la plus affectée par l’hyperhidrose, pour bloquer les nerfs qui déclenchent le stimulus de la transpiration. Elle peut s’injecter dans les aisselles, dans les mains et dans les pieds.
  • Chirurgie : le procédé chirurgical par excellence pour ceux qui en ont besoin est la sympathectomie thoracique endoscopique. On la réserve pour des cas de très grande gravité où la qualité de vie se retrouve très affectée et où les infections dermiques sont très fréquentes à cause de l’humidité générée. Le procédé consiste à couper un nerf du système nerveux sympathique pour stopper le stimulus des glandes sudoripares.

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