Qu'est-ce que l'activation musculaire et pourquoi est-ce important ?

Si vous avez mal aux lombaires ou au cou et ne trouvez aucune solution, tentez alors l'activation musculaire. Découvrez ici de quoi il s'agit.
Qu'est-ce que l'activation musculaire et pourquoi est-ce important ?
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 05 mai, 2023

L’activation musculaire est un concept qui prête à confusion et que l’on retrouve également sur internet sous la proposition d’une série de techniques pour améliorer la posture et soulager la douleur. Il existe des cours internationaux et une certification pour ceux qui souhaitent se former dans cette modalité.

En soi, l’activation musculaire est le processus par lequel un muscle se contracte, c’est-à-dire par lequel il effectue son travail, volontairement ou involontairement. Par exemple, mous activons les fessiers et les abdominaux pour faire la planche et tenir la position pendant le temps stipulé.

Mais nous avons aussi le MAT (muscle activation techniques) ou techniques d’activation musculaire. Il s’agit d’une forme de traitement des troubles neuromusculaires qui provoquent des douleurs, des faiblesses et des déséquilibres.

Qu’est-ce que le MAT ou l’activation musculaire ?

Au début des années 2000, Greg Roskopf, titulaire d’une maîtrise en santé et fitness, a proposé une théorie pour expliquer pourquoi de nombreuses personnes ont des problèmes musculaires qui ne disparaissent avec les techniques de physiothérapie standard. Pour lui, le moyen efficace consistait à rechercher les déséquilibres qui expliquaient la douleur sous un autre angle.

Il a donc stipulé que certains patients souffraient d’un côté du corps, par exemple, parce qu’ils n’activaient pas le côté opposé avec suffisamment de précision. Et cela pourrait être attribué à une mauvaise connexion entre les neurones et le tissu musculaire, ou à une inhibition de la communication du système nerveux avec le muscle.

C’est ainsi qu’il a développé des techniques spécifiques pour résoudre ce qu’il a déterminé être un problème. Ces techniques sont basées sur un diagnostic réalisé par un spécialiste MAT, à travers lequel les zones non activées sont identifiées.

Le traitement a pour but l’activation musculaire de ces régions oubliées par le système nerveux. Avec différentes approches, la contraction et la tension sont stimulées dans des zones qui pourraient améliorer la qualité de vie du patient.

Les neurones se connectent aux muscles.
Les neurones transmettent des informations au myocyte, qui est la cellule musculaire. De cette façon, ils indiquent la contraction ou la relaxation des fibres.

Les raisons du problème selon le MAT

Pour résumer la théorie de l’activation musculaire, nous pouvons dire qu’il existe 3 façons de générer une douleur neuromusculaire pouvant probablement être résolues avec les techniques MAT :

  • Inhibition : le cerveau serait capable d’inhiber la transmission nerveuse dans certains neurones responsables de l’activation des muscles. Pourquoi ? Généralement pour protéger les structures ou parce qu’il détecte qu’elles ne sont pas utilisées. En d’autres termes, parce qu’il y a une blessure ou un mouvement répétitif qui cause des dommages, ou parce qu’un mode de vie sédentaire avertit le système nerveux que cette partie n’est pas utilisée.
  • Faiblesse : nous pouvons avoir des muscles faibles, non formés pour remplir la fonction spécifique qui leur correspond. Ils ne se contractent pas avec la force suffisante requise par le contexte anatomique dans lequel ils sont insérés ou ils n’arrivent pas à exécuter le mouvement que nous leur demandons dans un exercice ou dans un sport. Cette faiblesse amènera le cerveau à activer d’autres muscles proches ou éloignés pour effectuer l’action. Cela favorise les blessures, puisque les autres tissus activés ne sont pas formés pour cette nouvelle fonction.
  • Déséquilibre : le déséquilibre musculaire serait une conséquence des deux problèmes précédents. Une partie du corps se développe beaucoup plus que l’autre. Par conséquent, il existe des muscles avec un bon tonus et une bonne force qui surpassent les autres et ne leur permettent pas de s’activer. C’est comme si la partie la plus faible entrait dans un mode d’économie d’énergie chronique.



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Les techniques d’activation musculaire

Les techniques MAT sont exécutées par des personnes formées en la matière. Selon les pays et la législation sanitaire en vigueur, il est parfois exigé que le professionnel soit un kinésithérapeute, alors que dans d’autres endroits cela n’est pas indispensable.

Ainsi, il peut s’agir d’une spécialité au sein de la kinésiologie ou bien d’une thérapie alternative. Dans l’une ou l’autre des deux modalités, le technicien ou le professionnel effectue un diagnostic préalable pour identifier les zones inhibées, fragilisées ou déséquilibrées. Ensuite, il applique les techniques MAT.

Mais il existe aussi des exercices d’activation musculaire qu’il est utile de faire à la maison. Ces exercices servent d’échauffement avant de passer à une routine plus intense.

1. Isométriques

Les mouvements isométriques sont capables d’activer les muscles, en évitant certains dommages causés par les exercices concentriques. Ces derniers sont ceux qui raccourcissent les fibres musculaires contre résistance, comme cela se produit lorsque l’on lève un haltère vers notre épaule.

Le problème avec les concentriques est que, s’ils sont trop répétés, ils améliorent certaines fibres tout en laissant les autres hors de recrutement. En conséquence, une zone du corps devient plus forte, mais l’autre devient plus faible.

Les exercices isométriques ne modifient pas la longueur des fibres musculaires. C’est-à-dire que la personne reste dans une contraction statique et qu’il n’y a pas de déplacement notable. Cela améliore l’équilibre neuromusculaire et peut être facilement exécuté si nous faisons la planche isométrique ou le squat statique.



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2. Genoux sans impact

Avant de partir pour une séance de course à pied, les coureurs peuvent faire quelques mouvements d’échauffement qui activent tout le bas de leur corps. L’une d’elles consiste à lever les genoux au-dessus du niveau des hanches, mais sans faire de jogging sur place et en ramenant le pied à sa position de départ sans impact.

Le secret de cette activation musculaire est le calme pour boucler l’arc de l’articulation et ne pas descendre avec trop de puissance. Nous cherchons à stimuler le tissu musculaire, pas à commencer à courir. Ensuite, avec la séance de course à pied, les muscles habituels seront sollicités.

Sauter n'est pas une activation musculaire
Le saut à la corde consiste en une course sur place, avec impact et élévation des genoux. Par conséquent, ce n’est pas une technique d’activation musculaire.

3. Toucher

Avec la palpation, nous stimulons les tissus musculaires qui pourraient être inhibés. Le simple fait de toucher des masses musculaires inactives envoie un signal au cerveau pour qu’une contraction se produise.

Il est difficile d’identifier les régions à toucher si nous ne sommes pas formés aux MAT. Dans tous les cas, une bonne idée est de sentir les zones que nous savons utiliser moins fréquemment.

Si nous faisions toujours des exercices de musculation en salle, en nous concentrant sur le haut du corps et sans jamais courir, nous pourrions passer des minutes à palper les fesses, les quadriceps et les mollets. C’est une façon d’avertir le cerveau de ne pas éteindre les muscles les moins sollicités.

Le MAT a encore du chemin à faire

La technique d’activation musculaire n’est pas acceptée par tous les professionnels de santé. Il reste encore un long chemin à parcourir et davantage d’études scientifiques sont nécessaires pour établir sa véritable portée.

Pour l’instant, on sait qu’il n’en est pas de même pour les enfants que pour les adultes. À l’âge pédiatrique, il n’y a pas les mêmes vices que pendant le vieillissement, et les enfants ne font généralement pas de travail de musculation, ce qui limite l’incidence de l’inhibition ou des blessures sportives.

Pour les personnes âgées, l’activation des muscles abdominaux qui réduit les maux de dos est intéressante. Cependant, des recherches montrent clairement que tout le monde n’en tire pas parti et que la prescription devrait être personnalisée.

Pour l’instant, consultez un professionnel de santé de confiance. Commencez par un kinésithérapeute ou un traumatologue qui vous guidera, vous diagnostiquera et vous recommandera ou non une séance de MAT.


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