Crises d'épilepsie : ce qu'il faut savoir

L'épilepsie est une maladie neurologique, conséquence d'un fonctionnement anormal d'un groupe de neurones.
Crises d'épilepsie : ce qu'il faut savoir
Nelton Abdon Ramos Rojas

Relu et approuvé par le médecin Nelton Abdon Ramos Rojas.

Écrit par Equipo Editorial

Dernière mise à jour : 16 janvier, 2023

L’épilepsie se caractérise par l’apparition de crises récurrentes dues à l’existence d’altérations structurelles dans le cerveau. Lors des crises d’épilepsie, la symptomatologie éclate violemment et de manière inattendue. Cette attaque soudaine et abrupte de la maladie est ce qu’on appelle en médecine le paroxysme.

Ainsi, en termes plus techniques, l’épilepsie est qualifiée de “phénomène paroxystique”. Ce phénomène est dû à l’existence de foyers dits épileptogènes.

Que sont les foyers épileptogènes ?

Dans le réseau habituel de neurones, il y a un groupe avec une activité anormale. Ces neurones émettent des impulsions excessives de manière synchrone en dehors de l’activité électrique normale du cerveau, se manifestant de différentes manières.

Ce groupe de neurones commence soudainement à fonctionner indépendamment et à un rythme différent des autres. Ce comportement est responsable des symptômes de la crise. Lorsque le fonctionnement anormal cesse, la crise disparaît.

Foyers épileptogènes.

Le tableau clinique typique est celui de quelqu’un convulsant et inconscient, mais ce n’est pas toujours le cas. Les convulsions peuvent survenir avec ou sans perte de conscience et avec ou sans crise.  

La survenue d’une seule crise ou de crises déclenchées par des facteurs évitables n’est pas considérée comme de l’épilepsie.

La classification des crises d’épilepsie

L’épilepsie est classée comme crise partielle ou crise généralisée en fonction de son origine dans le cerveau. Les crises partielles sont celles dans lesquelles le foyer de l’activité électrique est limité à une zone spécifique. Ces crises se répartissent comme suit :

  • Crises partielles simples : évolution sans perte de conscience. Elles peuvent s’accompagner de symptômes moteurs, sensoriels, autonomes, neurologiques et psychiques.
  • Crises partielles complexes : elles surviennent avec une perte de conscience. Elle s’accompagne de changements de comportement, dont l’apparition d’automatismes. Après ces crises, il y a généralement une période de confusion.

Les crises généralisées sont celles dans lesquelles la décharge électrique anormale se produit dans les deux hémisphères.



Les crises d’épilepsie partielles

Crise partielle complexe

Ces crises se caractérisent par une diminution de l’état de conscience. Cela ne signifie pas que le patient perd connaissance, mais qu’il y a une “déconnexion” de l’environnement. La personne est éveillée et maintient son tonus musculaire, mais rompt le contact avec la réalité.

Pour illustrer ce point, prenons un exemple. Un phénomène similaire se produit lorsqu’un ordinateur “se bloque” pendant que nous l’utilisons. L’ordinateur n’est pas éteint, mais il ne répond plus.

L’automatisme est très caractéristique de ce type de crise. La personne exécute des mouvements sans avoir conscience qu’elle les exécute.

Il peut s’agir de comportements basiques (déglutir, sucer…) ou de mouvements plus élaborés (déplacer des objets d’un côté à l’autre…). Lorsque la crise cesse, la personne souffre de confusion pendant un certain temps. Ce type de crise est typique de l’âge adulte.

Les crises d’épilepsie généralisées

1. Crises d’absence ou crises de petit mal

Ce sont de brefs épisodes de diminution soudaine du niveau de conscience. Le tonus postural n’est pas altéré.

Ces crises se manifestent généralement par de légers mouvements bilatéraux, tels que clignement des yeux, mastication… Quelques secondes plus tard, la conscience est reprise aussi vite qu’elle a été perdue et sans aucune séquelle (il n’y a pas de période de confusion).

Électroencéphalogramme d'une personne épileptique.

Ce type de crise est typique de l’enfance et de l’adolescence. Dans un pourcentage élevé de cas, elles s’atténuent avec le temps. Il n’y a pas d’aura, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de symptômes annonciateurs de la crise.

Dans un électroencéphalogramme (EEG), les plus caractéristiques sont les ondes transitoires symétriques à 3 Hz. Elles répondent très bien au traitement.

2. Crises tonico-cloniques ou crises de grand mal

Cette crise a un début très soudain, généralement sans symptômes antérieurs qui annoncent qu’elle va se produire. La phase initiale est la phase tonique. Une contraction très intense de toute la musculature du corps se produit.

De même, la pression artérielle et la fréquence cardiaque augmentent, les pupilles se dilatent (mydriase) et une cyanose se produit. Dans cette phase, le tonus des muscles est si élevé que l’émission d’urine ne se produit jamais.

Environ 10 à 20 secondes plus tard, la phase clonique commence. Durant cette phase, des contractions et des relâchements très violents de tous les muscles squelettiques se produisent, faisant ainsi apparaître des convulsions.

C’est à ce moment qu’il y a un risque de lacération de la langue. Avec la relaxation finale de la musculature, il peut y avoir miction.

Après la crise, la période de récupération est relativement longue. Les caractéristiques de cette période sont les suivantes : flaccidité, récupération lente de la conscience et absence de réponse aux stimuli.

Au cours des heures qui suivent, de nombreux patients signalent de la fatigue, ainsi que des maux de tête et des douleurs musculaires. Ces crises sont typiques des personnes atteintes de troubles métaboliques.



Qu’est-ce qui déclenche les crises d’épilepsie ?

  • Fièvre. C’est la principale cause de convulsions chez les jeunes enfants (de 3 mois à 5 ans). Elles ne sont pas considérées comme des crises d’épilepsie, puisque leur système nerveux est encore immature. L’évolution est généralement positive. Moins de 5 % de ces enfants souffriront d’épilepsie lorsqu’ils seront grands.
  • Traumatisme. Après un traumatisme, la crise peut apparaître immédiatement, au cours de la première semaine, ou après la première semaine. Si elle apparaît immédiatement, il n’y a pas de risque d’épilepsie à long terme. Si elle survient au cours de la première semaine ou plus tard, le risque d’épilepsie tardive est plus élevé.
  • Ictus. L’AVC est responsable de plus de la moitié des nouveaux cas d’épilepsie chez les personnes de plus de 65 ans.

Le diagnostic

IRM du cerveau pour le diagnostic de l'épilepsie
  • Elle ne permet ni de confirmer le diagnostic d’épilepsie, ni de l’exclure. Néanmoins, le schéma caractéristique de certains types de crise permet d’orienter le diagnostic.
  • Études de neuroimagerie : la tomodensitométrie et l’IRM permettent de détecter des anomalies structurelles dans le cerveau pouvant être responsables de l’apparition de crises. L’IRM a une sensibilité plus élevée pour cela.

Que se passe-t-il pendant la grossesse ?

Lorsqu’une femme épileptique tombe enceinte :

  • Dans 50% des cas, la fréquence des crises se maintient ;
  • 20% des cas s’améliorent ;
  • 30 % des cas s’aggravent.

Le traitement doit être poursuivi, mais toujours à la dose la plus faible possible permettant un bon contrôle de la maladie.

Certains enfants nés de mères souffrant d’épilepsie peuvent naître avec une déficience transitoire en facteurs de coagulation dépendants de la vitamine K. Elle est totalement réversible et ne nécessite une prophylaxie que pendant les dernières semaines et après l’accouchement.


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