Voici comment s'auto-nettoie l’oeil
À travers des expériences sur des souris, les scientifiques ont découvert comment l’oeil s’auto-nettoie à travers un système d’élimination de toxines. Cette découverte a permis de montrer que l’auto-nettoyage en question ressemble beaucoup à celui qu’utilise le cerveau pour son drainage.
De la même façon que l’oeil s’auto-nettoie, d’autres organes disposent aussi de techniques pour éliminer les toxines et se protéger. Le cas du cerveau a été l’un des plus commentés car les études qui l’ont découvert ont fait surgir une touche d’espoir pour le traitement et la prévention de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer.
Ce nouvel article scientifique sur l’oeil a été publié dans la revue Science Translational Medicine et les auteurs expliquent que savoir comment s’auto-nettoie l’oeil est un pas de plus vers la compréhension du glaucome. Rappelons-nous que le glaucome est une maladie très prévalente qui peut conduire à la cécité.
La nouvelle étude sur l’auto-nettoyage de l’oeil
L’étude que nous avons évoquée s’est réalisée avec des souris, en raison de la similitude de la structure oculaire de ces animaux avec celle des humains. On a injecté une substance aux sujets pour pouvoir l’observer et voir comment l’oeil s’en défaisait.
C’est ainsi qu’on a découvert l’existence d’une route alternative aux traditionnelles pour drainer. En d’autres termes, on sait que l’oeil se sert du système lymphatique, comme beaucoup d’autres organes, pour éliminer des résidus mais, ici, on a pu observer l’utilisation d’un autre mécanisme.
Les scientifiques ont pu voir comment les substances amyloïdes sortaient du globe oculaire à travers un canal interne appelé AQP4 (aquaporine-4). Cette aquaporine est la même que d’autres chercheurs ont découvert dans le cerveau il y a quelque temps.
En plus d’observer comment s’auto-nettoie l’oeil, différents scénarios ont été testés dans cette étude pour voir si le drainage augmentait ou diminuait. Des tests ont été faits avec une exposition de lumière directe sur les rétines et avec une injection d’atropine.
Finalement, on a comparé des globes oculaires normaux et des globes oculaires avec glaucome. Et c’est là qu’apparaît une application directe de la découverte : les souris avec glaucome montraient une altération dans ce système de drainage.
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Que se passe-t-il avec le glaucome ?
Le glaucome est une maladie qui se caractérise par l’augmentation de la pression intra-oculaire. Il est possible de mesurer cette pression, et cette mesure donne une valeur conventionnelle à propos de la force qu’exerce l’humeur aqueuse sur le globe oculaire.
Dans des situations normales, l’humeur aqueuse qui se trouve dans l’oeil se fabrique à ce même endroit. Elle circule ensuite jusqu’à être drainée pour abandonner le système orbitaire. Ce flux est constant et permet au liquide de se laver des substances toxiques qui endommageraient la vision.
Quand, pour une raison quelconque, l’humeur aqueuse n’est pas correctement drainée, elle s’accumule et la pression intra-oculaire augmente. Il peut aussi arriver qu’elle soit produite dans une plus grande quantité que celle que le système peut drainer, et le résultat final est donc le même.
Une personne avec un glaucome sent, progressivement, que sa vision se réduit. Elle se rend alors chez un ophtalmologiste qui mesure la pression intra-oculaire et le diagnostique. À partir de là, on discute des options thérapeutiques.
Si, grâce à l’étude scientifique que nous sommes en train de commenter, nous apprenons comment s’auto-nettoie l’oeil, nous pouvons peut-être prévenir le glaucome avant son apparition. La détection précoce d’une faille dans le drainage rétablirait la circulation de l’humeur aqueuse.
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Le système de nettoyage cérébral
Cette découverte est liée au système de nettoyage du cerveau qu’un groupe d’études a découvert des années plus tôt. Ce système porte le nom de système « glymphatique ». I l fonctionne comme la lymphe mais avec les cellules gliales du système nerveux.
Le système lymphatique traditionnel qui nettoie les organes est présent dans le cerveau et dans l’oeil, mais il élimine très lentement les toxines. Ces systèmes glymphatiques sont plus rapides et plus spécialisés, ce qui explique pourquoi ils s’occupent de toxiques ponctuels.
On suppose que l’oeil et le cerveau ont des systèmes glymphatiques car ce sont des organes à haut métabolisme. Cela veut dire que leurs cellules travailles très rapidement et produisent donc beaucoup de résidus qui ne devraient pas s’accumuler.
Dans le cas du cerveau, le système se régule avec le pouls, la fréquence cardiaque et le sommeil. Au cours de la nuit, certains mouvements de contraction et d’expansion du tissu cérébral forcent les résidus à prendre la route du nettoyage.
Savoir comment s’auto-nettoie l’oeil : les répercussions
Les mêmes chercheurs ont relié leur découverte à la maladie du glaucome. D’autres études sont nécessaires pour continuer à avancer mais savoir comment l’oeil se nettoie est déjà prometteur.
S’il était possible d’identifier des failles du système glymphatique de façon précoce, celles-ci pourraient être solutionnées avant que le glaucome ne commence à avoir des répercussions sur la vision. Ceci éviterait des problèmes à des millions de personnes souffrant de cette maladie, qui est diagnostiquée trop tardivement.
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