Aménorrhée hypothalamique : quelles sont les causes ?

Les femmes qui se soumettent à des programmes sévères pour perdre du poids ou qui font du sport de façon excessive peuvent développer une aménorrhée hypothalamique. Elle peut également être la conséquence d'un stress chronique.
Aménorrhée hypothalamique : quelles sont les causes ?
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 26 juillet, 2022

L’aménorrhée hypothalamique est l’une des anomalies de santé les plus surprenantes car elle survient souvent chez des femmes qui ont un mode de vie apparemment sain. Bien sûr, cela peut toucher n’importe quelle femme. Il n’est pas nécessaire d’avoir un problème de santé pour que cela se produise.

Selon certaines estimations, jusqu’à 30 % des femmes peuvent souffrir d’une aménorrhée hypothalamique à un moment donné de leur vie. Beaucoup d’entre elles ne s’en rendent même pas compte jusqu’à ce qu’elles décident de tomber enceinte. Elles cessent alors de prendre la pilule mais leurs menstruations ne reviennent pas.

En général, l’aménorrhée hypothalamique est une maladie qui peut se traiter avec succès dans la plupart des cas. Cette condition peut effectivement être surmontée de manière assez simple. Toutefois, nous ne devrions jamais sous-estimer un dérèglement dans notre organisme.

Qu’est-ce que l’aménorrhée hypothalamique ?

Calendrier des menstruations.

L’aménorrhée hypothalamique est une affection fréquente. Elle se définit comme une maladie qui se caractérise par l’absence de menstruation en âge de procréer. Elle est la conséquence d’une anomalie dans l’hypothalamus, une partie du cerveau qui contrôle le fonctionnement du système nerveux et de la glande hypophyse.

Par ailleurs, on considère qu’il y a aménorrhée lorsqu’une femme n’a pas ses règles pendant trois mois d’affilée ou plus. Egalement quand une jeune fille atteint l’âge de 15 ans et n’a toujours pas ses premières menstruations. Dans des conditions normales, les règles s’arrêtent uniquement pendant la grossesse ou lors de la ménopause.

Quelles sont les causes ?

L’aménorrhée hypothalamique se produit lorsque l’hypothalamus libère très lentement l’hormone libératrice de la gonadotrophine (GnRH) ou qu’il cesse de la sécréter. Cette hormone est responsable de déclencher les cycles menstruels. Voici les trois causes principales :

  • Stress
  • Perte de poids inappropriée
  • Pratique excessive d’exercice

On peut dire que l’aménorrhée hypothalamique est une réaction physiologique face à ces événements. En effet, le stress, la perte de poids et l’exercice sont autant de facteurs qui font que l’hypothalamus augmente la production de l’hormone libératrice de corticotrophine (CRH).

Cela entraîne alors une augmentation de l’hormone adrénocorticotrope (ACTH), qui est produite dans l’hypophyse, et du cortisol, généré dans les glandes surrénales. Tous ces changements inhibent la production de GnRH dans l’hypothalamus et provoquent l’arrêt du cycle menstruel.

Les effets sur l’organisme

Calendrier avec l'arrivée des règles.

Le premier effet de l’aménorrhée hypothalamique dans l’organisme est, évidemment, l’impossibilité ou la grande difficulté de concevoir des enfants. Cependant, l’hormone GnRH ne joue pas seulement le rôle d’initiateur du cycle menstruel, elle remplit également d’autres fonctions.

L’hormone libératrice de gonadotrophine ou GnRH stimule effectivement la libération d’autres hormones essentielles à l’arrivée de l’ovulation :

Bien évidemment, s’il n’y a pas d’ovulation, il n’y a pas non plus de fertilité. Quoi qu’il arrive, si une femme présentant cette anomalie tombe enceinte, il existe un risque accru de fausse-couche ou de naissance prématurée.

Quand l’aménorrhée hypothalamique survient à un très jeune âge, il se peut que le développement des caractères sexuels secondaires ne soit pas correct. Par conséquent, une femme peut présenter des poils sur la poitrine ou sur le visage et avoir un ton de voix plus grave, par exemple.

D’autre part, l’hypothalamus et la GnRH contribuent également à réguler le sommeil, la faim et la température corporelle. C’est pourquoi, l’aménorrhée hypothalamique s’accompagne souvent de fatigue, d’insomnie, d’une diminution du désir sexuel ainsi que d’une dépression.

Quelques données importantes sur l’aménorrhée hypothalamique

Cette condition a été associée à une perte de la masse osseuse. De ce fait, les femmes qui en souffrent sont souvent plus susceptibles de développer l’ostéoporose et quelconques affections des os. Il existe également un risque accru de souffrir de problèmes cardiaques et digestifs.

Face aux facteurs déclencheurs de cette maladie, il est préférable de prendre en compte les aspects suivants :

  • Exercice : il peut être nocif lorsqu’il combine une activité trop intense avec un apport énergétique insuffisant pour ce niveau.
  • Perte de poids : il s’agit d’un problème quand la perte est supérieure à 5 kilos en peu de temps et/ou que l’indice de masse corporelle (IMC) est de 20 ou moins. Les régimes trop strictes ne sont pas conseillés.
  • Stresss’il est chronique, il devient un facteur de risque. Parfois, le corps interprète l’exigence excessive des exercices physiques comme un facteur de stress.

On sait également que les femmes qui ont des antécédents familiaux d’aménorrhée hypothalamique sont plus susceptibles de développer cette maladie. Par conséquent, le facteur génétique est aussi impliqué.

Néanmoins, en agissant sur les facteurs de risque, il est possible de prévenir et de traiter ce problème, dans la majorité des cas. Face au moindre doute ou soupçon, n’hésitez pas à consulter un spécialiste et à suivre ses indications.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Rodríguez-Fernández, J. M., García-Acero, M., & Franco, P. (2013). Neurobiología del estrés agudo y crónico: su efecto en el eje hipotálamo-hipófisis-adrenal y la memoria. Universitas médica, 54(4), 472-494.
  • Barros-Delgadillo, J. C., Trejo-Castañeda, H., Christopher, E., & Gaviño-Gaviño, F. (2010). Diferencia de respuesta a los antagonistas de GnRH en ciclos de hiperestimulación ovárica más inseminación intrauterina. Ginecología y Obstetricia de México, 78(01), 15-28.
  • Fiszlejder, L. (2008). Etiopatogenia de la amenorrea hipotalámica funcional: Interacción de las respuestas hormonales del sistema nervioso central y neuropéptidos periféricos. Revista argentina de endocrinología y metabolismo, 45(2), 75-88.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.