L'OMS rassemble plus de 300 scientifiques pour tenter de prévenir de futures pandémies

Ce groupe de scientifiques convoqué par l'OMS sera chargé de mettre à jour la liste des agents pathogènes prioritaires susceptibles de provoquer de nouvelles épidémies et pandémies. Retrouvez tous les détails de la rencontre ici.
L'OMS rassemble plus de 300 scientifiques pour tenter de prévenir de futures pandémies
Leonardo Biolatto

Relu et approuvé par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 28 février, 2023

L’agence de presse de l’Organisation des Nations unies (ONU) a annoncé, par le biais d’un communiqué, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a convoqué plus de 300 scientifiques qui seront chargés d’identifier les agents pathogènes susceptibles de déclencher de nouvelles pandémies.

Ces professionnels ont pour mission d’étudier les connaissances disponibles à ce jour sur plus de 25 familles de virus et bactéries potentiellement dangereux. Le projet fait partie de la maladie X. C’est la manière de désigner, comme hypothèse, toute pathologie qui atteindrait le monde sous la forme d’une épidémie.

En quoi consiste ce projet scientifique de l’OMS ?

Comme divulgué dans le document publié le vendredi 18 novembre 2022, l’OMS demande à ces scientifiques d’examiner les preuves disponibles sur 25 familles différentes de virus et de bactéries. L’idée est que, sur la base des résultats, ils peuvent rapporter de nouvelles informations utiles pour faire face aux futures pandémies.

Le projet de classe mondiale vise à mettre à jour la liste des agents pathogènes prioritaires susceptibles de provoquer des épidémies. Dans cette liste, il y a un élément qui suscite beaucoup d’inquiétude, mais ce n’est qu’un nom : la maladie X. Il s’agirait de tout agent pathogène prioritaire nécessitant une investigation rapide en raison de son degré d’ignorance au milieu d’une épidémie internationale.

La courte liste des agents pathogènes dangereux a été publiée pour la première fois en 2017. Elle comprenait les coronavirus. L’Ebola, la fièvre de Lassa, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), entre autres, y figuraient.

Il est essentiel de se concentrer sur les agents pathogènes et les familles de virus prioritaires, afin qu’ils puissent être étudiés et que les contre-mesures nécessaires soient développées pour une réponse rapide et efficace aux épidémies et pandémies. Sans les importants investissements en recherche et développement réalisés avant la pandémie de COVID-19, il n’aurait pas été possible de développer des vaccins sûrs et efficaces en un temps record

~ Michael Ryan, directeur exécutif du programme d'urgence sanitaire de l'OMS. ~
Coronavirus.
Les coronavirus faisaient partie de la liste des agents pathogènes dangereux avant la pandémie de COVID-19.



La feuille de route que suivront plus de 300 scientifiques

Le processus de mise à jour de la liste des agents pathogènes prioritaires comprend des critères scientifiques et de santé publique. Il en considère également d’autres liés à l’impact socio-économique, à l’accès et à l’équité.

Sur la base de ces critères, des feuilles de route de recherche et développement seront établies pour les microorganismes identifiés comme dangereux à court terme. Là, les lacunes actuelles dans les connaissances et les domaines de recherche qui ne doivent pas être ignorés seront exposés.

Sur la base des résultats fournis par l’équipe de scientifiques de l’OMS, seront déterminées les spécifications souhaitées pour les vaccins, les traitements et les tests de diagnostic.

Ce projet de recherche et développement épidémique de l’OMS tentera également de cataloguer, résumer et faciliter les essais cliniques nécessaires pour obtenir de tels produits. Parallèlement, la possibilité d’élargir les activités aux questions éthiques et réglementaires est à l’étude.

Selon ce qui a été annoncé, la liste devrait être publiée après un examen approfondi, dans le courant du premier trimestre 2023. La première version disponible sera publiée en anglais.

Le traité pandémique de l’OMS est en cours

D’autre part, il a été annoncé qu’une troisième réunion se tiendrait les 5 et 7 décembre de cette année pour rédiger et négocier la convention de l’OMS ou un autre type d’accord international en vue de préparer et de donner une réponse unifiée avant les pandémies.

L’objectif est qu’en vertu de ce traité, la route et les règlements soient établis afin que les nations puissent se préparer et répondre aux menaces futures. Le rapport sur l’état d’avancement de ce processus sera remis aux États Membres de l’OMS l’année prochaine. Quant au document final, il sera soumis pour examen en 2024.

À cet égard, le Groupe d’experts pour une convention mondiale sur la santé publique (une coalition indépendante d’hommes d’État et de dirigeants) a noté que, pour prévenir les pandémies, le monde a besoin d’une nouvelle convention-cadre sur la préparation et la réponse aux pandémies avec des dispositions contraignantes.

La nature contraignante vise à accorder l’autorité pour la coordination d’une réponse mondiale aux pandémies. Des mécanismes seraient proposés pour la vérification unanime et le respect des normes.

Les vaccins contre les pandémies.
Selon le Groupe d’experts de la convention mondiale sur la santé publique, il est urgent de préparer le traité de l’OMS sur la pandémie et de le rendre contraignant.



Les experts indiquent que la protection de la faune est essentielle

Bien que l’OMS n’ait rien annoncé concernant l’influence de la faune, les experts soulignent que sa protection est un impératif pour prévenir de futures pandémies. Par exemple, une étude récente a révélé que la déforestation en Australie provoquait la transmission d’un virus respiratoire mortel des chauves-souris frugivores aux humains.

Selon le document, le contact entre les hommes et les animaux sauvages, dû à l’invasion de leurs habitats naturels, est à l’origine de plusieurs épidémies. La pénurie alimentaire qui a provoqué le phénomène El Niño dans la même zone est également considérée comme un déclencheur.

Les experts impliqués dans la découverte ont indiqué que les chauves-souris volantes sont le réservoir naturel du virus hendra. Ce pathogène s’est propagé aux chevaux, puis aux humains. Le virus hendra provoque une infection respiratoire sévère qui a fait état d’un taux de mortalité de 75 % chez les chevaux et de 57 % chez les humains.

Ces résultats montrent que le lien entre l’environnement, la société humaine et les micro-organismes est intime. Un petit déséquilibre peut suffire à provoquer une épidémie.


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