La perte de l'odorat et du goût, des symptômes possibles de l'infection au coronavirus

La perte de l'odorat et du goût comme étant des symptômes possibles de l'infection au coronavirus est une théorie qui gagne du terrain. Certaines associations médicales du monde ont envoyé des communiqués pour affirmer cette hypothèse et suggérer le suivi de ces symptômes en tant que signes précoces de la maladie.
La perte de l'odorat et du goût, des symptômes possibles de l'infection au coronavirus
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 27 mai, 2022

Pour certaines associations, la perte de l’odorat et du goût comme étant des possibles symptômes de l’infection au coronavirus n’est plus une simple théorie. Par exemple, la Société espagnole de neurologie a envoyé un communiqué sur le sujet en suggérant que la présence de ces symptômes devait conduire à l’isolement.

Selon les neurologues espagnols, certains enregistrements de cas dans le monde, en Chine et en Allemagne par exemple, obligent à prendre ces symptômes en considération. Certains suggèrent même un isolement complet pendant 14 jours pour les personnes qui perdent soudainement leur odorat ou leur goût en ce temps de pandémie.

Néanmoins, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que les ministères de santé nationaux n’ont pas encore confirmé cette théorie. Ces symptômes ne sont pas inclus dans leurs protocoles diagnostiques destinés aux équipes médicales en action pendant la pandémie.

Selon Hendrik Streeck, le directeur de l’Institut de virologie de Bonn (Allemagne), ces symptômes sont plus fréquents chez les jeunes patients. Ils apparaissent, qui plus est, chez des personnes qui développent une forme légère de la maladie.

L’anosmie, qu’est-ce que c’est ?

Le coronavirus provoque une perte d'odorat

Selon cette théorie, entre la perte de l’odorat et la perte de goût, la perte de l’odorat est le symptôme le plus associé au coronavirus. L’anosmie est le terme médical pour désigner la perte de l’odorat.

Une personne souffre d’anosmie lorsqu’elle ne sent absolument aucune odeur. Le tableau clinique le plus léger se nomme hyposmie : l’hyposmie désigne une baisse de la qualité de l’odorat. Les causes générales à l’origine de ce trouble sont nombreuses, mais leur caractère subjectif rend difficile une identification concrète.

De manière générale, une personne peut souffrir d’anosmie lorsqu’elle souffre d’un rhume, d’une sinusite ou d’une allergie saisonnière. Les cas les plus préoccupants sont ceux où la perte de l’odorat est liée à une lésion cérébrale (que ce soit à cause d’une tumeur ou d’une altération vasculaire), à un infarctus cérébral ou à un accident vasculaire cérébral.

Il n’existe pas de traitement spécifique pour l’anosmie. Il est nécessaire d’identifier la cause profonde à l’origine du problème afin de le résoudre. Le traitement dépendra de la cause. Dans le contexte actuel de pandémie de coronavirus, le symptôme représente un signal d’alerte, mais il ne modifie pas le protocole d’action.

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Les symptômes classiques de l’infection au coronavirus

Il convient de garder à l’esprit les symptômes clairs et reconnus en tant que tels de la COVID-19. Si ces symptômes apparaissent, une consultation médicale et l’isolement sont des mesures obligatoires à appliquer :

  • fièvre
  • toux sèche (les cas les plus avancés présentent un manque d’air)
  • affaiblissement

Certaines associations médicales dans le monde dont l’Association britannique des oto-rhino-laryngologistes proposent d’ajouter la perte d’odorat et du goût dans la liste des symptômes de l’infection au coronavirus en tant que premiers symptômes. La détection précoce de ces symptômes, selon ces associations, permettrait d’établir le diagnostic de la maladie de manière précoce et ainsi d’isoler rapidement les patients concernés afin d’éviter la propagation du virus.

La détection précoce de l’infection est fondamentale pour contrôler la pandémie. Les efforts de la population mondiale à l’heure de maintenir la quarantaine ont pour but de réduire le taux de propagation du coronavirus et ainsi de permettre aux systèmes de santé de proposer une réponse adéquate aux malades.

S’il est possible de confirmer la perte de l’odorat et du goût comme étant les premiers symptômes de la COVID-19, nous disposons alors d’un élément supplémentaire pour avancer. Mais tant que cette hypothèse n’est pas vérifiée avec des études scientifiques à l’appui basées sur les paramètres de recherche en vigueur, cette information est à prendre avec des pincettes.

D’autres symptômes non habituels en plus de la perte de l’odorat et du goût

Le brouillon d’une étude scientifique réalisée en Chine avait déjà identifié des symptômes atypiques de l’infection au coronavirus. Il s’agissait de symptômes digestifs.

Selon les chercheurs de l’étude, près de 50 % des patients soumis à l’étude présentaient des symptômes digestifs au cours de la maladie. La diarrhée était la manifestation digestive par excellence.

Par ailleurs, l’évolution de l’état de santé des patients qui présentaient des symptômes digestifs pendant l’internement était plus torpide que celle des patients qui présentaient seulement des symptômes respiratoires. On a alors supposé que la déshydratation provoquée par la diarrhée est un facteur qui favorise les complications du traitement.

Une analyse de sang pour détecter le coronavirus

Faut-il considérer la perte de l’odorat et du goût comme étant des symptômes de l’infection au coronavirus ?

Au vu des données dont nous disposons, nous devons être prudents avant de considérer la perte de l’odorat et du goût comme étant des symptômes de l’infection au coronavirus. Bien que certaines associations médicales proposent d’ajouter ces symptômes dans les protocoles diagnostiques, nous devons attendre la confirmation des organismes officiels.

Quoi qu’il en soit, il est important de garder à l’esprit que, dans le contexte actuel, consulter un médecin suite à l’apparition d’une anosmie subite n’est pas une mauvaise chose si ce symptôme n’est associé à aucune maladie dont nous souffrons déjà. Un professionnel de santé saura vous dire si des examens sont nécessaires et si le symptôme devrait être une source de préoccupation.


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