Que sont les émotions afflictives et comment nous affectent-elles ?

Les émotions afflictives sont vécues avec malaise et angoisse. La raison en est que nous n'en avons pas encore tiré un apprentissage.
Que sont les émotions afflictives et comment nous affectent-elles ?
Maria Fatima Seppi Vinuales

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 17 octobre, 2022

Très souvent vilipendées, les émotions sont souvent sous-estimées. De nos jours, elles sont un peu plus comprises et acceptées. Les émotions afflictives, en particulier, sont souvent évitées et niées.

Nous effectuons une première évaluation : ces émotions causent de l’inconfort et de l’angoisse. Parfois, elles nous dépassent et nous poussent à agir à partir de l’impulsion.

Cependant, si nous les regardons de plus près, les émotions remplissent la fonction de nous alerter sur nos états internes, nous permettant ainsi d’être des promoteurs du changement. Voyons pourquoi il est si important de ne pas les ignorer.

Que sont les émotions afflictives ?

Réfléchir aux émotions afflictives invite à réfléchir sur les deux faces d’une médaille. Nous savons que la joie existe parce que nous connaissons aussi la tristesse. Nous comprenons la déception car nous avons aussi connu la confiance.

Ainsi, les émotions afflictives se caractérisent par le fait qu’elles affectent notre rapport à nous-mêmes et à l’environnement, mettant un accent excessif sur le mal et le négatif. Outre la sensation psychologique d’inconfort, ils peuvent aussi avoir un corrélat physique : sensation que la colère monte sur nos visages ou que nous commençons à transpirer.

Les émotions sont enchaînées avec les pensées et notre comportement. Autrement dit, la façon dont nous nous sentons influence la façon dont nous interprétons une situation et ce que nous décidons de faire ensuite.

Les émotions n’ont pas de valence par elles-mêmes. Ils ne sont ni bons ni mauvais. C’est ce que nous en faisons qui détermine leur signification ou sens.

Par exemple, je peux me sentir en colère parce que quelqu’un a fait un commentaire offensant à mon sujet. Maintenant, que vais-je faire de cette colère ? Marquez les limites à cette personne avec assurance ou explosez de colère et comportez-vous plus violemment.

La colère est une émotion afflictive.
Se demander pourquoi la colère survient amène à la connaissance de soi.

Comment apparaissent-elles et que signifient-elles ?

À leur tour, comme toutes les émotions, les émotions afflictives se caractérisent par leur caractère inévitable. Autrement dit, dans une situation donnée, elles apparaissent.

Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas les contrôler. Pour y parvenir, il est très important de travailler sur la connaissance de soi pour identifier quels sont les scénarios ou les stimuli qui stimulent certaines émotions. C’est un premier pas nécessaire pour devenir maître de soi et respecter les autres.

Voici quelques-uns des exemples les plus courants d’émotions afflictives :

  • Rancune
  • Jalousie
  • Avarice
  • Tristesse
  • Crainte
  • Envie
  • Frustration
  • Déception

Quelle est la différence entre les émotions afflictives et constructives ?

Bien que l’intelligence émotionnelle ne soit pas un sujet simple, on peut dire que la grande différence entre les émotions afflictives et les émotions constructives est que les premières nous paralysent et les autres nous permettent d’apprendre.

Lorsque nous sommes coincés dans des émotions afflictives, nos pensées deviennent négatives. Nous avons tendance à penser de manière biaisée.

Par exemple, nous voyons tout dans les extrêmes : « Tout ou rien. » Nous nous focalisons sur qu’un détail au lieu de toute la complexité ou nous prenons certaines choses personnellement. Nous tombons ainsi malades, nous sommes de plus en plus stressés, nous nous éloignons des personnes que nous aimons le plus et nos performances en sont affectées.

D’autre part, les émotions constructives sont celles qui nous permettent d’aller plus loin et de réfléchir à la manière de résoudre une situation. Elles sont une source très importante d’auto-apprentissage.

Alors que les émotions afflictives peuvent nous enfermer dans un labyrinthe sans issue, avec des pensées négatives récurrentes, les émotions constructives, elles, nous font développer la résilience.

L’importance des émotions afflictives

Comme les émotions en général, les émotions afflictives sont importantes, car elles fonctionnent comme des signaux. Elles sont le phare qui nous guide.

Peut-être que nous ne pouvons pas comprendre ce qui nous arrive, mais nous pouvons le resentir. En d’autres termes, les émotions nous fournissent des informations sur nous-mêmes et nous permettent de nous guider dans la prise de décisions sur ce que nous voulons.

D’autre part, en prenant nos émotions au sérieux, nous prenons soin de notre santé. Si nous passons beaucoup de temps anxieux, en colère ou tristes, sans se soucier de cela, nous pouvons nous retrouver en proie à l’anxiété, à la dépression ou à des symptômes psychosomatiques.

Femme anxieuse.
Les émotions non gérées aboutissent à l’anxiété et même à des manifestations psychosomatiques.

Quelques conseils pour contrôler les émotions afflictives

Voici quelques recommandations pour faire face aux émotions afflictives :

  • Acceptez qu’elles existent : la vie a ses hauts et ses bas. Cependant, même ces coups que nous recevons peuvent devenir une circonstance d’apprentissage.
  • Trouvez leur utilité : comme toutes les émotions, les émotions afflictives ont un précieux message à nous faire passer.
  • Analysez notre discours intérieur : sur le plan physiologique, les émotions ont une durée spécifique d’environ 90 secondes. Au cours de cette période, elles atteignent leur intensité, puis s’atténuent. Cependant, elles peuvent être renouvelées. Le renouvellement dépend de l’idée à laquelle elles sont associées. Cette idée est soutenue par l’auto-dialogue, c’est-à-dire par ce que nous nous disons. C’est pourquoi il est important d’écouter comment nous nous parlons et comment nous nous étiquetons.

La composante sociale et culturelle des émotions

Il ne faut pas oublier que les émotions ont aussi une composante sociale ou culturelle. C’est-à-dire que certaines sont “bien vues”, et d’autres sont rejetées. Cependant, nous devons apprendre à vivre avec nos différents états émotionnels.

Ne tombez pas dans l’idée que tout est pour toujours. La neurophysiologie des émotions nous montre qu’il n’en est rien. Il y a des jours avec et des jours sans… Apprenons à les gérer.


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