Le comportement sexuel compulsif

Le comportement sexuel compulsif est aussi connu sous le nom d'addiction sexuelle ou de hypersexualité. Il a ses propres critères diagnostiques et protocoles de traitement. Apprenez-en plus ici.
Le comportement sexuel compulsif
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 27 mai, 2022

On parle de comportement sexuel compulsif lorsqu’une personne a, de manière excessive, des fantasmes sexuels récurrents et ressent de l’anxiété face aux comportements en lien avec le sexe. Il en résulte un état d’impulsivité difficile à arrêter pour le patient.

Bien que certains professionnels de la santé mentale soient réticents à reconnaître ce trouble, la plupart le considèrent comme une addiction supplémentaire. Elle connaît diverses dénominations, notamment celles d’hypersexualité , de sexo-dépendance ou d’addiction au sexe.

Nous ne savons pas avec certitude combien de personnes dans le monde souffrent de comportement sexuel compulsif. Certaines estimations vagues réalisées dans les pays développés considèrent que jusqu’à 5 % de la population générale en souffre.

Le problème pour mesurer et quantifier ce trouble est que les données sont collectées à partir d’informations subjectives. En d’autres termes, il n’y a pas de preuve de laboratoire ou d’imagerie diagnostique pour confirmer la présence de ce problème.

Les critères diagnostiques de l’hypersexualité

Une série de critères a été établie pour orienter le diagnostic et établir la présence d’un comportement sexuel compulsif. Dans un premier temps, le patient doit être âgé de plus de 18 ans.

Deuxièmement, les symptômes doivent être présents depuis au moins 6 mois. Ces symptômes sont la récurrence de fantasmes sexuels intenses et un désir sexuel excessif. Cela impliquerait que la personne passe une grande partie de son temps quotidien a planifié et exécuté ses fantasmes.

Le critère d’addiction implique que la personne cesse de s’occuper de ses affaires vitales car elle consacre des heures et des heures au comportement sexuel. Les relations sociales et familiales se perdent également. L’hypersexualité met également en danger l’activité professionnelle de la personne.

Un autre des critères diagnostiques est que le comportement ne résulte pas de la consommation d’un médicament ou d’une drogue. Il se peut aussi que la personne tente contrôler cette pulsion, mais sans succès.

À partir de ces critères, un professionnel de la santé mentale établira le diagnostic. Il ne s’agit pas seulement de répondre aux critères. Une évaluation scientifique rigoureuse doit en effet être réalisée pour déterminer le degré de gravité.

Homme sur son lit.
Le diagnostic d’un comportement sexuel compulsif nécessite l’intervention d’un professionnel de la santé mentale.

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Les causes possibles du comportement sexuel compulsif

L’étiologie du comportement sexuel compulsif n’est pas claire. Tout indique que le trouble s’installe dans le cerveau et ses neurotransmetteurs. Une modification de la quantité de ces substances ou une altération des voies de conduction pourraient être à l’origine de l’hypersexualité.

La première hypothèse postule qu’il existe un déséquilibre entre la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline dans le cerveau. Les trois substances régulent l’humeur. Des variations minimes de ces dernières se répercutent donc au niveau de l’anxiété.

Une autre théorie est que, à l’extrême, les fantasmes sexuels stimulent les circuits de récompense du cerveau. Le renforcement quotidien de cette satisfaction se canaliserait de la même manière que d’autres addictions se développent, générant même de la tolérance. De plus en plus de stimulus sont nécessaires pour obtenir le même effet.

Parmi les causes secondaires, se trouvent les maladies qui altèrent l’architecture du cerveau. Les patients épileptiques peuvent souffrir de comportements sexuels compulsifs. Il en va de même des patients atteints de démence vasculaire ou de la maladie de Parkinson.

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Les traitements

L’approche de ce trouble n’est pas facile et implique une combinaison de médicaments et de psychothérapieDes professionnels de la santé mentale se chargent donc d’orienter les protocoles d’action.

Selon le cas, vous pourrez choisir des thérapies cognitivo-comportementales ou des formes psychodynamiques. Le professionnel essaie de doter la personne d’outils pour gérer les fantasmes récurrents et de ne pas négliger d’autres aspects de sa vie quotidienne.

L’approche cognitivo-comportementale met l’accent sur la limitation de l’accès aux contenus sexuels et le développement de stratégies pour éviter les situations à risque. Il est utile de participer à des groupes de soutien avec d’autres personnes qui souffrent de la même chose.

Concernant la pharmacologie des comportements sexuels compulsifs, les diverses options thérapeutiques reposent sur les antidépresseurs et deux autres médicaments :

  • Antiandrogènes. Des médicaments pour bloquer l’action des androgènes, qui sont des hormones sexuelles masculines naturelles, sont prescrits aux hommes.
  • Naltrexone. Cette substance est surtout utilisée dans l’addiction à l’alcool et aux morphines. Cependant, sa capacité à agir sur les circuits de récompense font d’elle un complément dans le traitement d’autres addictions.
Une psychothérapie.
La psychothérapie fait partie des traitements de choix en cas d’hypersexualité. Certains médicaments peuvent également être pris.

Le comportement sexuel compulsif est une addiction

L’hypersexualité perturbe la vie quotidienne des patients et met en danger leur tissu social, y compris la famille, les amis et le travail. Il est essentiel que ces personnes reçoivent l’aide professionnelle correspondante afin de ne pas s’isoler de plus en plus dans leur comportement.


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