Septembre jaune : causes et prévention du suicide chez les enfants
Si le suicide est un sujet tabou, passé sous silence et négligé, le suicide des enfants l’est encore plus. Il nous semble encore déraisonnable de penser qu’un enfant, qui se trouve dans “l’étape la plus heureuse de la vie”, puisse vivre un problème d’une telle ampleur qu’il songe à se suicider. Or, il s’agit d’une réalité douloureuse qui touche de nombreuses familles à travers le monde.
Le suicide est l’une des principales causes de décès chez les adolescents.
Bien que le taux de suicide chez les enfants soit beaucoup plus faible, il a augmenté ces derniers temps. Chaque jour, de nombreux mineurs envisagent de mettre fin à leurs jours, font des tentatives ou se suicident. Heureusement, la prévention est possible.
Que signifie “septembre jaune” ?
Depuis 2003, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait du 10 septembre la Journée mondiale de prévention du suicide. Ainsi, Septembre Jaune est une campagne de sensibilisation visant à rappeler à la population qu’un grand nombre de cas de suicide peuvent être évités. Maintenant, pourquoi le jaune ?
La raison de cette couleur comme symbole de la prévention du suicide fait partie de l’histoire de Mike Emme. Mike était un adolescent américain qui, à l’âge de 17 ans, a décidé de mettre fin à ses jours dans un moment de grande souffrance. Le jeune homme aimait la restauration automobile. Il avait acheté et restauré une Ford Mustang de 1968, qu’il avait peinte en jaune vif.
Après ses funérailles, sa famille et ses amis ont lancé une campagne pour éviter que d’autres jeunes ne subissent le même sort. Ainsi, ils ont commencé à distribuer plus de 500 rubans jaunes avec le message “S’il vous plaît, ne vous tuez pas, demandez de l’aide”.
De ce fait, Yellow ribbon est devenu un programme de prévention du suicide. L’initiative est toujours en cours.
Septembre jaune : les causes du suicide chez les enfants
Bien que cela nous paraisse improbable et terrifiant, le suicide chez les enfants est une réalité bien réelle. On peut penser qu’il n’y a aucune raison qu’un enfant veuille se suicider. Or, il existe diverses causes et facteurs de risque.
Condition clinique
Les enfants qui présentent des symptômes dépressifs ou qui souffrent d’un trouble psychologique sont plus à risque. L’anxiété, la faible estime de soi, la culpabilité ou la difficulté à gérer ses émotions sont également des facteurs de risque.
Dysfonctionnement familial
L’environnement familial a un grand impact. Il peut constituer un facteur de protection (s’il est positif et nutritif) ou une source de risque. Les noyaux familiaux dysfonctionnels, dans lesquels il y a de l’agressivité et de la négligence, ou dans lesquels l’enfant ne reçoit pas l’amour et le soutien nécessaires, sont très nocifs. D’autant plus si, au sein de la famille, l’enfant subit des abus de quelque nature que ce soit.
Harcèlement scolaire
Le bullying est un problème très courant qui cause un grand stress émotionnel chez les enfants. Le rejet, l’isolement, l’humiliation peuvent plonger le mineur dans un tel état de désespoir que le suicide semble la seule issue viable.
Lisez aussi : Rejet parental : les effets sur les enfants
Événements stressants
L’expérience de certains événements stressants contribue également à l’apparition d’idées suicidaires. Être en deuil suite à la perte d’un être cher, faire face au divorce des parents ou subir un échec scolaire affecte excessivement. Notamment si l’enfant n’apprend pas à gérer ses émotions ou n’a pas de soutien.
Antécédents de tentative de suicide
Par ailleurs, l’existence de tentatives de suicide antérieures, ainsi que le suicide d’autres proches, peuvent augmenter le risque.
Comment prévenir le suicide chez les enfants ?
Le suicide des enfants dévaste des familles entières. Bien qu’il ne soit pas toujours possible de l’éviter, il peut être efficacement prévenu dans de nombreux cas. Voici quelques recommandations à cet égard.
Une parentalité de qualité
Comme nous l’avons dit, l’environnement familial joue un rôle fondamental. Offrir une éducation démocratique et respectueuse, basée sur l’affection, le soutien et les limites est un excellent moyen de prévention.
Une communication régulière et fluide
Conformément à ce qui précède, il est important que la communication entre l’enfant et les parents soit fluide et régulière. Cela permettra non seulement au mineur de se sentir entendu, compris et accompagné, mais permettra également aux parents de savoir plus facilement ce qu’il ressent, ce qu’il pense, ce qui l’inquiète et ce dont il a besoin.
Validation des émotions des enfants
Nous commettons souvent l’erreur de minimiser les émotions des enfants, de ne pas prendre leur inconfort au sérieux ou de penser que ce n’est qu’une séquence. Leur dire de ne pas pleurer, de ne pas exagérer, que leur problème n’est pas si grave, cela ne fait que les faire se sentir plus seuls dans leur douleur.
Leur permettre de s’exprimer ouvertement, les comprendre, faire preuve d’empathie et les aider à gérer ces émotions font toute la différence.
Faites attention aux signes
C’est, sans aucun doute, l’un des points clés pour prévenir le suicide des enfants. Il est courant que plusieurs signaux nous avertissant d’un problème apparaissent :
Parmi les principaux signaux, figurent les suivants :
- L’enfant commence à s’isoler de son environnement.
- Il est apathique, triste ou irritable la plupart du temps.
- Il a des difficultés émotionnelles, des peurs ou des sentiments qui le submergent et avec lesquels il ne sait pas comment faire.
- Son comportement a changé. Il est plus agressif ou inattentif ou commence à prendre des risques inutiles.
- L’enfant souffre de troubles du sommeil ou de l’appétit.
- Il néglige son hygiène et son apparence et se désintéresse des activités qu’il aimait auparavant.
- Il montre de l’intérêt pour la mort et envoie des messages inquiétants sur Internet.
Septembre jaune : cherchez de l’aide professionnelle pour prévenir le suicide des enfants
Il est crucial de faire appel à une aide professionnelle afin que l’enfant puisse être accompagné et guidé dans ce moment de souffrance. Face aux premiers signes avant-coureurs, il convient d’agir et de demander conseil et soutien à des experts. Le suicide chez les enfants peut être évité.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Córdoba, R. N. (2016). Suicidio en niños y adolescentes. Biomédica, 36(3), 341-342.
- Mosquera, L. (2016). Conducta suicida en la infancia: Una revisión crítica. Revista de Psicología Clínica con niños y adolescentes, 3(1), 9-18.