Lobectomie pulmonaire : en quoi consiste-t-elle ?

La lobectomie pulmonaire est une chirurgie complexe qui nécessite actuellement des techniques avancées. Elle implique une hospitalisation plus ou moins longue qui dépasse rarement 2 semaines.
Lobectomie pulmonaire : en quoi consiste-t-elle ?

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 09 août, 2022

La lobectomie pulmonaire est une intervention chirurgicale qui a pour but de retirer un lobe d’un poumon. Les lobes sont des divisions naturelles au sein d’un organe. Dans le poumon gauche, il y a 2 lobes, et dans le droit, il y en a 3.

Cette chirurgie est réalisée pour traiter un cancer ou une blessure localisée. Elle est réalisée sous anesthésie générale et a pour but d’enlever les tissus malades.

Quelques fois, la lobectomie pulmonaire est peu invasive, ce qui signifie qu’elle ne nécessite que quelques incisions. D’autres fois, elle nécessite une grande incision sur le côté, appelée thoracotomie.

Qu’est-ce qu’une lobectomie pulmonaire ?

La lobectomie pulmonaire est une intervention chirurgicale pour enlever un lobe des poumons. Elle ne peut être réalisée que si le problème affecte une zone limitée du poumon. En supprimant la zone affectée, le reste du tissu sain permettra au poumon de fonctionner correctement.

Dans la plupart des cas, ce type d’intervention se fait par une thoracotomie. Il s’agit d’une chirurgie ouverte de la poitrine, dans laquelle une incision est pratiquée au niveau du lobe affecté.

Parfois, on a recours à l’assistance vidéo. Si c’est le cas, 3 ou 4 petites incisions sont faites au lieu d’une grande. Avec cette technique, il est possible de voir les organes internes en image, et le retrait se fait avec de petits outils qui sont insérés dans la cavité thoracique.

Dans quels cas est-elle indiquée ?

La lobectomie pulmonaire est indiquée lorsqu’un problème est détecté dans un lobe du poumon. Dans de nombreux cas, elle est utilisée pour traiter le cancer, tant qu’il ne s’est pas propagé. En plus du cancer, elle peut traiter les problèmes de santé suivants :

  • Tuberculose pulmonaire. Il s’agit d’une infection chronique causée par une bactérie.
  • Abcès pulmonaire. Il survient lorsqu’une zone de pus se forme dans le poumon. S’il ne répond pas au traitement conservateur, le lobe devra être retiré.
  • Emphysème pulmonaire. Il survient lorsque les fibres élastiques des poumons se rompent. Cela rend la respiration difficile.
  • Tumeur bénigne. Une masse non cancéreuse se forme et fait pression sur un vaisseau sanguin important, affectant ainsi d’autres organes voisins.
  • Infection à levures. Cette infection peut entraîner une maladie grave.
Tuberculose pulmonaire nécessitant une lobectomie.
La tuberculose peut évoluer vers une forme chronique avec de graves dommages aux poumons.


La préparation à la chirurgie

Cela peut sembler paradoxal, mais pour réaliser une lobectomie pulmonaire, il faut que les poumons soient aussi sains que possible. Pour s’assurer qu’une personne est apte à subir cette chirurgie, le médecin peut prescrire un ou plusieurs des tests suivants :

  • Analyses de sang et de l’urine.
  • CT scan pour explorer l’anatomie et la maladie elle-même.
  • Stadification pour déterminer le stade d’un cancer. Elle peut inclure une échographie endobronchique, une tomographie par émission de positons ou une imagerie par résonance magnétique nucléaire.
  • Évaluation cardiaque. Elle aide à déterminer si le cœur est capable de tolérer la chirurgie.
  • Évaluation de la fonction pulmonaire. Elle permet d’établir si le poumon supportera l’ablation d’un lobe.

Il est possible qu’après avoir effectué ces tests un programme de rééducation pulmonaire soit indiqué pour une lobectomie réussie. Il est également recommandé d’arrêter de fumer, au moins 3 semaines avant l’intervention.

Par ailleurs, le patient doit prendre des dispositions pour obtenir de l’aide à domicile pendant les premières semaines après la chirurgie. De même, il est conseillé de maintenir une alimentation saine. Il est à noter qu’il ne faut rien manger ni boire pendant 8 à 12 heures avant la lobectomie pulmonaire.



Comment se déroule la lobectomie pulmonaire ?

La lobectomie pulmonaire nécessite une hospitalisation. Le patient est d’abord invité à retirer ses vêtements et à enfiler une blouse chirurgicale. Il doit ensuite s’allonger sur une table où une intraveineuse sera placée dans son bras ou sa main.

Après l’administration de l’anesthésie générale, un tube respiratoire est inséré dans sa gorge et le patient est connecté à un respirateur mécanique. De plus, un cathéter est souvent inséré dans la vessie.

Lobectomie pulmonaire ouverte

Cette technique est également connue sous le nom de thoracotomie. Une incision de 7 à 20 centimètres est faite sur le côté de la poitrine. La coupe est faite dans le dos, sous l’omoplate, et s’étend sur le côté, sous l’aisselle. Le lobe est ensuite retiré.

La procédure peut prendre entre 1,5 et 4 heures. Avant de fermer l’incision, le chirurgien place un ou plusieurs tubes de drainage dans la cavité thoracique, afin que l’excès de liquide ou d’air y soit expulsé.

Lobectomie pulmonaire CTAV

Cette intervention est également connue sous le nom de chirurgie thoracoscopique vidéo-assistée. Le chirurgien fait 2 à 4 incisions de 3 centimètres au niveau de la paroi thoracique. Un thoracoscope est ensuite inséré ; il s’agit d’un tube mince et rigide comportant une caméra et une lumière spéciales.

D’autres petits outils sont introduits pour éliminer le lobe. Le médecin verra l’intérieur du corps sur un écran et pourra ainsi retirer la zone touchée.

Lobectomie pulmonaire RATS

Cette variante est connue sous le nom de chirurgie thoracoscopique robot-assistée. La procédure est similaire à la précédente, mais dans ce cas, une caméra 3D haute définition est utilisée. Cette caméra permet au chirurgien d’obtenir une vue agrandie.

D’autre part, les outils ou instruments chirurgicaux font partie du robot qui est inséré dans le corps. Le chirurgien les manipule au travers d’une console. Cette procédure garantit une plus grande précision.

Récupération et soins

Après la chirurgie, le patient doit passer plusieurs heures en salle de réveil. Au réveil, des analgésiques sont administrés. Parfois, une radiographie est également effectuée pour s’assurer que les poumons vont bien.

Ensuite, le patient doit respirer profondément pour que les poumons se dilatent de nouveau. Un apport d’oxygène accompagne généralement cet exercice de respiration.

Une fois à la maison, le patient doit continuer les exercices de respiration et augmenter progressivement l’activité physique. De plus, il est important d’éviter la fumée, les gaz chimiques, la pollution de l’environnement et les infections respiratoires.

Contrôle après une lobectomie pulmonaire.
Les contrôles après une lobectomie pulmonaire doivent être stricts. Ils accompagnent la rééducation.

Les risques à considérer

Les risques varient en fonction de l’âge, du problème à l’origine de la chirurgie et de l’état de santé du patient. Les principaux risques sont les suivants :

  • Infections
  • Saignement
  • Pneumothorax (de l’air s’accumule dans l’espace pleural et cela conduit à l’effondrement du poumon)
  • Empyème ou pus accumulé
  • Épanchement pleural (il y a accumulation de liquide se produit dans l’espace entre les poumons et la cavité thoracique)

La lobectomie pulmonaire n’est réussie que si les instructions du médecin sont suivies à la lettre. L’activité physique peut causer de l’inconfort, mais elle est nécessaire pour retrouver une fonction pulmonaire adéquate.

Dans de rares cas, après la chirurgie, certains problèmes peuvent survenir, tels qu’un rythme cardiaque irrégulier, des caillots dans les jambes ou le syndrome dit post-thoracotomie, qui est une douleur chronique dans la région. Face à toute anomalie, consultez un médecin.


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