Qu'est-ce que l'effet Dunning-Kruger?
Pensez-vous que les personnes les moins préparées académiquement sont capables d’évaluer correctement leurs propres capacités ? La réponse est non. L’effet Dunning-Kruger est en mesure de prouver l’incapacité à établir une évaluation objective de ses propres compétences en prenant en compte le degré de formation.
Par exemple, lorsqu’une personne s’automédicamente sans avoir de connaissances en médecine, nous sommes confrontés à une distorsion. En effet, elle suppose de manière irrationnelle qu’elle détient la vérité absolue sur l’effet positif de l’automédication. Par ailleurs, les personnes les mieux formées ont souvent tendance à se dévaloriser.
Qu’est-ce que l’effet Dunning-Kruger ?
Quand un individu ne possède pas une maîtrise approfondie d’un sujet, l’effet Dunning-Kruger fait l’hypothèse qu’il est enclin à surévaluer ses capacités dans cette matière spécifique. D’autre part, ce phénomène affirme que ceux qui sont compétents dans un domaine manquent généralement de confiance.
D’où vient cette théorie? Dans les années 90, David Dunning et Justin Kruger ont encouragé la recherche dans l’objectif de prouver que les personnes incompétentes étaient incapables de savoir qu’elles l’étaient. Précisément à cause de leur incompétence.
Cependant, une erreur est souvent commise lorsque l’on prétend utiliser cette théorie. En effet, il ne s’agit pas de l’incompétence des autres, mais de notre propre incompétence. Nous devons nous demander si nous sommes conscients de notre incapacité dans les domaines où nous échouons.
Nous pouvons également observer lorsqu’un individu n’est pas conscient de ses failles et tente de donner une impression de maîtrise exagérée. Toutefois, il n’existe aucun moyen d’établir que la personne, en réalité, n’est pas consciente de son manque de capacité.
“Les personnes ayant des compétences dans un domaine peuvent se dévaloriser, et penser qu’elles sont incapables.”
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Quelles sont les causes de l’effet Dunning-Kruger ?
Cet effet est ce que l’on appelle un biais cognitif, qui empêche les individus de pouvoir s’évaluer objectivement. Selon les auteurs, Dunning et Kruger, ce phénomène se produit en raison d’un manque de métacognition (capacité d’analyser ses propres performances).
La prémisse est la suivante : ces personnes ayant des connaissances limitées sur un sujet présentent un double fardeau. Non seulement elles tirent des conclusions erronées et font constamment des erreurs, mais leur propre incompétence les prive également de la capacité de s’en rendre compte.
L’estime de soi est un facteur important lié à l’apparition du biais de confiance, comme c’est le cas de l’effet Dunning-Kruger. Tout complexe de supériorité cache en réalité un complexe d’infériorité ainsi que des problèmes d’estime de soi.
Par conséquent, ces personnes choisissent souvent l’alternative de faire semblant d’être capables plutôt que d’accepter la réalité. Certains individus dotés d’un niveau d’intelligence élevé peuvent même présenter un biais cognitif sur leurs capacités.
Dans quels domaines retrouve-t-on l’effet Dunning-Kruger au quotidien ?
Voyons maintenant quelques exemples quotidiens de l’effet Dunning-Kruger. Comme nous l’avons mentionné, quelconque individu peut présenter ce type de comportement, peu importe son niveau d’intelligence.
1. Conversations à propos de la politique
La politique est l’un des sujets où beaucoup de personnes pensent, de manière irrationnelle, qu’elles possèdent des réponses exactes et véridiques. Il est effectivement très commun d’entendre des opinions simplistes sur des sujets politiques complexes de la part de personnes qui n’ont aucune connaissance du sujet.
2. Médecine et santé
La science médicale est un autre sujet que nous avons tendance à simplifier. Au point parfois d’indiquer avec certitude l’efficacité de certains médicaments sans prendre en compte l’opinion des professionnels.
Par ailleurs, il y a ceux qui croient que leur expérience personnelle leur donne les connaissances nécessaires pour aider les autres.
3. Relations de couple
Lorsque nous discutons de problème de couple avec des amis de confiance, il est fréquent de recevoir des avis sur la meilleure chose à faire pour améliorer la situation.
Ces opinions ne se basent sur rien d’autre que des événements anecdotiques. Toutefois, nos amis peuvent prétendre qu’il s’agit de solutions efficaces.
Comment éviter de tomber dans l’effet Dunning-Kruger ?
Pour éviter de tomber dans ce biais cognitif, il est essentiel de créer l’habitude de questionner naturellement toutes ces opinions que nous affirmons parfois de façon catégorique et péremptoire. Autrement dit, commencer à remettre en question nos croyances dans le but d’arriver à une opinion plus objective.
Un autre moyen intéressant de maintenir un certain discernement concernant nos propres capacités est de chercher régulièrement des informations actualisées. Les personnes qui s’en tiennent à ce qu’elles ont appris et ne prennent pas la peine de continuer à chercher de nouvelles informations, finissent très probablement pas exagérer ce qu’elles savent.
“Les relations sociales foisonnent dans cet effet, car chaque fois qu’une opinion ou un conseil est avancé, nous tombons dedans.”
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Que disent les études à ce sujet ?
Les informations avérées concernant l’effet Dunning-Kruger concluent qu’il ne peut être utilisé comme un moyen simple d’expliquer pourquoi certaines personnes ne se rendent pas compte de leurs failles. Il s’agit effectivement d’un phénomène difficile à mesurer.
Certaines recherches ont établi que, lorsqu’une personne présente des difficultés à s’améliorer dans un domaine, elle peut rapidement le remarquer. Néanmoins, les défenseurs de l’étude originale de Dunning et Kruger soutiennent qu’il est valable de penser que les individus les plus confiants ont tendance à négliger leurs lacunes.
Cela serait dû au fait que leur niveau de confiance les empêche de disposer d’une bonne capacité d’autocritique et d’acceptation des erreurs. Au lieu de cela, ils rationnalisent leur réalité comme ils l’entendent.
Comment accompagner les personnes qui présentent un effet Dunning-Kruger ?
Il est tout à fait naturel d’éprouver une sensation d’impuissance en présence de personnes qui émettent des avis simplistes sur des sujets qu’elles méconnaissent. L’idéal est de rester calme et de se rappeler que le problème ne vient pas de soi. Lorsque nous laissons les commentaires des autres impacter notre humeur, nous leur donnons en quelque sorte un pouvoir.
Dans la mesure où nous sommes capables d’accepter les opinions des autres, aussi insensées soient-elles, nous nous rapprochons d’un meilleur niveau de maturité émotionnelle. Enfin, rappelez-vous que personne n’est obligé de partager les mêmes opinions que nous, même si elles sont vraies.
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