Propriétés, utilisations et contre-indications de l'herbe carmin

On utilise les feuilles de l'herbe carmin dans la médecine traditionnelle afin de soulager les symptômes des rhumatismes et de l'arthrite. Cependant, certains rapports mettent en garde contre certains effets secondaires. Si vous voulez en savoir plus sur ce thème, lisez donc la suite !
Propriétés, utilisations et contre-indications de l'herbe carmin
Franciele Rohor de Souza

Relu et approuvé par la pharmacienne Franciele Rohor de Souza.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

L’herbe carmin (Phytolacca americana) est une plante herbacée que l’on trouve dans diverses régions d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, d’Europe et d’Asie. Elle est également connue sous le nom de “mûre américaine” ou de “racine du cancer”. On l’utilise à des fins médicinales et culinaires.

Cependant, on a découvert que certaines parties de l’arbuste contiennent des composants toxiques, qui ne peuvent être éliminés que par un processus de cuisson rigoureux. Il est donc nécessaire de l’utiliser avec prudence et de considérer au préalable ses éventuels effets secondaires. Pour en savoir plus, lisez la suite.

Les propriétés de l’herbe carmin

Selon la tradition, l’herbe carmin était utilisée dans de nombreux remèdes préparés par les Amérindiens afin de provoquer le vomissement, de purger l’organisme et de combattre les symptômes des rhumatismes. Aujourd’hui encore, certaines cultures premières continuent à l’utiliser dans ce sens.

Sa popularité moderne remonte apparemment à un livre intitulé King’s American Dispensary, écrit à la fin du XIXe siècle. Le livre évoque le potentiel de la plante pour traiter les maladies de la peau et les douleurs articulaires. Malgré cela, les éléments de preuve scientifique sont actuellement assez limités. Que sait-on à son sujet ?

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Les composés de l’herbe carmin

Tisane à l'herbe carmin.

Les revues “Germplasm Resources Information Network (GRIN)” et “Chinese herbal medicine. Materia medica” indique que l’herbe carmin possède une grande variété de composés chimiques ayant un potentiel pharmacologique. Ses constituants les plus importants sont les suivants :

  • Les phytolaccosides A, B, C, D, E, F, G.
  • Le phytolaccagène.
  • L’acide jaligonique, l’acide esculénique, l’acide phytolaccagénique et l’acide oléanolique.
  • Les qlcools triterpéniques : α-spinasterol, α-spinasterol-β-D-glucoside, 6-palmitoyl-Δ7-stigmasterol-Δ-D-glucoside, 6-palmytyl-α-spinasteryl-6-D-glucoside.
  • L’astragaline.
  • Les lectines.
  • Lestannins.
  • L’amidon.
  • La protéine PAP-R.

Malgré le fait qu’on lui prête de nombreuses propriétés bénéfiques à la santé, aujourd’hui, il n’existe pas d’essais cliniques fiables pour évaluer son efficacité. Dans tous les cas, on lui attribue une activité anti-rhumatismale, anti-tumorale, anti-inflammatoire, analgésique et émétique.

Les avantages et les utilisations potentiels de l’herbe carmin

Malgré les rapports sur la toxicité de l’herbe carmin, certaines communautés culturelles continuent de préconiser son utilisation afin de lutter contre des maladies telles que l’amygdalite, la laryngite, l’acné, la gale mais aussi certains types de tumeurs ou encore le SIDA. Y a-t-il cependant des preuves à cet égard ?

Jusqu’à présent, la plante a démontré certaines propriétés médicinales dans des études en laboratoire et sur des animaux. Cependant, les études sur l’homme sont encore rares. On pense que la protéine antivirale de l’herbe carmin (PAP) est responsable de bon nombre de ses propriétés. Cependant, il n’y a pas de certitude.

1. Les maladies bucco-dentaires

Des extraits de Phytolacca americana ont été analysés afin de déterminer le rôle de l’herbe carmin dans la prévention des maladies dentaires. En particulier, une étude de laboratoire rapportée dans BMC Complementary Medicine and Therapies a révélé que la plante possède des composants antibactériens qui contribuent à la santé buccale.

En particulier, il inhibe certaines enzymes importantes telles que la Porphyromonas gingivalis et la Streptococcus mutans. Ces deux bactéries sont responsables de maladies parodontales inflammatoires et des caries dentaires. Cependant, des études complémentaires restent nécessaires.

2. L’amygdalite

Une grande variété de remèdes homéopathiques destinés à apaiser les symptômes de l’amygdalite contiennent des traces d’herbe carmin.

On suppose qu’en association avec d’autres ingrédients naturels, il lubrifie la muqueuse de la gorge et réduit la douleur et l’inflammation. Cependant, il n’existe pas non plus d’essais cliniques pour le confirmer.

3. Les troubles de la peau

Il ne fait aucun doute que l’une des principales applications de la plante carmin est liée aux problèmes de peau. En médecine traditionnelle, on l’utilise dans le traitement du psoriasis, de l’eczéma et de la tuberculose du cou.

Ses propriétés anti-inflammatoires réduiraient en effet le gonflement et la douleur liés à ces maladies.

Mais paradoxalement, le contact direct avec la racine, la tige ou les feuilles de la plante peut provoquer des éruptions cutanées semblables à celles de d’autres herbes toxiques. On doit donc l’employer avec prudence. Les études sur ce sujet sont également plutôt pauvres et anciennes.

4. Les tumeurs cancéreuses et le SIDA

Ni la plante carmin ni les autres compléments alimentaires à base de plantes ne peuvent guérir des maladies chroniques telles que le cancer ou le VIH/SIDA. Malgré les affirmations répandues sur ses bienfaits et les conclusions de certains essais cliniques, elle ne doit donc pas être utilisée dans le traitement de ces maladies.

À l’heure actuelle, il semble que certains extraits de la plante soient prometteurs pour le développement futur de médicaments destinés à soutenir le traitement de certaines maladies. Par exemple, une étude rapportée dans Phytotherapy Research a révélé que des extraits de Phytolacca americana peuvent agir contre les cellules cancéreuses du côlon en modifiant leur expression génétique.

Entre-temps, il a été signalé dans la revue Toxins que le PAP – présent dans l’herbe carmin – a le potentiel de devenir une immunotoxine. En d’autres termes, il pourrait stimuler l’activité des cellules immunitaires pour qu’elles réagissent à la présence de tumeurs ou de cellules.

5. Les autres utilisations non prouvées

Une femme qui a mal à la main.

La plupart des utilisations médicinales de l’herbe carmin proviennent de données non scientifiques. C’est-à-dire qu’il n’y a pas d’études pour soutenir qu’elle possède une quelconque efficacité médicinale. Dans le même temps, on ne sait pas comment administrer en toute sécurité ses extraits ou ses compléments. Quelles sont ces utilisations contestables ?

  • La polyarthrite rhumatoïde.
  • Les douleurs osseuses dues à la syphilis.
  • Les troubles gastro-intestinaux
  • Les infections.
  • La mammite.
  • Les fibromes.
  • L’acné.
  • La thyroïde hypertrophiée.

Les risques et les contre-indications de l’herbe cumin

Toutes les parties de l’herbe cumin sont considérées comme toxiques. Cependant, ce sont ses baies qui sont les plus toxiques, surtout lorsqu’elles sont vertes. Elles contiennent notamment une substance appelée “phytolacine” qui irrite le système digestif des humains et des animaux. Leur consommation peut entraîner les effets indésirables suivants :

  • Des crampes abdominales et autres types de crampes.
  • Des sensations de brûlure dans la bouche, la gorge et l’œsophage.
  • De la diarrhée et des vomissements.
  • Un essoufflement.
  • Des étourdissements ou des vertiges.
  • Des maux de tête
  • Enfin, des troubles du rythme cardiaque.

De même, si la plante entre en contact avec une plaie, elle provoque des symptômes similaires. Le contact direct avec Phytolacca americana provoque une dermatite de contact chez certaines personnes. Dans les cas graves, l’empoisonnement par cette plante entraîne les complications suivantes :

  • Des convulsions.
  • De la diarrhée et des vomissements de sang.
  • Un paralysie respiratoire.
  • Le décès (cas rares).

De nombreuses herboristeries distribuent des compléments et des produits diététiques contenant de l’herbe carmin. Cependant, la Food and Drug Administration (FDA) américaine n’a pas approuvé son utilisation ni évalué sa sécurité.

Il existe également des avertissements sur ses interactions possibles avec des médicaments tels que les anticoagulants, les antihypertenseurs et les diurétiques. L’herbe carmin n’est donc pas recommandé aux femmes enceintes, aux enfants et aux personnes ayant des problèmes de santé particuliers.

Le conditionnement et le dosage de l’herbe carmin

Il n’existe pas de directives définies sur l’utilisation sûre de l’herbe carmin et de ses dérivés. En règle générale, on doit absolument éviter le contact et la consommation de la plante fraîche. Pour cette raison, les compléments sont distribués sous forme de colorants, d’extraits, de capsules, d’huiles et de pommades.

Lors de leur achat, il convient de noter qu’ils ne sont pas réglementés par la FDA américaine. Les fabricants indiquent généralement le dosage sur l’emballage du produit. Ils ne doivent en aucun cas être dépassés.

Qu’y a-t-il à retenir de cette plante ?

On utilise Phytolacca americana en médecine traditionnelle afin de limiter les symptômes de certaines maladies. Toutefois, des mises en garde existent quant aux risques liés à son utilisation en raison de sa teneur importante en composés toxiques.

Il n’existe aucune preuve concrète de son efficacité en tant que remède médicinal. Par conséquent, l’herbe carmin ne doit en aucun cas être utilisée comme substitut à un traitement médical. Les femmes enceintes, les enfants et les personnes souffrant de maladies graves doivent également éviter de consommer ce produit.


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