Régime alimentaire du patient qui souffre de gastrectomie : que doit-il comprendre ?

Chez le patient ayant subi une gastrectomie, le programme alimentaire doit être optimisé en vue d'assurer une bonne digestion et de prévenir les carences en nutriments essentiels.
Régime alimentaire du patient qui souffre de gastrectomie : que doit-il comprendre ?
Saúl Sánchez Arias

Rédigé et vérifié par le nutritionniste Saúl Sánchez Arias.

Dernière mise à jour : 16 septembre, 2022

Le patient qui souffre de gastrectomie doit adopter une série de changements dans son régime alimentaire pour améliorer son état de santé et prévenir les symptômes et les altérations de la fonction digestive.

Avec ce terme, nous nous référons à une personne qui a subi une intervention chirurgicale au cours de laquelle certaines parties de l’estomac ont été enlevées, généralement en raison d’ulcères ou d’un cancer gastrique. Dans le pire des cas, cela implique le retrait de la totalité du sac gastrique.

Il faut tenir compte du fait que toutes les interventions invasives dans lesquelles la fonctionnalité ou la surface d’un organe est réduite nécessitent des adaptations dans les modes de vie ultérieurs. Bien qu’il soit possible de revenir à une situation normale, certaines précautions doivent être maintenues dans le temps.

Les altérations fréquentes chez le patient qui souffre de gastrectomie

Lorsqu’une gastrectomie est subie, les modifications suivantes peuvent être ressenties dans les mois suivants :

  • Capacité gastrique réduite
  • Diminution de la production de sucs gastriques
  • Plus grande rapidité dans les évacuations.

Dans le cas où l’estomac entier est retiré, les ajustements alimentaires doivent être importants. Autrement, le patient peut souffrir d’un grave déficit nutritionnel. Nous ne devons pas oublier que des processus d’absorption ou d’activation de nutriments importants sont également expérimentés dans ce domaine.

Pour cette raison, il faudra compenser par d’autres stratégies pour ne pas perturber la digestion des glucides et des protéines. En règle générale, dans ces situations, il faut privilégier les aliments les plus digestes, voire les compléter par des compléments enzymatiques.

Altérations fréquentes chez le patient qui souffre de gastrectomie
Le patient qui souffre de gastrectomie doit effectuer des ajustements alimentaires, afin d’éviter les complications après l’intervention.



Alimentation postopératoire

La nutrition postopératoire commence souvent avec des liquides pour contrôler avec précision les volumes et le moment. Au début, seuls de l’eau, de la camomille, des bouillons dégraissés et de l’eau de riz sont administrés.

Ensuite, la quantité commence à augmenter et, petit à petit, les aliments à la digestion plus complexe sont inclus par un tube. Idéalement, il faut commencer par des craquelins pauvres en graisses, du pain blanc et des smoothies aux légumes.

Plus tard, la tolérance digestive du patient augmentera. Lorsque ce sera le cas, les aliments protéinés seront inclus dans l’alimentation pour éviter le catabolisme et maintenir les fonctions physiologiques. Il est normal d’opter pour du poulet, du poisson et même du riz. Les fruits rouges auront également leur place à cette période.

À partir de là, un processus de transition vers une alimentation normale commence. Bien entendu, les aliments devront toujours être proposés à une température tiède, et non brûlante, et une grande attention doit être portée à la tolérance individuelle. Si un produit provoque une gêne, il doit être définitivement retiré de l’alimentation.

Gestion des décharges

Il faut tenir compte du fait que le patient qui a subi une gastrectomie obtiendra plus rapidement de la nourriture dans l’intestin. Il n’est donc pas surprenant que 20 à 40% de ceux qui ont subi cette intervention souffrent du Syndrome du dumping. Les symptômes sont les suivants :

En général, ces manifestations surviennent pendant les repas ou environ 30 minutes après. Pour éviter cela, il faudra contrôler les portions consommées à chaque prise.

De même, les aliments irritants qui peuvent stimuler le péristaltisme, tels que ceux à saveur épicée, doivent être évités. Il ne convient pas non plus de consommer des épices culinaires en grande quantité.



Quelques recommandations nutritionnelles pour le patient qui souffre de gastrectomie

En règle générale, le patient devrait manger quelques portions de glucides simples par jour. Exagerer impliquerait une incidence plus élevée de pathologies métaboliques., comme en témoigne une étude publiée dans la revue Current Diabetes Reports. Quelques cuillères à soupe de miel ou de sucre suffiront.

Dans le même temps, il est crucial d’augmenter l’apport en protéines pour éviter la perte de poids. Il s’agit de nutriments qui se sont avérés décisifs pour freiner le catabolisme. Au moins 0,8 gramme de protéines par kilo de poids et par jour serait nécessaire pour assurer le bon fonctionnement des fonctions physiologiques.

Entre autres, il faudra mettre l’accent sur la consommation d’acides gras de la série oméga-3. Ces lipides ont un pouvoir anti-inflammatoire, selon des preuves récentes. Par conséquent, ils peuvent réduire de nombreux symptômes digestifs et améliorer la qualité de vie des patients.

En ce qui concerne la répartition des repas, mieux vaut faire de petites prises toutes les 2 ou 3 heures. Les températures alimentaires extrêmes doivent toujours être évitées et il est recommandé de consommer lentement et de bien mastiquer. La tolérance au lactose doit être évaluée au cas par cas.

Acides gras oméga-3.
Les aliments qui fournissent des protéines et des oméga-3 jouent un rôle important dans la santé des patients ayant subi une gastrectomie.

En cas de gastrectomie, il faut optimiser l’alimentation

L’amélioration de l’alimentation du patient qui souffre gastrectomie est déterminante pour que ce dernier puisse retrouver une bonne qualité de vie. Il sera ainsi possible de prévenir les altérations de l’état de santé et les futurs symptômes gastro-intestinaux. Il sera essentiel de prêter attention aux recommandations mentionnées et, en cas de doute, de toujours consulter le spécialiste.

Pour finir, il convient de noter qu’à certaines occasions, il peut être nécessaire d’inclure certains suppléments dans l’alimentation pour corriger ou éviter des carences. Il faudra d’abord consulter un nutritionniste pour évaluer s’il y a des situations de déficit.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Yoshida, Y., & Simoes, E. J. (2018). Sugar-Sweetened Beverage, Obesity, and Type 2 Diabetes in Children and Adolescents: Policies, Taxation, and Programs. Current diabetes reports18(6), 31. https://doi.org/10.1007/s11892-018-1004-6
  • Prokopidis, K., Cervo, M. M., Gandham, A., & Scott, D. (2020). Impact of Protein Intake in Older Adults with Sarcopenia and Obesity: A Gut Microbiota Perspective. Nutrients12(8), 2285. https://doi.org/10.3390/nu12082285
  • Calder P. C. (2017). Omega-3 fatty acids and inflammatory processes: from molecules to man. Biochemical Society transactions45(5), 1105–1115. https://doi.org/10.1042/BST20160474

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.