Utilitarisme : types et caractéristiques
L’utilitarisme est une doctrine éthique initiée par Jeremy Bentham à la fin du XVIIIe siècle et développée par John Stuart Mill en 1863. Selon cette position philosophique, les meilleures actions sont celles qui garantissent le bonheur et le bien-être du plus grand nombre.
Cette perspective est généralement très courante dans les affaires et la finance, lorsque les coûts et les avantages sont pris en compte. Mais comment cette philosophie s’applique-t-elle à d’autres aspects de la vie ? Est-ce possible ? Ci-dessous, nous répondons à ces préoccupations et à d’autres concernant ce mouvement philosophique.
Qu’est-ce que l’utilitarisme ?
L’utilitarisme est une position éthique qui établit l’utilité comme une valeur morale. En ce sens, toute action humaine utile est moralement bonne.
Mais que signifie utilité dans ce contexte ? Selon Bentham, c’est tout ce qui produit le bonheur. Par conséquent, les actions moralement bonnes et correctes sont celles qui produisent le bonheur.
Poursuivant ce raisonnement, l’utilitarisme établit que l’action la plus éthique sera toujours celle qui produit le plus de bonheur pour le plus grand nombre. Car le bonheur est le seul bien en soi. Nous voyons ici la relation que cette doctrine entretient avec l’hédonisme.
Maintenant, comment déterminons-nous la moralité de nos actions ? Via les conséquences. Selon cette position, il n’y a pas d’actions intrinsèquement bonnes ou mauvaises. Elles sont bonnes si elles sont capables de garantir le bonheur du plus grand nombre de personnes.
Tout acte humain, aussi controversé et contraire au bon sens soit-il, sera correct s’il est conforme à la maxime du bien-être social. Cette évaluation des résultats transforme cette doctrine en une version du conséquentialisme.
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Quels types d’utilitarisme importent ?
L’utilitarisme peut prendre différentes formes. La classification la plus connue catégorise quatre types.
1. Utilitarisme de l’acte et des normes
L’utilitarisme de l’acte est connu comme la voie traditionnelle. C’est ce que nous avons développé jusqu’à présent.
Ce type stipule que les actions moralement bonnes sont celles qui garantissent une utilité maximale. Mais il est important de souligner que, dans cette classification, les désirs, les dispositions, les règles, les récompenses, les punitions et les institutions sont également inclus.
2. Utilitarisme négatif
Elle consiste à prévenir le plus grand nombre de douleurs ou de préjudices pour le plus grand nombre de personnes. Cette position éthique reconnaît que garantir le bien-être du plus grand nombre d’êtres n’est pas la formule la plus efficace. Il y a plus de possibilités de créer des dommages que des avantages.
En ce sens, les utilitaristes négatifs affirment que la chose la plus importante et la plus nécessaire est d’éviter de souffrir. De plus, ils supposent que l’absence de bonheur n’implique pas de souffrance.
Pour mieux comprendre, prenons l’exemple de l’antinatalisme. Cette position reconnaît que la reproduction des êtres humains génère généralement du bonheur et du plaisir, mais implique également une plus grande souffrance pour la majorité. La meilleure façon de l’éviter est d’arrêter de se reproduire.
Pour l’antinataliste, l’enfant à naître n’est pas un événement à regretter. Ou du moins cela n’implique pas des souffrances plus intenses que ce que peut provoquer la surpopulation humaine. Il est préconisé d’éviter le plus grand mal.
3. Des préférences
Les utilitaristes des préférences définissent l’utilité en termes de satisfaction des préférences. L’action correcte sera celle qui garantit les meilleures conséquences.
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4. L’utilitarisme idéal
Elle présuppose que la beauté, l’amitié et le plaisir sont des aspects que l’utilitarisme doit reconnaître et maximiser avec ses actions.
L’utilitarisme peut-il être appliqué comme philosophie de vie ?
La réponse à cette question est oui. Cela dépend beaucoup de chaque personne et du degré de bonheur et de satisfaction généré par l’application de ce modèle éthique. Le but ultime est de rendre ce monde meilleur et il existe de nombreuses façons d’y parvenir.
Comme toute position philosophique, l’utilitarisme a ses partisans et ses détracteurs. Aucune théorie n’est parfaite. Elles ont toutes leurs forces et leurs faiblesses.
L’idéal est de connaître au mieux les philosophies que nous professons et de pouvoir pallier d’éventuels défauts. Nous évitons ainsi de tomber dans des dogmes qui obscurcissent le bon jugement.
Comment prendre en compte le bonheur des autres ?
Comme nous l’avons déjà dit, l’utilitarisme considère que la meilleure action est celle qui considère et garantit le bonheur des autres. Mais comment détermine-t-on cela ? D’autant plus que chacun a une conception différente du bonheur.
La réponse que les utilitaristes donnent habituellement à ce dilemme est la suivante : il ne s’agit pas de contribuer au bonheur de chacun, mais de faire en sorte que nous n’intervenions pas dans le bonheur et la liberté des autres. Dans ce cas, l’utile implique de garantir la plus grande liberté au plus grand nombre.
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