Un nouveau vaccin expérimental contre le cancer du pancréas donne des résultats prometteurs

Les vaccins contre le cancer sont l'avenir de la médecine, mais ils n'agissent pas comme ceux que nous connaissons. Nous en parlons ici.
Un nouveau vaccin expérimental contre le cancer du pancréas donne des résultats prometteurs
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 01 juin, 2023

Le cancer du pancréas dans sa variété d’adénocarcinome canalaire est très mortel. On estime qu’il cause la mort de 88 % des patients diagnostiqués. Aujourd’hui, c’est la troisième cause de décès aux États-Unis et la septième dans le monde. Mais il se pourrait que nous soyons confrontés à une révolution médicale avec le développement d’un vaccin qui améliorerait le traitement.

Une recherche a été publiée dans la revue Nature qui apporte de l’espoir. Les chercheurs ont testé un vaccin utilisant la technologie de l’ARNm chez 16 patients atteints d’un cancer du pancréas et ont obtenu une réponse satisfaisante chez la moitié des participants.

Cela signifierait-t-il que nous avons un vaccin pour mettre fin au cancer du pancréas ? Pas encore. Les vaccins contre le cancer fonctionnent différemment des vaccins que nous connaissons déjà. Cependant, la progression de ce développement pourrait représenter un changement retentissant de la mortalité de cette néoplasie.

Qu’est-ce qu’un vaccin contre le cancer ?

Quand on pense aux vaccins, on imagine un flacon qu’un médecin nous injecte avant que nous tombions malades. Par exemple, nous administrons aux enfants le triple vaccin virale pour qu’ils ne développent pas la rougeole, la rubéole ou les oreillons, ni développent une forme bénigne de ces maladies.

Les vaccins contre le cancer, au contraire, sont administrés lorsque la néoplasie a déjà été détectée chez le patient. Ils ne sont pas préventifs, mais visent à améliorer la réponse de l’organisme à la pathologie.

En eux-mêmes, ils poursuivent trois objectifs :

  • Arrêter la propagation de la tumeur à d’autres tissus
  • Aider à détruire les cellules cancéreuses qui sont attaquées par la chimiothérapie ou la radiothérapie
  • Prévenir les rechutes dans les mois ou les années suivantes.

La recherche d’un vaccin contre le cancer du pancréas n’est pas la seule recherche en cours à cet égard. Différents groupes de travail développent des immunisations pour d’autres néoplasies :

  • Contre le cancer de la prostate métastatique : Le vaccin appelé sipuleucel-T est envisagé pour les patients qui connaissent déjà la propagation de leur cancer de la prostate. Le vaccin pourrait augmenter les années de survie.
  • Vaccin BCG pour le cancer précoce de la vessie : Le fameux vaccin BCG contre la tuberculose pourrait améliorer le pronostic des patients atteints d’un cancer de la vessie. Il est infusé dans l’organe, avec un cathéter, ce qui active une réponse immunitaire qui finit par attaquer les cellules malignes.
  • Contre le mélanome : Ce vaccin est dérivé d’un virus qui a démontré sa capacité à tuer à lui seul les cellules cancéreuses. Le vaccin T-VEC profite de ce virus, le modifie génétiquement et est préparé dans un flacon pour être administré aux patients.

Désormais, le vaccin contre le cancer du pancréas est conçu avec la technologie de l’ARNm. C’est la même technologie qui a été utilisée pour la vaccination contre la COVID-19.



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Vaccin contre le cancer du pancréas : comment ça marche ?

Le vaccin contre le cancer du pancréas utilise de l’ARN messager ou ARNm. Cette molécule est impliquée dans la production de substances au sein des cellules. C’est celle qui porte le message de ce qui doit ou ne doit pas arriver.

Profitant de cette fonctionnalité, voici ce que les chercheurs ont fait :

  1. Certaines protéines présentes dans des tumeurs prélevées chez des patients atteints d’un cancer du pancréas ont été isolées. Plus précisément, les chercheurs ont recherché des protéines caractéristiques de ces tumeurs, c’est-à-dire des caractéristiques qu’on ne retrouve pas ailleurs.
  2. En utilisant ces informations, un ARN messager a été créé, capable de fabriquer des protéines similaires lorsqu’il est inséré dans une cellule. Les nouvelles protéines, similaires mais non identiques à celles de la tumeur, sont appelées néoantigènes.
  3. Le vaccin avec cet ARN messager a été fabriqué, en ajoutant des substances qui assuraient la stabilité du composé et son arrivée dans les cellules.

Après la phase de laboratoire, le vaccin a été administré aux patients. Dans ce cas particulier, en plus du vaccin, 16 volontaires ont pris des médicaments immunomodulateurs et ont subi une chimiothérapie après leur chirurgie.

Résultats ? La moitié des participants ont répondu positivement aux néoantigènes. Autrement dit, les cellules de leur système immunitaire ont été stimulées, sont devenues plus actives et ont combattu d’autres cellules malignes qui ont été laissées pour compte. De plus, il semble qu’elles aient empêché la réapparition de la tumeur à moyen terme.

L'ADN pour les vaccins contre le cancer
L’ARN, l’acide ribonucléique, est différent de l’ADN, bien que leurs fonctions soient liées au sein de la cellule.



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Que signifie cette découverte ?

Un vaccin contre le cancer du pancréas changerait la donne dans le traitement de cette maladie. Comme l’indique le communiqué officiel de l’institution de recherche, des développements supplémentaires sont encore nécessaires, car la moitié des patients n’ont pas répondu aux néo-antigènes.

Cependant, nous sommes sur la voie d’une révolution médicale avec la technique de l’ARNm. Réduire les rechutes en oncologie est essentiel. De nombreuses personnes suivent avec succès le premier traitement, mais peu de temps après, elles présentent de nouveau des symptômes similaires et reçoivent à nouveau le même diagnostic.

Cette recherche n’en est qu’à la phase 1 du développement d’un vaccin. Et cette phase a commencé en décembre 2019. Cela prend du temps.

Een cas de symptômes suspects au niveau du système digestif, il convient de consulter un gastro-entérologue. Détecter le cancer du pancréas est difficile, mais le détecter tôt modifie considérablement le pronostic.


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