Psychobiome : comment les microbes influencent-ils votre santé mentale ?
Avez-vous déjà pensé que les intestins et la flore intestinale pouvaient être liés à votre santé mentale ? Peut-être ne l’aviez-vous pas remarqué auparavant, mais rappelez-vous que le corps est un tout et qu’il fonctionne comme une grosse machine. Avec cela à l’esprit, vous pouvez mieux comprendre ce qu’est le psychobiome.
Le stress, certaines gastro-entérites et maladies psychosomatiques rappellent que de nombreuses situations passent des émotions au corps, qui agit en envoyant des signaux. Approfondissons.
Commençons par comprendre ce qu’est le microbiote
Pour comprendre ce qu’est le psychobiome, parlons d’abord du microbiote. Ce sont des bactéries et des micro-organismes qui vivent dans notre corps, dans la peau, la bouche et le vagin. Bien entendu, tout le tube digestif possède sa propre flore.
Un fait curieux est que le nombre de bactéries de cet écosystème de bactéries est supérieur au nombre de cellules que nous avons. Au total, elles pèsent environ 2 kilos, réparties dans tout le corps.
Ces bactéries sont d’une importance cruciale pour notre santé et notre bien-être. La particularité du microbiote est l’utilisation faite des micro-organismes qui l’habitent, qui peuvent utiliser des nutriments ou en produire.
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Passons au psychobiome
Commençons par parler de l’axe microbiote-intestin-cerveau, c’est-à-dire de la relation entre tous ces composants. L’intestin et le microbiote ont une telle influence que certains les appellent le deuxième cerveau.
Le terme psychobiome suggère que certaines fonctions liées à la cognition, les émotions liées à la colère ou à la peur, et les cas de dépression ou de démence, seraient liées au fonctionnement du microbiote.
Les micro-organismes, les bactéries et les cellules, dans un processus complexe d’interaction, influencent également la façon dont nous nous sentons, pensons et agissons.
Différents microbes coexistent dans la flore intestinale, et sont à l’étude pour leur relation avec la santé mentale. Connaître les fonctions qu’ils remplissent pourrait être opportun pour aborder les maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. Également dans d’autres troubles de santé mentale, tels que la dépression et l’anxiété.
Il est important de noter que la flore intestinale remplit également des fonctions liées au système immunitaire. Renforcer son fonctionnement améliore nos défenses, nous protégeant ainsi des infections.
Entre le psychobiome et les probiotiques
Gardez à l’esprit qu’il y a encore beaucoup à étudier. Dans certains cas, la communauté scientifique reconnaît le psychobiome, mais on préfère s’intéresser au sujet à partir des probiotiques et de leurs fonctions psychologiques ou neurologiques.
En d’autres termes, le psychobiome n’a pas encore sa propre entité à part entière. Cependant, ce qui est indéniable, c’est l’intérêt et l’optimisme suscités par la réflexion sur les traitements utilisant ces micro-organismes comme moyen de faire face aux pathologies.
L’enjeu est d’identifier quels sont les micro-organismes qui font partie du microbiote et qui ont un rôle spécifique par rapport aux fonctions neurologiques. L’analyse des excréments humains en vue d’identifier et de connaître les bactéries impliquées est un point de départ pour de futurs traitements.
Des composés liés à la flore intestinale capables d’améliorer la santé mentale sont ainsi recherchés. La voie à suivre serait celle des psychobiotiques, c’est-à-dire des substances issues du microbiote qui imitent les neurotransmetteurs, comme la dopamine ou la sérotonine.
L’interaction est la clé
Le corps humain a une énorme complexité et il y aura toujours quelque chose qui nous surprend. Le microbiote intestinal nous rappelle la singularité de l’homme, puisque la flore intestinale de chaque être humain a une composition unique.
S’il y a une idée à laquelle il faut se tenir, c’est bien celle de l’interaction. Le corps, ses informations génétiques, la nourriture que nous mangeons, les activités sportives que nous pratiquons, le microbiote et tout son écosystème, le cerveau et ses parties, nos réponses motrices et émotionnelles… Tout cela forme un circuit complexe, un échange de signaux et d’information.
Peut-être que les psychobiotiques, dans un futur proche, seront une réponse thérapeutique aux maladies neurodégénératives. La voie est ouverte.
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