Journée mondiale contre la douleur : transformer les connaissances en pratique
La Journée mondiale contre la douleur a été instituée le 17 octobre de chaque année dans le but d’améliorer la qualité de vie de ceux qui en souffrent. La date a été définie le 11 octobre 2004 par l’Association internationale pour l’étude de la douleur, la Fédération européenne de la douleur et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La douleur est plus fréquente chez les femmes et a une prévalence élevée chez celles qui sont en âge de procréer. Dans sa forme chronique, elle est plus fréquente chez les personnes âgées.
Cette journée est née du besoin urgent de trouver de meilleures méthodes de soulagement de la souffrance physique et émotionnelle, qui est une conséquence de la douleur. En somme, l’objectif principal de la Journée mondiale contre la douleur est de donner une plus grande visibilité à la recherche de ceux qui veulent trouver un moyen de calmer la douleur des personnes vivant avec des maladies chroniques.
Le soulagement de la douleur comme un droit
Les différentes campagnes visent à sensibiliser tant la société dans son ensemble que les différentes institutions et organisations, publiques et privées, à la ruée vers l’utilisation des ressources pour promouvoir la recherche dans le traitement de la douleur. Cela devrait combler le fossé entre les connaissances et leur application dans la pratique clinique.
Cette année, l’Association internationale pour la douleur a désigné 2022 comme « l’année mondiale pour traduire les connaissances sur la douleur en pratique ». L’idée est d’accroître les connaissances, tant cliniques que scientifiques, afin d’accumuler des connaissances ayant un impact sur la gestion de la douleur.
La douleur chronique a des répercussions physiques et émotionnelles, individuelles et sociales, c’est pourquoi son soulagement est devenu une tâche importante. Depuis l’an 2000, bien avant la célébration de la Journée mondiale contre la douleur, l’analgésie a été cataloguée comme un droit universel de l’être humain. Cela est même stipulé dans la Charte des droits de l’homme des Nations unies (ONU).
La douleur comme maladie
En raison de sa forte prévalence et de ses répercussions, l’Organisation mondiale de la santé classe la douleur chronique parmi les maladies. C’est la cause la plus fréquente de consultation – jusqu’à la moitié des cas – en soins de santé primaires.
Elle peut être de deux types :
- Aiguë : conséquence d’un traumatisme, d’une maladie ou d’une intervention chirurgicale
- Chronique : d’origine multicausale, affectant la qualité de vie de ceux qui en souffrent et de leurs proches
La douleur chronique survient depuis plus de 3 mois et est liée à des pathologies gynécologiques (endométriose ou dysménorrhée) et de l’appareil locomoteur (arthrite rhumatoïde, fibromyalgie, fractures ou lombalgies). Elle est également fréquente dans les cas de neuropathies et de cancer.
La douleur chronique oscille généralement entre modérée à sévère. Elle limite les activités quotidiennes.
En 2020, l’organisme International Pain Association a défini la douleur comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée ou similaire à celle associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle. La douleur peut aussi être définie comme une sensation gênante et pénible d’une partie du corps due à des causes internes ou externes.
Non seulement c’est l’une des causes qui génère le plus de consultations en soins primaires, mais le mal peut être si intense qu’il ne permet pas à ceux qui en souffrent de mener une vie anormale. La douleur chronique interfère avec les activités quotidiennes, comme dormir, participer à des activités sociales ou travailler.
De plus, c’est la principale cause d’absentéisme au travail et d’invalidité. Par conséquent, les répercussions socio-économiques en font un problème de santé publique.
La douleur a une composante subjective
La douleur est une sensation désagréable qui a une composante émotionnelle gérée par le système nerveux. C’est pourquoi sa part subjective est plus difficile à contrôler.
L’échelle de la douleur et de la tolérance à celle-ci est individuelle. Elle affecte tant la vie personnelle que la vie familiale, professionnelle, sociale et économique. Le traitement psychologique de la situation rend l’intervention en santé mentale pertinente chez ces patients.
Le traitement ne doit pas être uniquement pharmacologique. Parfois, il doit inclure une thérapie physique et psychologique.
L’utilisation d’analgésiques doit être responsable
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La Journée mondiale de la douleur souligne l’importance d’une bonne prise en charge
Dans le cas de douleurs chroniques, des soins palliatifs et un soutien familial sont généralement nécessaires. L’approche doit être individualisée ; l’échelle antalgique de l’Organisation Mondiale de la Santé est généralement utilisée.
La gestion inadéquate de la douleur est un problème fréquent, car une douleur intense non contrôlée peut avoir des effets graves, avec des pertes économiques, sociales et de travail. L’incapacité et l’absentéisme au travail représentent des situations à résoudre en santé publique.
L’idée de promouvoir le soulagement de la douleur comme un droit universel, c’est aussi briser les paradigmes qui empêchent son contrôle efficace. La Journée mondiale de la douleur souligne l’urgence d’une réponse adéquate et globale.
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