Epicure et sa philosophie du bonheur

Pour Epicure, le but de la vie humaine est le bonheur, qui s'obtient en évitant la douleur et en recherchant le plaisir. Bien que cela ressemble à une théorie hédoniste, ses postulats vont plus loin.
Epicure et sa philosophie du bonheur

Écrit par Equipo Editorial

Dernière mise à jour : 19 février, 2023

Épicure de Samos (341 av. J.-C. – 270 av. J.-C.) était un philosophe grec qui a proposé une théorie éthique basée sur l’hédonisme. Il considérait que le but de la vie humaine était d’atteindre le bonheur, en évitant les sensations douloureuses et en recherchant celles qui sont agréables.

Sa vision du plaisir est loin des positions hédonistes qui défendent que le plaisir et le bonheur se trouvent dans le luxe et la démesure. Au contraire, pour Epicure, la vie la plus agréable se trouve dans la simplicité et dans l’abstention des désirs inutiles.

Malgré le fait que la philosophie d’Épicure ait été soulevée il y a des siècles, elle est toujours valable aujourd’hui et représente un excellent moyen d’atteindre le bonheur personnel. Voyons en quoi elle consiste et comment nous pouvons appliquer cette doctrine dans notre vie.

La philosophie d’Epicure

Epicure a fondé son école de philosophie à Athènes. Elle s’appelait le Jardin et elle était dédiée à la recherche du bonheur par l’exercice de la raison. Pour ce grand penseur, la raison enseigne que le plaisir est bon et la douleur est mauvaise. Ainsi, le plaisir et la douleur sont les mesures ultimes du bien et du mal.

La perspective épicurienne a été mal interprétée : on l’a associée à un hédonisme débridé, plutôt que vers l’absence de douleur et la tranquillité d’esprit (ataraxie) qu’Épicure préconisait réellement. Ce philosophe s’est prononcé contre les excès et les désirs inutiles en raison de leur capacité à nous conduire à la douleur.

Le bonheur selon Epicure

Pour Epicure, le bonheur est plaisir et sérénité, un état dans lequel il n’y a pas de troubles de l’âme ni de douleur. De plus, il défendait que le bonheur est une fin en soi et le plus grand bien de la vie humaine.

Ainsi, le philosophe considérait que le bonheur était constitué de trois facteurs :

  1. Tranquillité
  2. Libération de la peur
  3. Absence de douleur corporelle

Si ces trois facteurs sont réunis, la personne vit le bonheur à son plus haut niveau. Concernant la libération de la peur, Epicure affirme qu’il y a deux peurs qui rendent nos vies malheureuses ou douloureuses. La première est la peur de la punition des dieux pour nos mauvaises actions et la seconde est la peur de la mort.

Selon le philosophe, les deux préoccupations sont totalement inutiles, puisqu’elles reposent sur des fictions. C’est-à-dire que bien que pour Epicure les dieux existent, ils ne se soucient pas des affaires humaines. Par conséquent, nous ne devons pas craindre leurs châtiments ni perdre de temps dans des actes d’adoration laborieux.

Quant à la mort, il a précisé qu’elle consiste en un manque de sensation, il ne sert donc à rien d’être effrayé par quelque chose que nous ne ressentirons jamais.

Bien qu’Epicure se soit focalisé sur la peur des dieux et de la mort, on peut généraliser sa conception à la peur de l’incertitude. Avoir peur de ce que l’avenir réserve est une des angoisses dont il faut se libérer pour atteindre le bonheur.

Bonheur et accomplissement.
Comment comprendre le bonheur ? C’est un concept difficile à définir sur lequel de nombreux penseurs se sont penchés.



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Le plaisir et la douleur

Par nature, nous essayons d’être heureux en évitant les expériences douloureuses et en recherchant celles qui sont agréables. Cependant, Epicure a défendu que le plaisir que nous devrions rechercher est celui qui évite la souffrance du corps (satisfaire les besoins de base) et la perturbation de l’âme (éviter les peurs et les angoisses).

Les autres plaisirs, en particulier les excès et les luxes, doivent être évités. Et ce, car ils finissent par nous conduire à la douleur.

Cependant, il faut tenir compte du fait qu’Épicure a également dit que tout plaisir ne nous convient pas et que toute douleur ne doit pas être rejetée. En ce sens, le philosophe prône un hédonisme du futur.

Autrement dit, parfois, il ne vaut pas la peine de risquer notre avenir pour un plaisir momentané, car à long terme, cela peut nous causer une plus grande souffrance. De même, il y a certaines douleurs que nous devons accepter, tant qu’elles nous garantissent un avenir heureux. Il faut donc savoir faire preuve d’un bon jugement.

Tout plaisir est, de par sa nature même, un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ; pareillement, toute douleur est un mal, mais toute douleur ne doit pas être évitée à tout prix.

~ Epicuro ~

Celui qui sait déterminer quelles activités lui procurent le plus de plaisir et le moins de douleur, qui organise sa vie autour des plaisirs les plus intenses et les plus durables et les distribue avec intelligence, est considéré comme sage et vertueux.



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Les différents types de désirs et de plaisirs

À ce stade, il est valable que nous nous demandions quels sont ces désirs que nous devons satisfaire selon Épicure. Pour nous guider, l’auteur a distingué 3 types de désirs :

  1. Désirs naturels et nécessaires : il s’agit des besoins de survie de base, tels que la nourriture et le logement. Ce sont les plus faciles à satisfaire et ils ne peuvent pas être supprimés. Par conséquent, ils devraient constituer une priorité.
  2. Désirs naturels et inutiles : ils désignent l’aspiration à des choses inutiles, comme la gastronomie ou la possession d’articles de luxe. Ceux-ci ont tendance à être difficiles à satisfaire, ils ont donc tendance à générer de la douleur et du mécontentement. Epicure stipulait que l’idéal est de les minimiser ou de les éliminer.
  3. Désirs vains et vides : il s’agit notamment du statut, de la richesse, de la renommée ou encore du pouvoir. L’absence de limites dans ces aspirations signifie qu’elles ne peuvent jamais être pleinement satisfaites. Par conséquent, elles nous condamnent au déplaisir et au malheur.

Par ailleurs, Epicure distinguait 2 types de plaisirs :

  1. Plaisirs en mouvement : ils impliquent d’être activement en train de satisfaire un désir. Par exemple : manger quand on a faim.
  2. Plaisirs statiques : c’est l’expérience qui dure une fois notre désir satisfait. Par exemple : la sensation de satiété après avoir mangé.
plaisir de manger
Manger est un besoin fondamental incontournable, mais il y a des enjeux autour de cet acte qui ne sont pas vitaux ou essentiels.

La valeur de l’amitié

Enfin, l’épicurisme met l’accent sur l’amitié comme l’un des plus grands moyens d’obtenir le plaisir et, par conséquent, le bonheur. La connexion avec des amis offre un sentiment de sécurité, tandis que la déconnexion conduit à l’isolement, au désespoir et à une sensibilité accrue au danger.

Comment appliquer l’épicurisme dans nos vies ?

Pour Epicure, le bonheur s’obtient en perdant la crainte de Dieu et de la mort, et en acceptant qu’il est facile d’acquérir les bonnes choses de la vie et d’endurer les mauvaises.

La douleur n’est pas complètement inévitable, mais elle peut être endurée. Épicure prétendait qu’il est possible d’éprouver du bonheur en souffrant de douleur émotionnelle ou physique.

Pour ce faire, il faut chercher à cultiver une vie simple. Profitez des petites choses de la vie, pratiquez la gratitude et voyez le positif dans les situations négatives. La pleine conscience et la méditation sont d’excellentes alliées.


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