Physiothérapie pour la paralysie cérébrale : quelle est sa fonction ?

La paralysie cérébrale est la cause la plus fréquente d'incapacité motrice chez les enfants et la principale cause d'incapacité physique grave. Comment la physiothérapie aide-t-elle ?
Physiothérapie pour la paralysie cérébrale : quelle est sa fonction ?
Mariel Mendoza

Rédigé et vérifié par la médecin Mariel Mendoza.

Dernière mise à jour : 07 octobre, 2022

La physiothérapie pour la paralysie cérébrale est un pilier fondamental du traitement, car elle améliore la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant, elle permet de stimuler les schémas de mouvement, de réduire les contractures musculaires et, surtout, d’apporter indépendance et autonomie.

Une enquête partagée sur Indian Journal of Orthopaedics souligne que ces mesures thérapeutiques sont essentielles pour stimuler la motricité, améliorer la condition cardiorespiratoire et réduire le risque de complications. Ci-dessous, nous détaillons plus en détail comment elle est implémenté et quelles sont ses fonctions.

Qu’est-ce que la paralysie cérébrale?

La paralysie cérébrale – plutôt qu’une entité – est un groupe de troubles du développement du mouvement et de la posture qui entraînent une limitation de l’activité. Elle est attribuée à une agression non progressive sur le cerveau en développement, pendant la période fœtale ou dans les 5 premières années de la vie (lorsque le cerveau est encore immature).

Bien qu’elle se caractérise par des altérations du système moteur (fin et grossier), elle s’accompagne généralement des symptômes suivants :

  • Troubles sensoriels
  • Problèmes cognitifs
  • Difficultés de communication
  • Troubles de la perception
  • Problèmes de comportement
  • Douleur
  • Incontinence urinaire
  • Problèmes musculo-squelettiques secondaires
  • Épilepsie

Par conséquent, la détection précoce des handicaps et l’introduction précoce de la physiothérapie sont une partie essentielle du développement de ceux qui en souffrent.

Paralysie cérébrale.
La paralysie cérébrale entraîne des limitations motrices, cognitives et sensorielles.

La classification de la paralysie cérébrale

Tout d’abord, pour comprendre l’impact de la kinésithérapie sur la paralysie cérébrale, il est nécessaire de la classer. Il est ainsi possible de déterminer l’approche appropriée et son pronostic évolutif. Classiquement, la classification se fait comme suit :

  • Selon les dommages au moteur
  • Selon la distribution typographique
  • Selon la sévérité fonctionnelle

Paralysie cérébrale spastique, dyskinétique, ataxique, hypotonique ou mixte

Les dommages moteurs sont classés comme suit :

  • Spastique : c’est la forme la plus fréquente. Cette paralysie forme un groupe hétérogène selon la répartition topographique de l’augmentation du tonus musculaire. La spasticité est caractérisée par des muscles tendus et rigides avec une incapacité à se détendre. Elle comprend la tétraplégie (atteinte des quatre membres), la paraplégie (la forme la plus fréquente avec prédominance des membres inférieurs) et l’hémiplégie (il y a atteinte de la moitié du corps avec une plus grande atteinte du membre supérieur).
  • Dyskinétique : elle se manifeste par des changements brusques du tonus musculaire avec la présence de mouvements involontaires et la persistance de réflexes primitifs. Selon la présentation clinique, elle peut être une choréoathétose (chorée, athétose, tremblement), dystonique et mixte.
  • Ataxique : on observe une diminution du tonus musculaire avec incoordination motrice, dysmétrie, déséquilibre et ataxie.
  • Hypotonique : cette forme est très rare. Il y a une diminution du tonus musculaire avec une réponse accrue aux réflexes tendineux.
  • Mixte : elle se produit lorsque le trouble moteur n’est pas pur et combine certains des éléments ci-dessus. Les plus fréquentes sont l’association dystonie et spasticité, ou ataxie et dystonie.

La topographie dépend des membres atteints et de leur sévérité en limitant les activités quotidiennes

En raison de leur distribution topographique, la paralysie peut être classée comme suit :

  • Quadriplégie
  • Diplégie
  • Hémiplégie
  • Paraplégie
  • Monoplégie

Enfin, selon sa sévérité fonctionnelle, elle peut être légère, modérée et sévère. En cas de gravité légère, elle ne limite pas les activités quotidiennes. Si elle est modérée, le patient a besoin d’aide ou de soutien pour effectuer ses activités quotidiennes. Si elle grave, le patient nécessite un soutien pour toutes les activités.

La physiothérapie dans la paralysie cérébrale

Dans la prise en charge de la paralysie cérébrale, une équipe multidisciplinaire est nécessaire pour une évaluation adéquate et une prise en charge globale. Le traitement doit être individualisé, spécialisé et soutenu, et en fonction de l’environnement familial, social et scolaire.

Du point de vue du trouble moteur, la base du traitement est la physiothérapie. La technique dépendra du type de paralysie et de l’âge du patient. 

Le traitement neurodéveloppemental

Aussi connue sous le nom de « NDT » ou « méthode Bobath », ce traitement est basé sur l’inhibition des réflexes musculaires anormaux via la réduction du tonus musculaire. Diverses techniques sont utilisées dans le but de faciliter une posture normale, divers schémas de mouvement et des réflexes corrects.

Son postulat repose sur le fait que la présence de mécanismes réflexes posturaux normaux est essentielle à la performance d’une habileté motrice. Cela fait référence aux réactions de redressement et d’équilibre, à l’innervation réciproque et aux schémas de coordination.

Ce traitement cherche à réduire le tonus musculaire pour améliorer le mouvement en utilisant la mobilisation des muscles et des articulations raides, l’étirement musculaire et la pratique de schémas de mouvement plus normaux. De même, il recherche une exécution plus efficace et moins exigeante des tâches fonctionnelles et de la mise en charge.

La thérapie de restriction-induction de mouvement

Connu sous son acronyme en anglais CIMT, cette thérapie est utilisée en cas d’atteinte de la moitié du corps pour améliorer le fonctionnement du membre atteint. Dans ce cas, l’organe le plus fort est immobilisé pendant une durée variable pour forcer l’utilisation de l’organe invalide dans le temps.

Le patterning 

Ce traitement repose sur le principe selon lequel le progrès et le développement sont guidés par une séquence bien établie et prédéterminée. Ainsi, lorsqu’il échoue, il y a difficulté dans le développement des étapes suivantes.

Selon cette prémisse, l’activité motrice chez les personnes atteintes de paralysie cérébrale peut être facilitée par la répétition passive et prolongée des étapes séquentielles typiques du développement.



L’entraînement sur tapis roulant avec support du poids du corps

Cette technique est basée sur le réflexe primitif du nouveau-né et du bébé avant de porter du poids, de se mettre debout ou d’essayer de marcher sur une surface plane. Dans ce cas, la personne atteinte de paralysie cérébrale est placée sur un tapis roulant pour simuler la marche avec un support de poids corporel.

Cette technique améliore l’équilibre et augmente la force musculaire des membres inférieurs, facilitant ainsi la marche sans soutien. Elle aide particulièrement les personnes atteintes de paralysie cérébrale spastique, car elle améliore la capacité de marcher et diminue l’asymétrie en position debout en raison de la répartition du poids.

Les exercices d’étirement

Dans la paralysie cérébrale, il y a une augmentation du tonus musculaire ou de la résistance à l’étirement. Les étirements peuvent soulager les tensions musculaires. Cette méthode :

  • Améliore la série de mouvements ;
  • Réduit la spasticité ;
  • Améliore l’efficacité de la marche.

Des techniques d’étirements rapides ou courts, prolongés ou soutenus sont généralement utilisées. Elles peuvent être appliquées avec l’effet du poids corporel et de la gravité, ou, mécaniquement, avec des machines ou des attelles. Elles aident à allonger passivement le muscle en surmontant la résistance.

Une autre façon de mettre en œuvre ce type de thérapie physique consiste à utiliser un support de poids statique. Pour cela, des tables basculantes ou encore des attelles avec du plâtre sont utilisées. Cette méthode améliore la force musculaire anti-gravité, réduit la spasticité, stimule la fonction motrice et réduit l’enflure.

Des exercices d'étirement.
Les techniques de physiothérapie choisies pour la paralysie cérébrale dépendent du degré d’atteinte, de l’âge du patient et de ses besoins individuels.



Exercices de renforcement musculaire

Parmi les exercices fonctionnels spécifiques pour des handicaps particuliers, il y a les vélos stationnaires, les tapis roulants, les exercices de pliométrie et les stimulations bimanuelles.

Hydrothérapie

Dans la paralysie cérébrale, l’utilisation de baignoires thérapeutiques procure plusieurs avantages. En plus d’aider à l’adaptation psychologique et cardiovasculaire, elle permet de rétablir le contrôle de l’équilibre corporel. L’hydrothérapie favorise la circulation sanguine et la régulation de la température, abaissant ainsi le rythme cardiaque.

Le climat chaud de l’hydrothérapie réduit le tonus musculaire et, par conséquent, améliore la spasticité et permet une plus grande liberté de mouvement. L’endurance et la force musculaire sont ainsi améliorées. D’autre part, cette technique apporte des bienfaits relaxants et améliore la coordination, ce qui se traduit par une amélioration de l’agilité physique.

Le traitement de la paralysie cérébrale est basé sur l’amélioration de la qualité de vie

L’objectif principal du traitement de la paralysie cérébrale est d’aider le patient à atteindre le niveau d’indépendance fonctionnelle maximal. Les traitements doivent être individualisés et adaptés à l’environnement.

La physiothérapie pour la paralysie cérébrale met en œuvre des exercices de force et de flexibilité pour la posture et la mobilité générale. De plus, elle améliore la douleur et prévient les spasmes et les contractures musculaires.

Par conséquent, elle améliore l’équilibre, la coordination, la force, la flexibilité, la gestion de la douleur, la posture, l’endurance et la qualité de vie globale. Cependant, il est important de mettre en œuvre les traitements en temps opportun pour améliorer le pronostic futur.

Le traitement est d’autant plus efficace qu’il est effectué tôt, car au cours des premières années de la vie, il existe une plasticité neuronale, qui permet le développement ou l’augmentation de nouvelles connexions synaptiques.


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