Listériose : transmission et prévention

La listériose est une maladie transmise par les aliments qui affecte principalement les femmes enceintes, les personnes âgées et immunodéprimées.
Listériose : transmission et prévention
Marta Guzmán

Rédigé et vérifié par la nutritionniste Marta Guzmán.

Dernière mise à jour : 25 mai, 2022

La listériose est actuellement à l’ordre du jour avec les récentes nouvelles des nombreuses personnes affectées en raison de la consommation de viande en Espagne. De plus, au sein de l’Union Européenne, la listériose est en hausse depuis 2008 avec des taux de mortalité plus importants que ceux des autres agents pathogènes d’origine alimentaire.

Selon l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire, il pourrait s’agir d’une maladie émergente en Europe qui est sous-diagnostiquée. En effet, en Espagne, elle n’est entrée dans le catalogue des maladies à déclaration obligatoire qu’en 2015. Mais le nombre d’hospitalisations a considérablement augmenté. C’est pourquoi, il est fondamental de savoir comment la bactérie se transmet ainsi que les moyens de la prévenir.

Qu’est-ce que la listériose ?

La listériose est une maladie causée par la bactérie Listeria monocytogenes. Il s’agit d’une bactérie gram positive capable de survivre en présence et en absence d’oxygène. Sa capacité à se développer à des températures aussi basses que 0°C lui permet de se multiplier à des températures de réfrigération normale. Cela augmente alors sa capacité à échapper aux mesures de contrôles habituels sur la transformation alimentaire.

Les personnes tombent généralement malades après avoir ingéré des aliments contaminés. Cette maladie affecte principalement les femmes enceintes, les nouveau-nés, les personnes âgées ainsi que les patients dont le système immunitaire est affaibli.

Bactéries en image.

Comment se transmet la listériose ?

Cette bactérie a un réservoir animal et est largement répandue dans l’environnement. Elle peut contaminer une grande variété d’aliments ou de boissons, ainsi que produire une contamination croisée. C’est l’une des infections d’origine alimentaire dont le taux de létalité et la charge de morbidité sont les plus élevés, par rapport aux séquelles qu’elle peut provoquer.

Dans les années 1990, les flambées d’infections à la listériose étaient principalement liées à la charcuterie et aux saucisses. Aujourd’hui, les épidémies sont généralement propagées par les produits laitiers, les fruits et les légumes. Les chercheurs ont effectivement pisté des poussées récentes avec les fromages à pâte molle, le céleri, les graines germées, le melon et les glaces.

Les personnes atteintes de listériose invasive signalent généralement les symptômes entre 1 et 4 semaines après avoir ingéré l’aliment contaminé. Par ailleurs, les symptômes qui surviennent sont principalement ceux de la gastro-entériteCependant, dans les groupes à risque, elle peut également générer une méningite, une méningo-encéphalite ou une septicémie.

Comment prévenir la listériose ?

Pour éviter de contracter cette maladie, il est essentiel de prendre quelques mesures de sécurité alimentaire avec les aliments cités auparavant. Une attention particulière doit être apportée aux personnes à haut risque telles que les femmes enceintes, les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli.

Fromage frais et autres fromages à pâte molle

La recommandation pour tous ces fromages est de s’assurer que l’étiquette indique : “fabriqué avec du lait pasteurisé”. Les groupes à risque doivent éviter de manger des fromages à pâte molle comme le fromage frais, le brie, le camembert, les fromages bleus ou la feta. Sauf si l’emballage précise qu’ils sont élaborés à partir de lait pasteurisé.

Variété de fromages.

Germes crus

Conseils pour les groupes à risque :

  • Ne pas ingérer de germes crus ou peu cuits (y compris les germes d’alfalfa, de trèfle, de radis et de haricots chinois).
  • Faire bien cuire les germes pour réduire le risque de tomber malade. La cuisson complète tue les bactéries nocives.
  • Lors d’un repas au restaurant, demander à ce qu’aucun germe cru ne soit ajouté au plat. Pour un sandwich, une salade ou un plat asiatique, vérifier qu’ils ne contiennent pas de germes crus.

Le melon

Recommandations générales :

  • Manger le melon fraîchement coupé, ou le conserver au réfrigérateur.
  • Maintenir le melon coupé à une température inférieure ou égale à 5°C pendant un maximum de 7 jours.
  • Jeter les portions de melon qui sont restées à température ambiante plus de 4 heures.

Saucisses, pâtes, viandes transformées et charcuterie

Recommandations générales :

  • Eviter que le liquide des emballages de saucisse et de viande entre en contact avec d’autres aliments, ou des ustensiles ou les surfaces de préparation d’aliments. Se laver les mains après avoir touché ces aliments.
  • Conserver les produits de manière sûre dans le réfrigérateur. Garder les paquets ouverts pendant une semaine maximum.

Conseils pour les groupes à risques :

  • Eviter de manger des saucisses, de la viande froide, charcuterie, des viandes transformées, ainsi que des saucisses sèches ou fermentées.
  • Ne pas consommer de pâtés ou de pâte à tartiner réfrigérés.
Assortiment de saucisses et charcuterie.

Poisson fumé et fruits de mer

Cela comprend les poissons fumés ainsi que les fruits de mer. Par exemple, le saumon, la truite, le poisson blanc, la morue, le thon ou le maquereau.

Recommandations pour les groupes à risque :

  • Ne pas consommer de fruits de mer ou de poisson fumé réfrigérés, sauf s’ils sont en conserve, non périssables ou cuits dans un ragoût.

De bonnes mesures d’hygiène alimentaire sont fondamentales pour prévenir la contraction de maladies d’origine alimentaire.


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